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16 / 03 / 2010 | 6 vues
Jean-Claude Delgenes / Abonné
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Les réponses des candidats aux élections régionales en IDF au manifeste de Technologia pour réduire le stress lié aux transports en commun

Dans leur grande majorité, les candidats aux élections régionales en Île-de-France se sont exprimés sur le Manifeste de Technologia pour donner leur point de vue sur les propositions, afin de réduire le stress lié à l'utilisation des transports en commun pour se rendre au travail. Chacun accepte la mise en place d’un observatoire sur le stress lié aux transports ainsi que l’organisation d'états généraux sur le même thème.

De notre côté, nous poursuivons la collecte des cahiers de doléances de la part des salariés. Nous organiserons prochainement une grande journée sur ce thème afin de convier les élus majoritaires ou minoritaires du Conseil régional à venir à la rencontre des représentants des salariés.

Les candidats suivant ont répondu :

  • Jean-Paul Huchon : PS, président sortant du Conseil régional,
  • Valérie Pécresse : UMP,
  • Cécile Duflot :  Europe Écologie,
  • Alain Dolium : Modem,
  • Marie-Christine Arnautu : FN,
  • Pierre Laurent : Front de Gauche.


Chacun sera à même d’analyser les propositions qui sont originales. Espérons simplement que celles-ci ne déboucheront pas sur de nouveaux renoncements.

Proposition 1

  • Création d’un observatoire du stress lié aux transports en commun sous l’égide de l’ANACT ou de l’INRS. Cet observatoire analyserait chaque année les impacts sur la santé des salariés. Il préciserait les évolutions sur les différentes lignes. Il permettrait d’obtenir une information fiable et d’effectuer des ajustements.


Jean-Paul Huchon
> Cela peut être une bonne idée afin d’affiner les réflexions dans le cadre des comités de ligne mis en place par le Syndicat des transports de l’Île-de-France (STIF).


Valérie Pécresse > Grand intérêt envers cette approche afin de croiser les données sur la régularité des différentes lignes avec une information plus précise sur la santé des travailleurs. Cet observatoire des « conditions de transport » doit devenir une composante du STIF. Il doit, au-delà de la prise de conscience, déboucher sur l’action.


Cécile Duflot > Favorable à la création d’un observatoire du stress pour mieux prévenir, connaître et soigner le stress. Il sera chargé de soulever les problèmes, de lancer des études précises et des diagnostics par ligne.

Alain Dolium > Idée excellente. Elle est convergente avec la création d’un indice de la qualité de vie en Île-de-France.

Marie-Christine Arnautu > Le principe est approuvé mais interrogation sur le mode de financement.

Pierre Laurent
> Cela permet de mieux connaître les facteurs du stress lié aux transports.

Proposition 2

 

  • Pour les entreprises et organismes disposant de délégués du personnel ou encore d’un CHSCT (comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail), mise en place d’une réunion annuelle consacrée à la question de l’impact des transports sur la santé des salariés afin de la traiter au mieux et de prendre en considération les personnes exposées à ces risques.

Jean-Paul Huchon > Accord pour délibérer de cette question au sein du CHSCT et tout faire pour que les agents puissent bénéficier des meilleures conditions de travail.

Valérie Pécresse > Favorable à la prise de responsabilités par la région, améliorer la qualité de service et créer de nouvelles lignes. Les entreprises doivent tenir compte du stress et des fatigues liées aux transports pour mieux prévenir le stress et les risques qui en découlent.

Cécile Duflot > Accord pour une réunion avec les collectivités locales, les entreprises, les associations et les syndicats.

Alain Dolium > La prise en compte de ces problèmes par les CHSCT est indispensable et simple à réaliser.

Marie-Christine Arnautu > Approbation sans réserve

Pierre Laurent > Cela permet de mieux connaître les facteurs du stress lié aux transports.

Proposition 3

  • Obligation de recensement des informations liées à ces facteurs de risques afin de les inscrire dans le document unique de prévention (DU) propre à chaque entreprise.


Jean-Paul Huchon > Document en cours d’élaboration dans notre collectivité et un point précis sera fait face à l’objet d’un marqueur spécifique.

Valérie Pécresse
> Approbation car suite logique de notre proposition précédente.

Cécile Duflot > Pas de réponse.

Alain Dolium >Discussion plus approfondie pour réaliser le recensement des informations liées à ces risques et leur inclusion dans le DU.

Marie-Christine Arnautu > Clarification des risques pour ce faire.

Pierre Laurent > Avancée considérable : l'inscription des facteurs de risque dans le DU permettrait de définir un programme concret d’actions de prévention découlant directement des analyses et évaluations effectuées.

Proposition 4

  • Apporter une attention aux personnes qui peuvent être mises en difficulté.

Jean-Paul Huchon > Équilibrer les durées de trajet domicile-travail dans le cadre de la mobilité des agents des lycées et éviter de les affecter dans un lycée à l’autre bout de la région. Attribuer à un agent un logement proche de son lieu de travail, sur le contingent région.

Valérie Pécresse > Soutien sans réserve.

Cécile Duflot > Création de 300 centres de télétravail en IDF : bureaux partagés et lieux de socialisation où les technologies et les services seront mutualisés par les entreprises pour favoriser le travail à distance, toute (ou une partie de) la semaine, sans pour autant être isolés à leur domicile. Réduire en urgence les mobilités en diminuant les inégalités territoriales inacceptables entre les bassins de main-d’œuvre dépourvus d’emplois et des pôles d’emplois concentrant des richesses et des activités, générant d’énormes flux de main d’œuvre provenant de toute la région et des régions limitrophes comme La Défense et Roissy.

Alain Dolium > Apporter une attention particulière en cas de situation de difficulté devrait faire partie de la mission des médecins du travail, au même titre que l’examen des postes de travail. À rappeler : le trajet domicile-travail est soumis aux assurances travail.

Marie-Christine Arnautu > Source des difficultés à cerner exhaustivement (santé, changements d’affectation, déménagements).

Pierre Laurent > C’est essentiel de porter attention aux personnes qui peuvent être mises en difficulté.

Proposition 5

 

  • Mise en place d’une procédure d’information efficace pour les entreprises pour que les salariés n’aient plus à justifier de leur retard en cas de dysfonctionnements : information précise relative aux retards sur le site internet des compagnies de transport le jour même, afin d’éviter aux salariés de chercher un bon d’excuse.


Jean-Paul Huchon
> Projets développés par les transporteurs insuffisants. Financement de la création de systèmes d’information fiables et en temps réel (SIEL) prévoyant les conditions d'un déplacement dans toutes ses composantes avec les changements de mode nécessaires et informant des raisons d'un incident ou commander une prestation de transport à l'avance. Systèmes à rendre accessibles en gare ou station, sur internet ou les réseaux de téléphonie portables. L’information aux voyageurs est un des 154 critères de qualité de service intégrée dans le contrat entre le Stif et la RATP/SNCF car, en cas de manquement de la part des transporteurs, ils doivent s’acquitter de malus. Piste en cours d’étude pour obtenir un bon de retard par internet (Stif).

Valérie Pécresse > Favorable. Proposition de mise en place d’un site internet unique pour le téléchargement d’un certificat officiel de retard par la SNCF et la RATP, mis à jour en temps réel. Réception automatique de ce certificat pour les salariés inscrits sur le site du même train ou RER habituellement emprunté.

Cécile Duflot > Amélioration des conditions d’évolution des voyageurs et réhabilitation à très court terme de l’existant pour offrir des transports en commun fiables, pratiques et confortables (caténaires, rames, voirie...), surtout pour  les RER B, C et D.
Premières dépenses à tenir en compte au lieu du financement d’un « grand 8 » au coût dispendieux qui ne fait que relier entre eux des pôles d’emplois.
Mettre fin à la saturation de certaines lignes (la 13) en multipliant les bus en surface.
Amélioration de l'information en cas de retard notamment pour les employés vis-à-vis de leurs employeurs.

Alain Dolium > Mise en place d’un système d’information en temps réel sur les temps de trajets et incidents de transport qui devrait faciliter la procédure d’information auprès de la hiérarchie des salariés affectés.

Marie-Christine Arnautu
>Excellente initiative. La recherche des bons d’excuse accroît elle-même les retards.

Pierre Laurent > Les problèmes de transports, liés aux retards, peuvent à terme dégrader l'état de santé d'un travailleur. Renforcer les moyens de la médecine du travail.

Proposition 6

  • Favoriser financièrement le covoiturage avec la mise en place conjointe d’une véritable information et d’un système à solutions multiples.
Jean-Paul Huchon > Propositions faites à l'État : réserver des voies sur les axes rapides aux transports en commun et aux adeptes du covoiturage. Mettre en place dans presque toutes les gares et stations, une démarche comparable pour développer les pratiques d'auto-partage et de voitures en libre service de type Autolib, au fur et à mesure que les collectivités seront intéressées. Lancement du projet Pro'mobilité en 2008 qui encourage les entreprises (surtout les PME) à réduire l’utilisation de la voiture pour les déplacements domicile-travail et professionnels en établissant leur plan de déplacements d’entreprise (PDE). Ce réseau PDE s’appuie sur des chargés de mission PDE, dont le salaire est cofinancé par la région et l’Ademe.

Dix à douze postes sont créés, dans des structures comme les chambres de commerce, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les départements ou les associations gestionnaires de zones d’activités. Leur mission ? Informer, sensibiliser et conseiller les entreprises, leur proposer des outils méthodologiques, former des personnes ressources en leur sein, suivre l’évolution de la mobilité sur leur territoire, organiser des échanges d’expériences… Le bilan des premiers PDE montre que l’absentéisme, les retards et le stress des salariés sont sensiblement réduits.

Valérie Pécresse > Favorable. Mettre en place un site internet pour favoriser le développement du covoiturage défendu par le groupe de la majorité présidentielle. Proposition rejetée par les Socialistes, les Communistes et les Verts pour des raisons qui leur appartiennent, mais dont j’ai du mal à saisir la logique.

Mettre en place un site internet qui favorise l’essor du covoiturage et créer une voie supplémentaire sur les grands axes d’Île-de-France, réservée aux bus, aux taxis et au covoiturage.

Réduire légèrement la taille du terre-plein central ou des bas-côtés car autoroutes assez larges, pouvant accueillir une voie de plus, à l’origine conçues pour pouvoir être élargies sans grands travaux. Engagement à créer cette voie de plus sur l’A86 et l’A104 dès son premier mandat, ce qui constituerait enfin une vraie incitation au développement du covoiturage : les Franciliens le choisissant bénéficieraient ainsi d’un trafic plus fluide. Cela délesterait également les autres voies. Voie ouverte à tous les automobilistes les jours de départ ou de retour de vacances.

Cécile Duflot
> Pas de réponse.

Alain Dolium > Mise en place un système régional d’incitation et de mise en relation pour le covoiturage.

Marie-Christine Arnautu > Deux solutions viables : un site en entreprise, ou un site internet central pour toute la région. Par contre, la multiplication anarchique de sites locaux non interconnectés est une source de perte d’information.

Pierre Laurent > Cela permettra d’améliorer la qualité de vie des salariés, comme pour les propositions 4 et 5.

En cas de déménagement de l’entreprise

Proposition 7

  • Obligation d’une consultation en amont du CHSCT sur les implantations envisagées par l’employeur avant le choix définitif ; afin que les représentants du personnel puissent peser sur ces choix qui ne doivent pas être arrêtés sans la prise en compte des contraintes de mobilité. Pour l’estimation des temps de transports avant déménagement, prendre en compte le temps de trajets avec aléas et contraintes personnelles (écoles en particulier), au-delà des estimations faites par les modèles prédictifs des sociétés de transport.


Jean-Paul Huchon
> Obligation légale imposée à tout employeur. Évaluation systématique de la conséquence des nouvelles durées de trajet pour ses personnels en cas de projet d’implantation dans de nouveaux sites.

Proposition de mobilité vers d’autres sites avec une durée de trajet similaire en informant les acteurs syndicaux de ces études, surtout pour les agents pénalisés en cas de déménagement.


Valérie Pécresse > Favorable sur le principe. Cette consultation permettra d’estimer précisément le temps de transport supplémentaire entraîné par le déménagement (un écart parfois significatif).

Création des « crèches 0 trajet » à proximité de gares ou grands pôles d’activité pour prendre en compte les multiples détours : crèche ou école au-delà du trajet domicile-travail pour éviter le cumul des temps de trajet..

Cécile Duflot > Influer sur les choix de localisation et inciter à développer des modes alternatifs à l’usage de la voiture en solo pour les déplacements domicile/travail et les déplacements à titre professionnel. Attente d’approbation par l’État (depuis un an) du SDRIF élaboré par la région. Ce projet fixe les règles qui permettront de mieux organiser le territoire et de réduire l’étalement urbain et souhait de participation, aux côtés de l’État, à la délivrance des autorisations d’implantation de bureaux en Île-de-France.

Alain Dolium > La prise en compte de ces problèmes par les CHSCT est indispensable et simple à réaliser.

Marie-Christine Arnautu > Desservir correctement les nouvelles implantations ; ce qui n’est pas toujours le cas des zones foncières les moins coûteuses.

Pierre Laurent > C’est une avancée démocratique. La santé des personnels étant en jeu à travers la question de la mobilité que leurs représentants devraient disposer d'un droit de veto sur des décisions aussi importantes que celle d'un déménagement des locaux de l'entreprise.

Proposition 8

  • Pour les lieux mal desservis par les transports en commun, imposer la mise en place d’une navette propre à l’entreprise ou partagée entre plusieurs entreprises.


Jean-Paul Huchon > Développer les propres navettes à l'entreprise, des expériences de transport « à la demande » ont été menées avec succès.

Utiliser de petits bus ou des taxis aux tarifs des transports en commun, en correspondance avec les réseaux lourds (RER, trains), en particulier en grande couronne ou dans des territoires peu urbanisés où les lignes ne sont pas régulières (déficit important pour leurs exploitants).

Renforcement de la circulation des bus du réseau Noctilien, surtout aux premières heures du jour, avant l'ouverture des RER, trains et métros en direction des bassins d'emplois où les horaires décalés s'imposent (aéroports, Rungis etc.).

Valérie Pécresse > Favorable sur le principe, rendre obligatoire la mise en place d’une navette propre à l’entreprise. Proposition d’un soutien financier pour celles qui décident de se réunir sur la mise en place des navettes communes. Cette mutualisation est une solution d’avenir pour les crèches multi-entreprises, c’est un avantage pour les salariés des PME, dont les employeurs n’ont pas les moyens nécessaires pour créer une crèche d’entreprise ou une navette.

Cécile Duflot > Proposition d’une « bourse au logement » entre locataires ou propriétaires pour offrir la possibilité de se rapprocher de son emploi.

Alain Dolium > Proposition raisonnable, l’inscrire dans un mécanisme de consultation plus global avec les entreprises, le ministère concerné et les acteurs locaux.

Marie-Christine Arnautu > Initiative adaptée aux ZAE, ne pas oublier que le transport automobile reste souvent la seule solution viable.

Pierre Laurent > Au-delà de cela, nous demandons le doublement (en volume) du versement transport des entreprises pour financer la modernisation et le développement du réseau.

Proposition 9

  • Rendre obligatoire la conclusion d’une négociation sur le travail à distance à la suite d’un déménagement.

Jean-Paul Huchon > De manière ponctuelle, favorisation de ce genre de démarche qui doit être compatible avec l’utilisation d’applications informatiques spécifiques à la région, utilisables à distance.

Valérie Pécresse > Proposition intéressante mais excédant le champ des compétences de la région. Attirer l’attention des entreprises et des responsables politiques sur l’intérêt du télétravail qui est une solution d’avenir. Offrir aux salariés des conditions de travail optimales, même à distance : soutien financier de la construction de centres de télétravail de nouvelle génération (espaces de travail aménagés et entièrement équipés, avec des services de restauration collective et de garde d’enfant).

Cécile Duflot > Cf réponse à la proposition 4.

Alain Dolium > Propositions raisonnables, l’inscrire dans un mécanisme de consultation plus global avec les entreprises, le ministère concerné et les acteurs locaux.

Marie-Christine Arnautu > Cette initiative est intéressante pour des emplois fortement tertiarisés. Elle reste problématique dans bien d’autres cas.

Pierre Laurent > Cela mettra en lumière les responsabilités des entreprises vis-à-vis des salariés.

Proposition 10

  • À la suite de cette centralisation, des états généraux pourraient se tenir sur les conditions de transport en Île-de-France. Ces états généraux réuniraient les représentants des organisations syndicales de salariés, celles des employeurs, les dirigeants des principales sociétés de transports concernés et les responsables politiques. Ils auraient pour objectif : d’établir un constat précis ligne par ligne, d’établir un bilan contradictoire partagé de la situation qui permettrait d’entendre la parole des laissés pour compte au quotidien, de proposer des préconisations.

Jean-Paul Huchon > Accord pour toutes les entreprises franciliennes. Les comités de ligne pourraient d’ailleurs être présents, car c’est dans ces comités que la parole des usagers des transports est entendue.

Valérie Pécresse > Favorable. C’est la suite naturelle du plan d’urgence pour les transports en commun : représentants des entreprises, représentants des salariés, responsables politiques régionaux, agir ensemble pour répondre à la crise de nos transports (6 mois après l’élection).

La région ne peut plus se réfugier dans sa bulle et se défausser de ses responsabilités sur tous les autres acteurs. Elle doit affirmer son leadership et saisir la question à bras-le-corps. Ensemble, nous agirons et nous suivrons, mois après mois, ligne par ligne, les progrès réalisés et ceux qui sont encore devant nous. J’en prends l’engagement.

Cécile Duflot > Négocier avec les collectivités locales, entreprises, associations et syndicats, des contrats de conversion écologique des territoires visant à rapprocher habitat et emploi qui seront à proposer par la région et co-pilotés avec les collectivités locales, et associeront entreprises, associations et syndicats, pour travailler avec pragmatisme à ce rapprochement.

Alain Dolium > Soutien de cette idée sur les conditions de transport en IDF afin de mettre à plat le système et identifier à la fois les mesures à prendre et les acteurs concernés.

Marie-Christine Arnautu > Des états généraux ne sauraient omettre le cas des fonctionnaires ou agents publics qui sont souvent déstabilisés par le déménagement de leurs administrations extra-muros et qui ne sont pas pour autant prioritaires pour une mutation.

Pierre Laurent > Engagement à organiser les états généraux sur les conditions de transports en Île-de-France.

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