Organisations
Quels employeurs sont les confédérations syndicales ?
Les confédérations syndicales sont des entreprises, presque, comme les autres. On y négocie des accords collectifs sur l’égalité professionnelle, les seniors, la formation, les risques psychosociaux... Le niveau de l’augmentation collective est négocié chaque année. Et c’est ainsi que l’on voit une confédération comme la CFTC négocier un accord d’intéressement ou qu’une confédération, comme FO propose un plan d’épargne d’entreprise abondé par l’employeur... Globalement, les niveaux moyens des rémunérations sont plutôt au-dessus du marché.
Les spécificités
Bien entendu, il y a des spécificités dans ces PME. Il n’y a qu’un seul syndicat qui représente les salariés de chaque confédération. Et il est de bon ton qu’il soit de la même étiquette que celle de son employeur... Question management, la confédération CFDT pratique certes l’entretien d’évaluation mais tous les 3 ans, tandis que l’on s’y refuse à la CGT ou chez FO. La structuration des effectifs est aussi particulière du fait qu’une partie est détachée. Les détachés, ce sont des militants mis à disposition et payés par les employeurs publics ou privés, chez lesquels ils ont entamé leur parcours syndical. Sur un effectif de 260, on en compte 36 à la CFDT. Ils sont 14 sur un effectif de 128 équivalents temps plein à la CGT. Mystère chez FO tandis que les 9 militants qui forment la colonne vertébrale de l’union syndicale Solidaires sont détachés. Les salaires des détachés sont parfois reversés à leur employeurs par les confédérations dès lors que le militant concerné fait partie des têtes d’affiche du syndicat. Ces derniers conservent dans ce cas uniquement leur contrat de travail... Chez Arcelor par exemple pour Jean-Louis Malys, le secrétaire national en charge notamment de l’organisation de la CFDT. Avoir des dirigeants élus est une autre spécificité de ces PME dans lequel le politique pèse lourd.
Moins on en dit, mieux on se porte
Hormis les informations sur les principaux élus, aucun des sites confédérés ne diffuse la moindre information sur son effectif et les grandes lignes de sa politique RH maison. Les confédérations pourraient pourtant faire la preuve de leur responsabilité sociale en illustrant par exemple comment le capital humain est valorisé. Ce n’est clairement pas au programme. Pas question de s’exposer inutilement. Moins on en dit, mieux on se porte.
- Tout juste peut-on dénicher le montant de la masse salariale confédérale dans les rapports financiers.
Il suffit alors de rapporter l’effectif à la masse salariale pour interpréter. À la confédération CFTC par exemple, la masse salariale est de 6 millions d’euros pour 97 salariés. Cela donne une moyenne (charges sociales incluses) de 61 855 euros par an et par salarié. Pas autant que ça quand on sait que 60 % des salariés de la CFTC ont le statut cadre, qu’ils sont rémunérés sur 13,5 mois et que l’ancienneté est importante. Or, la convention collective de ce syndicat, comme les autres, valorise l’ancienneté.
Tensions internes
Les confédérations sont d’autant moins enclines à faire preuve de proactivité en matière de communication sociale quand il y a des tensions. Le 17 novembre 2010, le syndicat CGT des personnels de la confédération CGT mettait la direction du syndicat face à ses responsabilités sur la profonde dégradation des conditions de travail. Les effectifs sont à la baisse. Entre 2004 et 2011, la confédération CGT est passée d’un effectif de 153 équivalents temps plein à 128... Dans le même temps, la charge de travail a augmenté. La gestion des effectifs est tout aussi tendue dans toutes les confédérations. Aucun syndicat n’a les moyens financiers de multiplier les recrutements classiques et les détachements sont à la baisse...
- Il n’empêche que les représentants de la CFDT, CGT, FO, CFTC et Solidaires ont accepté de nous répondre tandis que la CFE-CGC et l’Unsa ont décliné.
À quand une consolidation des effectifs des syndicats entre les confédérations, les fédérations et les unions ? Ce n’est pas pour demain. Les fédérations estimant notamment que la consolidation scellerait la fin de leur indépendance. Comptabiliser le nombre total des militants de chaque syndicat est déjà un exercice de style en soi... La loi sur la transparence financière des syndicats ne s’y est pas trompée. Elle n’impose aucune espèce de consolidation.