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14 / 10 / 2019 | 493 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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Travail temporaire : élections professionnelles chez Manpower, Adecco, Randstad et CRIT intérim d'ici fin 2019

Près de 2 800 000 intérimaires ont travaillé dans une entreprise utilisatrice en 2018 et quelque 500 000 d’entre eux remplissent les conditions pour pouvoir élire leurs représentants aux CSE des entreprises de travail temporaire. C'est dire si les élections qui vont se dérouler jusqu'à la fin décembre seront importantes.


Très peu savent qu’ils ont ce droit et beaucoup craignent d’en user. Évelyne Salamero, journaliste à L’inFO militante, en a fait un dossier central la semaine dernière pour souligner les enjeux dans ce secteur. Elle relève, entre autres, que :
 

  • les près de 29 000 salariés permanents des agences de placement sont aussi concernés ;
  • la plupart d'entre eux ont moins de 35 ans (63 %) mais on en compte aussi parmi les seniors (6 %) ;
  • les autres ont entre 35 et 54 ans.
     

Près de 2 800 000 intérimaires ont été envoyés en mission dans une entreprise utilisatrice en 2018. Du fait de leur isolement, ils ont presque tous pour point commun de très mal connaître leurs droits (y compris celui de voter pour élire ceux qui négocient leurs conditions de travail et pourraient les défendre face à leur employeur en cas de besoin). Au point que le taux de participation aux dernières élections professionnelles n’avait pas dépassé 2 %
 

Le  scrutin  va s’étaler de début octobre à mi-décembre puisque le vote n’est pas simultané dans les différentes entreprises (Manpower, Adecco, Randstad, CRIT intérim…) Quelque 500 000 intérimaires et les quelque 29 000 salariés permanents, employés dans les bureaux des près de 12 000 agences de recrutement que compte le secteur pourront voter.
 

Les intérimaires travaillent pour la plupart (51,5 %) dans l’industrie, notamment dans la métallurgie. On en compte 10 % dans le bâtiment et 7 % dans le transport. On en trouve aussi dans le commerce, l’agriculture, les services et jusque dans le secteur public, même si c’est en très faible proportion (0,2 %), comme à l’Éducation nationale, dans les hôpitaux…
 

Très exactement, 2 745 683 salariés ont travaillé en intérim dans une entreprise utilisatrice en 2018, soit 350 326 de plus qu’en 2016. Le taux de recours à l’intérim est passé de 2,3 % en fin d’année 2014 à 3,1 % actuellement. Le nombre de contrats d’intérim reste donc à un niveau historiquement élevé, malgré une baisse enregistrée depuis le quatrième trimestre 2018, en particulier dans les secteurs de l’industrie et des transports.
 

Remplacement d’un salarié malade, d’un salarié à un poste dont la suppression définitive est de toutes les façons officiellement programmée à plus ou moins long terme, accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise, emploi à caractère saisonnier etc. L’incertitude quant à l’avenir que leur réserve le marché du travail pèse sur les intérimaires comme sur les salariés en CDD. Ils savent de surcroît être la variable d’ajustement favorite des employeurs en cas de compression des effectifs, puisque ceux-ci n’ont pas à rompre le moindre contrat de travail, ni donc à payer d’indemnités de licenciement pour s’en débarrasser. En effet, contrairement à un CDD, le salarié intérimaire est lié par contrat à l’agence de travail temporaire qui l’a recruté et non à l’entreprise dans laquelle il travaille.
 

Ces salariés ne se plaignent jamais parce qu’ils ont peur. Ils se sentent vulnérables et se croient isolés. C’est donc à nous d’aller vers eux pour leur dire qu’ils ont des droits que nous pouvons défendre, explique Mathieu Maréchal, délégué syndical central chez Randstad et co-responsable de la structure FO-intérim à la Fédération des employés et cadres. Il souligne que les délégués syndicaux en place dans les entreprises utilisatrices peuvent nous y aider en jouant un rôle de relais précieux.

 

Qui a le droit de voter ?
 

  • Quelque 500 000 salariés intérimaires vont pouvoir élire leurs délégués au comité social et économique (CSE). Il faut en effet avoir cumulé 455 heures sur la dernière année de travail pour avoir le droit de voter, sachant que le compte des heures a été arrêté début juillet. Les quelque 20 000 salariés permanents dans les bureaux des agences peuvent aussi élire leurs représentants.
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