Entre le marteau et l’enclume
Le gouvernement a dégainé son projet de budget 2026 avec une panoplie de mesures tous azimuts ayant comme point commun des efforts importants imposés aux classes moyennes. Sont particulièrement visés les salariés du privé et du public et les retraités : gel du barème de l’impôt sur le revenu, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés, passage à 7 jours du délai de carence en cas de maladie, coup de com sur les fraudes, suppression de l’abattement de 10% remplacé par un forfait, économies sur les ALD (affections de longue durée), durcissement important des droits au chômage, etc. La coupe est pleine.
« En même temps » rien n’est exigé des plus riches, rien n’est demandé aux entreprises poursuivant ainsi l’erreur pourtant largement démontrée du ruissellement sans contrôle et sans politique industrielle. Et aucune réforme structurelle sur le long terme n’est programmée, ce qui se traduit par une absence de visibilité préjudiciable pour tous, citoyens ou entreprises.
Pour le gouvernement faire preuve de courage c’est pénaliser les classes moyennes : haut degré de la politique !
De plus en voulant remettre en cause l’accord entre les partenaires sociaux sur l’assurance chômage de l’automne 2024 le gouvernement montre le peu de cas qu’il fait de la démocratie sociale.
C’est dès lors plus que compréhensible que tous les syndicats réagissent fortement tant la colère sur la forme et le fond est grande. Ce marteau que brandit le gouvernement risque de se transformer en boomerang.
L’actualité c’est aussi « l’accord » entre l’Union européenne et les Etats unis.
En jouant quasi solo la présidente de la Commission s’est fourvoyée.
Sur la forme elle a été reçue sur un domaine de Trump entre deux parties de golf : une humiliation.
Sur le fond avec des engagements très déséquilibrés en faveur des Etats unis elle a raté l’occasion de montrer qu’il fallait compter avec l’Europe et manier le rapport de force, la seule chose que comprend Trump.
L’Union européenne, oubliant par exemple la force de son marché intérieur et les menaces qu’elle peut mettre en place sur les GAFA, a mis un genou à terre devant Donald Trump qui n’en demandait peut-être pas tant.
Il faut maintenant que l’Europe se secoue si elle ne veut pas disparaitre.
Pour cela elle ne doit jamais compter sur les USA qui ont tout fait dans l’histoire pour que l’Europe ne soit pas une puissance. Il faut savoir se dégager de l’enclume et un nombre restreint de pays peut et doit décider d’aller de l’avant en développant les coopérations techniques renforcées.