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03 / 12 / 2024 | 51 vues
Jonathan Girard / Membre
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BDESE : état des lieux en 2024 et perspectives pour les CSE

La Base de données économiques, sociales et environnementales (BDESE) est un outil central pour le dialogue social et l’accès à l’information des représentants du personnel. Mais où en est-on réellement en 2024 ? Grâce à une enquête menée cet été auprès de 280 professionnels des Ressources Humaines par les Éditions Tissot, plusieurs tendances éclairantes se dégagent. Décryptage.
 

Mise en place : une obligation encore loin d’être généralisée
 

Malgré le caractère obligatoire de la BDESE pour les entreprises de 50 salariés et plus, 30 % des organisations concernées déclarent ne pas en disposer. La principale raison invoquée est le manque de temps. Les CSE doivent donc rester vigilants pour s’assurer que cette obligation soit respectée, car elle est un levier essentiel pour un dialogue social équilibré.
 

Digitalisation : une réalité, mais pas toujours optimale
 

La tendance est nette : près de 90 % des entreprises ont opté pour une version dématérialisée de leur BDESE. Les outils les plus utilisés incluent :
 

  • les dossiers partagés sur serveur intranet (24,8 %) ;
  • les solutions digitales dédiées (22,1 %) ;
  • les espaces de stockage en ligne comme le cloud (22,1 %).
     

Pour les représentants du personnel, la digitalisation offre des avantages en termes d’accessibilité, mais il reste important de veiller à ce que les informations soient mises à jour régulièrement et présentées de façon claire.
 

Des indicateurs sociaux en recul
 

Alors qu’ils constituent une clé de lecture importante pour analyser les données de la BDESE, les indicateurs sociaux sont moins souvent calculés : seulement deux tiers des entreprises s’y prêtent, contre 73 % en 2023. Parmi celles qui les utilisent, près de 50 % s’en servent pour piloter, tandis que l’autre moitié les intègre directement dans la base.

 

Ce recul peut être une source de préoccupation pour les représentants du personnel, qui y voient une opportunité manquée d'approfondir le dialogue social sur des sujets cruciaux comme les inégalités ou la qualité de vie au travail.
 

Satisfaction en hausse : un signe encourageant
 

Malgré ces lacunes, les entreprises semblent progresser dans leur maîtrise de la BDESE. Près de la moitié des répondants (47 %) se disent satisfaits de leur base de données, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes. Cette évolution témoigne d’une appropriation croissante de l’outil par les équipes RH.

 

Cependant, environ 35 % des répondants se déclarent toujours insatisfaits. Pour les CSE, cela souligne la nécessité de continuer à collaborer avec les employeurs pour améliorer l’accès, la lisibilité et l’exploitation des données.
 

Le rôle clé des CSE et délégués du personnel
 

Pour les représentants du personnel, la BDESE est plus qu’un simple outil : c’est une base essentielle pour construire des revendications éclairées et équilibrées. Afin de maximiser son potentiel, il est crucial de :

 

  • vérifier sa mise en place et sa conformité légale ;
  • être formé à l’analyse des données économiques et sociales ;
  • encourager l’entreprise à produire des indicateurs pertinents et transparents.

 

La BDESE en 2024 reste un outil à perfectionner pour de nombreuses entreprises, mais les progrès réalisés, notamment en matière de digitalisation, sont encourageants. Les représentants du personnel ont un rôle moteur à jouer pour en faire un véritable atout au service du dialogue social.

 

Source : Baromètre réalisé pour la troisième année consécutive par les Editions Tissot via BDESE online du 4 juillet au 20 août 2024. Retrouvez le baromètre en entier ici https://www.bdes-online.fr/actualites-produit/mise-en-place-et-usages-de-la-bdese-ou-en-sont-les-entreprises-en-2024/

 

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