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L’appel de l’association des DRH des grandes collectivités pour réhabiliter les métiers et les carrières territoriales
Une étude sur le recrutement dans la fonction publique territoriale (FPT), réalisée par des élèves administrateurs territoriaux en 2018, à la demande de l’association, a mis en lumière que les collectivités connaissent de réelles difficultés de recrutement dans les secteurs techniques, de l’informatique, sur les fonctions ressources et aussi dans le domaine de la santé et pour des métiers comme cuisinier, électricien, secrétaire de mairie etc.
L’attractivité de la fonction publique territoriale s’émousse donc ces dernières années. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : différence de rémunération avec le secteur privé, méconnaissance des métiers de la FPT et canaux de diffusion des offres parfois confidentiels, effet ambivalent des concours d’accès…
Pourtant, plus de 1,9 million d’agents territoriaux font vivre les services publics locaux au quotidien. Avec près de 300 métiers, la fonction publique territoriale est riche de promesses d'emplois. Les collectivités cherchent à recruter sur des postes aux profils très variés en permanence.
La loi du 6 août 2019 ouvre les voies d’accès à la fonction publique en permettant notamment un plus large recours aux contractuels. Les collectivités vont donc demain rechercher de nouvelles recrues aux profils et aux parcours diversifiés.
Fonction publique territoriale : promesses d’emplois et enjeux d’attractivité
La FPT dispose également de nombreux atouts : la possibilité d'exercer une mission de service public local, la sécurité de l’emploi et la diversité des carrières offertes, tant au plan de la mobilité géographique qu’en termes de métiers.
Le « fonctionnaire-bashing » dont souffre la France depuis de nombreuses années maintenant paraît comme un facteur majeur pour expliquer la moindre attractivité des carrières dans la FPT et les difficultés de recrutement récurrentes rencontrées par les DRH de collectivités.
Plusieurs études et sondages l’ont montré : les fonctionnaires sont dénigrés alors que les Français attendent et recherchent la qualité des services publics.
Un sondage sur les Français et les fonctionnaires territoriaux
Dans ce contexte, l’association des DRH a souhaité avoir recours à l’institut Harris Interactive pour sonder les Français sur leur vision des fonctionnaires territoriaux. Il en ressort qu’une majorité d'entre eux (63 %) ont une bonne image des fonctionnaires territoriaux. Spontanément, à l’évocation des fonctionnaires territoriaux, les Français évoquent des gens effectuant un « service utile » à la collectivité (75 % des répondants), compétents (58 %) et un travail intéressant (54 %). Par ailleurs, seuls 29 % estiment qu’ils sont suffisamment reconnus dans leur travail.
En revanche, 6 Français sur 10 les estiment « privilégiés ». Sur ce point, les avis se montrent très clivés entre salariés du privé et fonctionnaires. Ces derniers se montrent ainsi plus enclins à considérer leurs collègues territoriaux comme étant utiles (87 %), responsables (71 %) mais aussi compétents (66 %), sachant répondre aux besoins des usagers (65 %) et effectuant un travail intéressant (63 %).
Les opinions favorables à la FPT sont en retrait par rapport à la fonction publique de l'État et l'hospitalière. Cette différence peut s’expliquer par la vision plus nette qu’ont les Français de l’hôpital et des missions régaliennes de l’État, là où la fonction publique territoriale souffre de la confusion liée à l’enchevêtrement des compétences entre les différentes strates de collectivités.
Invités à se projeter eux-mêmes dans la situation d’un fonctionnaire territorial, près de 6 Français sur 10 (58 %) estiment que ce serait une bonne chose pour eux de travailler dans la fonction publique territoriale. Cet avis est notamment plus partagé par les Français issus des catégories populaires (68 %).
Un peu plus de 6 Français sur 10 (62 %) estiment par ailleurs que ce serait une bonne chose si leurs enfants travaillaient dans la fonction publique territoriale, un avis là aussi plus partagé parmi les catégories populaires (70 %). Notons également que les fonctionnaires eux-mêmes voient en majorité comme une bonne chose le fait que leurs enfants travaillent dans la fonction publique territoriale (72 %).
Ce double constat plaide en faveur d’une revalorisation de l’image des fonctionnaires publics territoriaux.
Ce sujet doit dépasser les cercles d’initiés : une campagne de communication qui va mobiliser le grand public
À travers ce sondage, les Français montrent qu’ils ont une bonne image des fonctionnaires territoriaux. C’est pourquoi, dans la foulée de la publication des résultats du sondage de Harris Interactive, l’association a souhaité lancer une campagne « halte au fonctionnaire-bashing » dans l’objectif de changer le regard que les Français peuvent porter sur les fonctionnaires territoriaux, en faisant découvrir les très nombreux métiers de la FPT, en mettant des professionnels inspirants en lumière.
Le message de l’association est simple : exit le « fonctionnaire-bashing », faire carrière dans la fonction publique est encore une perspective attractive pour les Français et un souhait qu’ils ont pour leur enfants.
Les réformes en cours, notamment à travers la loi de transformation de la fonction publique, élargissent les possibilités de recours aux contractuels dans la fonction publique. L’enjeu aujourd’hui est bien celui de l’attractivité de la FPT ; les postes vacants doivent attirer des candidats aux profils renouvelés et aux parcours professionnels diversifiés.
Aussi, ces prochains jours, l’association des DRH des grandes collectivités territoriales va leur permettre de le faire savoir à travers une campagne via les réseaux sociaux. Ils seront également associés au travers d’initiatives locales. Début 2020, un prix sera décerné à la meilleure initiative. Rendez-vous sur le compte LinkedIn de l’association et sur les réseaux sociaux pour suivre cette campagne et y contribuer.
Cette campagne a été annoncée et lancée lors d’une conférence de presse que l’association a tenue à la Maison de la Chimie le 19 novembre, en présence de Jean-Daniel Levy, directeur du département politique-opinion, qui a présenté les résultats du sondage.