SCOP : une culture entrepreneuriale à insuffler dans toutes les formes d’entreprise
Recherche de sens oblige, les SCOP (sociétés coopératives et participatives), ces coopératives pas comme les autres qui appartiennent à leurs salariés, font plus que jamais l’actualité dès lors qu’il s’agit d’illustrer ce vers quoi pourraient tendre toutes les entreprises en termes de gouvernance. « La logique de fonctionnement des SCOP est d’autant plus intéressante que les fondements peuvent irriguer toutes les formes d’entreprises », affirme Carole Couvert, secrétaire générale de la CFE-GCC à l’initiative, avec le groupe Chèque Déjeuner, d’une table ronde organisée le 13 décembre sur le thème du modèle de croissance que représentent les SCOP et les conditions de son développement durable.
Participez au débat : les SCOP, sociétés coopératives et participatives, un modèle pour relancer la croissance ?
Un sujet qui occupe une place particulière dans la contribution que prépare le CESE (Conseil économique, social et environnemental) pour la mi-janvier, afin de nourrir le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, attendu pour le premier semestre 2013. « 25 % des salariés du groupe font partie de la SCOP Chèque Déjeuner, qui est la maison mère de notre groupe. Cependant, nous nous employons depuis deux ans à créer, en concertation avec l'ensemble des filiales de notre groupe, une culture commune à tous, à partir de trois piliers : coopératif, managérial, entrepreneurial. Un vrai statut de groupe coopératif est, entre autres, le véhicule juridique qu'il nous manque et qui nous permettrait, pourquoi pas, de généraliser progressivement le statut de coopérateur à tous les salariés », explique Jean-Philippe Poulnot, administrateur du groupe Chèque Déjeuner. Une modernisation du modèle coopératif qui est bien au programme du groupe du travail du CESE, dont le rapporteur Patrick Lenancker, président de la confédération des SCOP, sera présent à la table ronde, de même que Romain Guerry, conseiller de Benoît Hamon, Ministre délégué chargé de l’Économie sociale et solidaire.
Droit préférentiel au rachat
Alors que ce secteur apparaît comme un vivier pour la création d’emplois non délocalisables, faciliter les projets de reprise en SCOP par les salariés fait aussi partie des volets du futur projet de loi. Notamment au travers d’un droit préférentiel accordé aux projets portés par les salariés en cas de cession ou, dans le cadre de restructuration, avec une possibilité de montée progressive au capital. « C’est l’opportunité pour les encadrants de devenir des patrons et pas que des tuteurs si ce sont des seniors », lance Carole Couvert.
Le débat promet d’être riche avec Frédéric Grivot, vice-président de la CGPME. Si le projet de loi prévoit que l’enseignement des mécanismes de l’économie sociale et solidaire s’intègre dans les programmes de l’Éducation nationale, il va sans dire que les participants à cette table ronde ne manqueront pas d’insister sur la nécessité de former les salariés avant qu’une cession ou une restructuration ne se profile à l’horizon. Mieux vaut en effet anticiper l’acculturation à cette nouvelle logique d’entreprise.