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Eurodisney: une mauvaise évaluation pour être allé trop loin dans sa relation de proximité avec l'équipe
Le CHSCT de la direction de l'établissement boutique rapporte une situation conflictuelle entre les photographes et les « team leaders » en notant les conséquences: salariés démotivés, atteinte à la santé morale et physique de ceux là – dépressions. La situation durait depuis plus de 12 mois. Le CHSCT considère que la direction a réagi tardivement. Le temps nécessaire n'a pas été pris pour comprendre la problématique et se montrer à l'écoute des problèmes des salariés et des Team Leaders. A ce jour, l'équipe est stabilisée et le management de proximité a été changé. La vigilance reste de vigueur.
- Le nouveau management de proximité de l'équipe des photographes qui a permis de renouer le dialogue est un Team Leader adhérent à FO Disney. Pour remerciements, ce Team Leader a eu une évaluation de rating 4, le plus mauvais de son équipe.
FO Disney vous livre les commentaires de son évaluation qui sont un véritable non sens.
- Points forts : Tomas entretient de bonnes relations avec les cast members de l'équipe. Il est proche de beaucoup d'entre eux qui n'ont pas toujours de bonnes relations avec l'encadrement. En cela, il est un lien important.
- Points faibles : Tomas a été trop loin dans sa relation de proximité avec l'équipe.
Nous avons donc le cas d'un Team Leader qui solutionne un risque psychosocial majeur, qui remet sur les rails une situation qui semble vouée à l'échec, et qui est jugé comme un mauvais Team Leader. Il est bon de rappeler que ce Team Leader a déjà été Team Leader dans d'autres divisions et a toujours été apprécié par l'ensemble de l'encadrement et des salariés. Une telle mauvaise foi est intolérable et présente un caractère tellement déplacé qu'il nous est impossible de la comprendre, à moins que les attentes en matière de management dans cet établissement soient malsaines.
FO Disney regrette qu'aucun dialogue ne soit possible avec la direction de cette division qui part à la dérive, dont les salariés souffrent, sont mal payés, travaillent le dimanche, sont exposés au froid, subissent des pressions de la part de leur encadrement, n'évoluent pas à cause de critères abusifs, sont traités comme des voleurs au moindre écart de caisse et doivent garder le sourire. Nous rappelons que la situation des seniors dans cet établissement continue elle aussi à se dégrader.
Quelques morceaux choisis des échos du terrain
"Je n'ai jamais eu aussi froid", "ils nous changent tout le temps d'endroit", "j'ai été prévenue de mon changement de location dans le RER, juste avant d'arriver", "des fois je travaille dans deux boutiques différentes le même jour", "je voudrai faire des heures supplémentaires mais elles sont réservées à quelques uns, toujours les mêmes", "les Team Leaders font ce qu'ils veulent", "les Team Leaders se croient tout permis", "je ne connais pas mon manager", "mon Team Leader m'a dit que lorsqu'il fait 1°, il est normal que le cart (ou le chalet) reste ouvert", "s'il fait froid, c'est à cause de la maintenance qui n'a pas réparé le chauffage", "on ne peut pas chauffer plus, il faut faire des économies", "nos chefs nous parlent comme à des chiens", "j'en ai marre", "on se demande pourquoi ils nous font travailler dans ces conditions", "travailler en boutique sur le parc, c'est l'esclavage".
- Si le froid est un élément récurrent des plaintes, c'est qu'une idée géniale a été trouvée pour augmenter les ventes : laisser les portes des boutiques ouvertes, ce qui peut se comprendre par beau temps, mais qui a été pratiqué pendant toute la période de grand froid (jusqu'à - 12°).
Les salariés nous ont reporté quelques phrases des clients à leur égard :
"Vous avez bien du courage", "vous n'avez pas froid?", "comment vous faîtes pour travailler dans ces conditions?", "je suis rentré pour me réchauffer un peu, mais ça n'a pas l'air possible", "vous n'avez pas l'air bien, ça fait combien de temps que vous êtes dans le froid?"
Nous tirons la sonnette d'alarme. Lorsque la direction d'un établissement s'enferme dans des certitudes et n'écoute pas les critiques qui peuvent parfois éviter des drames, il appartient aux plus hauts dirigeants de notre entreprise d'intervenir. Nous ne discuteront plus avec la direction de cet établissement tant il clair que c'est une perte de temps et nous comprenons mieux pourquoi les délégués du personnel n'assistent plus aux réunions mensuelles (2 sur 11 titulaires en janvier, 2 sur 11 titulaires en décembre, 4 sur 11 titulaires en novembre).
FO Disney n'a pas de temps à perdre avec des personnes qui méprisent et prennent de haut les représentants du personnel et qui ne tiennent aucun compte des remarques qui pourraient améliorer la vie quotidienne de plus de 600 personnes.
Toutes les conditions sont réunies sur cet établissement pour que se produise un dérapage majeur.
Lueur d'espoir : FO Disney tient à souligner qu'à l'inverse, un vrai dialogue s'est ouvert avec la direction de la restauration, ce qui est porteur d'espoir pour l'avenir de centaines de salariés dans une filière de métiers pourtant réputée très difficile.