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02 / 02 / 2012 | 48 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Le management « brutal » de Sidaction

Libération révèle que Sidaction, l’association de lutte contre le sida, a provisionné 416 000 euros en 2010 pour couvrir « les risques sociaux » avec l’argent des donateurs sur fond de contentieux aux prud’hommes et de procédure pour discrimination syndicale. Entre 2006 et 2011, l’association, qui emploie un peu plus de 50 salariés, a géré 42 démissions, licenciements et ruptures conventionnelles.

« Les entretiens ont révélé que les démissions, les ruptures conventionnelles et surtout les licenciements se déroulaient souvent sur un mode qualifié de « brutal » et laissant des traces parmi ceux qui restent », souligne le rapport du cabinet Cedaet, missionné par le CHSCT en novembre 2010. Avec un taux de rotation du personnel qui oscille autour de 45 % et un taux d’absentéisme pour maladie en augmentation de 278 % entre 2005 et 2010, le rapport parle d’une « instabilité constante », renforcée par une politique RH anxiogène car valorisant une progression salariale liée à « la performance » ou au « changement de postes ». Pas de quoi renforcer le collectif.

Ce serait pourtant bien nécessaire. « Les salariés s’affrontent aussi sur le fait qu’il n’est pas si facile de se fédérer autour de la grande « cause commune » qu’est la lutte contre le sida. Cette « cause commune » se décline ou se ramifie en toute une série d’autres luttes qui ne disent pas leur nom, mais qui n’en sont pas moins très actives au sein de l’association. Nous avons entendu parler de la défense des droits des homosexuels, des transsexuels, des détenus séropositifs, des enfants, des prostitués-e-s etc. Comment s’assurer que toutes ces catégories de populations reçoivent un traitement équitable ? « Il se pourrait que ce soit autour de cette question que les chargés de mission, qui ont à cœur de porter haut l’étendard de la non-discrimination, s’opposent », s’interroge un rapport qui indique que les salariés se posent des questions sur la justesse des actions menées. Pour Cedaet, c’est bien une organisation du travail non discriminante qui peut légitimer le principe des actions « justes et équitables » de luttes contre le sida.

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