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02 / 07 / 2008 | 34 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Camif : deux plans sociaux successifs et plus que jamais une épée de Damocles sur la coopérative

5M, la nouvelle stratégie commerciale lancée en 2001, n’a pas fait ses preuves. Multispécialiste, Multicanal, Maison/Loisirs, Moyen/Haut de gamme et…Médiateur étaient pourtant les devises de la Camif. Deux plans sociaux sont depuis passés par là, en novembre 2005 et en mars 2007, supprimant 460 emplois dans cette coopérative créée en 1947. C’est la principale filiale dédiée aux particuliers, spécialisée dans la distribution des produits dédiés à l'équipement de la maison et aux loisirs, qui a été la plus impactée par les plans d’économie. Une filiale qui emploie aujourd’hui 800 des 1400 salariés du groupe Camif dont la situation financière est au plus mal.

La cessation de paiement guette puisque les 13 principaux fournisseurs menacent de ne plus livrer les commandes des clients si Camif Particuliers ne règle pas. Lundi 30 juin, la direction a tenté de négocier un arrangement avec les fournisseurs. Ces derniers ont conditionné leur réponse aux engagements que la direction mettrait sur la table le vendredi 4 juillet. Le temps pour celle-ci de trouver les arguments auprès de ses « investisseurs » historiques de l’économie sociale que sont la Maif ou encore la Macif.

6 millions d'euros pour l'urgence

Des acteurs de l’économie sociale qui estiment que la Camif ne fait pas partie de leur cœur de métier. C’est ainsi que le fonds d’investissement Osiris Partners, spécialisé dans les entreprises en difficulté, a pris en 2007 66% du capital de Camif Particuliers en misant 25 millions d’euros. En 1947, l’initiateur de la Camif est pourtant le fondateur de la Maif (Mutuelle assurance des instituteurs de France), aujourd’hui propriétaire de tout l’immobilier de la coopérative. Après le dernier plan social qui s’est traduit par 80 licenciements, la Maif et la Macif avaient une nouvelle fois injecté des fonds.

« La direction a mené des plans d’économie et non des plans de développement » - Jocelyne Baussant, FO Camif.

Une enveloppe de 6 millions d’euros est aujourd’hui nécessaire. Osiris Partners s’engage à mettre 3 millions d’euros si les relais historiques font de même. « L’économie sociale a les moyens de reprendre les reines de la Camif et d’en finir avec des erreurs de gestion récurrentes qui conduisent à un risque de fermeture », estime Alain Proust, délégué syndical FO de la Maif. Une gestion qui pose effectivement question au regard par exemple de l’obsolescence du système informatique. Osiris Partners n’avait à priori pas bien mesuré l’investissement nécessaire à la remise à niveau d’une informatique, plus que jamais critique pour un spécialiste de la vente à distance. Les moyens financiers ne sont en tous les cas pas là alors que le besoin est immédiat. « La direction a mené des plans d’économie et non des plans de développement. Les expertises conduites par le comité d’entreprise ont toujours démontré que la Camif n’avait pas les moyens de ses ambitions. Nous n’avons pas réussi à nous distinguer sur le marché », souligne Jocelyne Baussant, déléguée FO à la Camif. Aujourd’hui, la chute du marché du mobilier serait avancée par la direction pour expliquer les difficultés. Pour Jocelyne Baussant, « notre stratégie devrait reposer sur la consommation responsable, une véritable sélection des produits, un accompagnement. Autant de services qui ont été progressivement abandonnés. Ce serait la meilleure façon de donner du sens à l’économie sociale. »

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C’est dont la Mutuelle assurance des instituteurs de France alias la Maif qui est à l’origine de la création de la Camif. La Maif se porte très bien et a réussi son ouverture à d’autres cibles que les instituteurs avec le positionnement d'’assureur militant. Ca semble bien fonctionner. Beaucoup moins bien au niveau de la Camif qui s’est tout de même bien portée jusque dans les années 80. Le passage de l’étiquette « distributeur des instituteurs » à « distributeur militant » n’a pas bien fonctionné. Et aujourd’hui ça coince avec un effectif de 1400 salariés, un nombre d'enseignement qui baisse et une visibilité grand public réduite.