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02 / 08 / 2010 | 182 vues
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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Baromètre social SNCF : un salarié sur deux pessimiste

L'enquête « baromètre du climat social », réalisée par l'institut CSA du 12 au 17 octobre 2009 à la demande de la direction de l'entreprise publique, montre une forte dégradation auprès des cheminots : 50 % des agents interrogés se déclarent pessimistes, contre 42 % lors de la désignation de Guillaume Pépy comme président de la SNCF en février 2008.

Mais il y a peut-être plus grave encore. Il s'agit de l'impossibilité, pour une large partie des salariés (dont de nombreux cadres) de se projeter dans un avenir professionnel immédiat et de bien comprendre la stratégie de la direction de la SNCF.

Seuls 4 cheminots sur 10 s'estiment correctement informés de la stratégie. Sur le projet phare de G. Pepy « stratégie 2012 », 35 % déclarent en pas en avoir entendu parler et 44 % très vaguement.

Même si les experts du rail savent qu'il n'y a jamais eu de « lune de miel » entre les cheminots et leur président, certains considéraient sa connaissance de la société nationale comme un atout pour l'avenir.

  • Cela ne semble plus le cas aujourd'hui puisque seuls 54 % des cheminots ont confiance dans l'avenir (contre 61 % en octobre 2008 un an plus tôt).


C'est donc une très forte inquiétude, voire un certain degré de défiance, qui prévaut aujourd'hui entre les personnels et la direction de la SNCF.

Pratiquement toutes les organisations syndicales, à différents niveaux et des degrés divers, ont souligné la détérioration des conditions de travail et de la politique managériale.

  • Détérioration qui s'illustre par une hausse de 4,5 % de l'absentéisme et 30 % de procédures supplémentaires dans les conseils de prud'hommes.


Il est vrai que depuis l'arrivée de Guillaume Pépy, les restructurations ont pris une ampleur et une vitesse jamais égalées jusqu'ici. Elles touchent plus que la culture historique de l'entreprise basée sur la haute technicité, mais la structure même d'une véritable entreprise de transport ferroviaire publique avec toutes ses composantes transversales, ressources humaines, mais aussi ses représentations managériales et politiques comme les directions régionales qui sont menacées de disparition.

Les organisations syndicales cheminotes avaient largement contesté la structuration de la SNCF « par activités » sacrifiant l'efficacité locale au profit d'un développement par produit et secteur, délaissant la solidarité professionnelle cheminote vécue sur le terrain.

  • Force est de constater que les syndicats ont été les bons thermomètres du climat social.

Enfin, en agitant sans cesse le chiffon rouge de la concurrence sans offrir aux cheminots une quelconque assurance sur l'avenir de leur emploi et de leurs conditions  contractuelles, le président de la SNCF ne pouvait qu'attiser des sentiments contraires aux efforts nécessaires pour affronter les nouveaux défis.

  • Cette enquête n'a été transmise qu'aux dirigeants membres du comité exécutif. Comme les travaux sur les suites de l'incident de la gare Saint-Lazare avaient été tenus « secrets ».


Cette opacité ne devrait pas être très appréciée des syndicats, ni des cheminots. Plusieurs observateurs jugent que la situation depuis l'enquête d'octobre 2009 ne s'est pas améliorée.

Le président de la SNCF a déclaré « tirer des bords, la mer est agitée et il y du vent »...

Il est grand temps de remettre l'équipe en mode de fonctionnement efficace par un dialogue social concret et réel. Car la communication managériale ne suffira plus à masquer l'absence d'action collective.

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Le niveau 0 de restitution de ce baromètre aux agents pose questions. Notamment pour celles et ceux qui ont répondu. Cela peut témoigner d'un manque de considération. Une chose est claire, ce dernier baromètre n'est pas un outil de pilotage managérial comme c'est le cas dans d'autres entreprises qui n'hésitent pas à mettre les résultats sur la table très rapidement...Pas 8 mois aprés. Et encore, c'est une resrutition en dessous de table.