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23 / 12 / 2008 | 11 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Qui va assurer l'accompagnement de la réforme de la formation professionnelle ?

La réforme de la formation professionnelle dont la négociation va finalement se prolonger jusqu'au 6 janvier vise principalement à donner plus de moyens financiers pour développer les compétences des chômeurs et des salariés les moins qualifiés. Le tout avec une enveloppe constante. Une volonté gouvernementale d'autant plus renforcée par l'augmentation du chômage et de la précarité. La formation, nouveau graal du retour à l'emploi.

« Cette réforme vise-t-elle à sécuriser le chômage ou les emplois ? » « Il va bientôt falloir passer par la case chômage pour se donner toutes les chances d’obtenir une formation », lance Jean-François Fouquart, secrétaire fédéral CFE-CGC en charge de la formation professionnelle en guise d’introduction du débat organisé le 15 décembre dernier par la Chambre Régionale de Commerce du Nord-Pas-de-Calais et le Master Ressources Humaines de Lille.  « Cette réforme vise-t-elle à sécuriser le chômage ou les emplois ? », interroge quelqu’un dans la salle.  Ambiance.  

  • Retrouvez le décryptage de la version de l'accord du 22 décembre dans « Limites d'une réforme gestionnaire de la formation professionnelle » à la lumière des témoignages des intervenants du débat - Accès réservé aux membres inscrits qui bénéficient de la période découverte gratuite.

Approche gestionnaire

Mais qui va donc permettre aux salariés comme aux chômeurs de s'y retrouver dans les méandres de la formation professionnelle continue ? Car c'est bien au niveau de l'accompagnement des potentiels bénéficiaires que cela coince. On parle gros sous mais pas question de permettre aux salariés de prendre directement contact avec les conseillers formation des OPCA par exemple. L’employeur reste le point de passage obligé...Or la problématique de l'accompagnement est cruciale. Les moyens humains et les compétences manquent à ce niveau là. Les salariés doivent donc compter sur des directions de la formation dépassées par l'individualisation de l'offre. Pas vraiment question de compter non plus sur l'appui des managers. Dans ces conditions, le syndicalisme de service pourrait s’articuler en partie sur un accompagnement personnalisé des salariés, voire des demandeurs d’emploi, dans leurs démarches de formation des salariés. Encore faut-il en avoir les moyens.

« Je rappelle que les OPCA sont théoriquement censées mettre en oeuvre les orientations stratégiques définies par les branches » - René Gaborski, CGT

Symbole de cette approche gestionnaire, la rationalisation à coups de fusion du fonctionnement des OPCA, jugés trop nombreux, est à l’ordre du jour de la réforme.  « Je rappelle que les OPCA sont théoriquement censées mettre en oeuvre les orientations stratégiques définies par les branches. La réalité est tout autre », souligne René Gaborski. Conseiller confédéral CGT chargé des activités de la formation initiale et continue.

La place des salariés dans le choix des organismes de formation est aussi en question. « Il faut en finir avec la dictature de l’offre. Les OPCA ne peuvent pas évaluer la qualité des organismes de formation », affirme Pierre Duriez, permanent de l’union régionale CFDT du Nord-Pas-de-Calais, qui dénonce les copinages entretenus par certains OPCA et des organismes de formation. Ceci explique les réflexions sur une labellisation des organismes. Un ménage est nécessaire. « Les forfaits versés par des OPCA à des organismes de formation s’assimilent à des subventions », remarque René Gaborski.

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