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02 / 07 / 2019 | 1010 vues
Cgt Macif groupe / Membre
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Politique de rémunération à la Macif : la direction essuie un camouflet

Les salariés envoient un véritable message de défiance à la direction, à ses méthodes et à son orientation. Lorsque la direction a mis une actualité concernant le déploiement du volet de la rémunération du nouveau modèle social en ligne sur l'intranet, elle ne s'attendait certainement pas à recevoir autant de réactions de la part des salariés désabusés et en colère.

La direction explique qu'une « politique de reconnaissance financière davantage différenciée selon le niveau individuel de performances et de compétences sera mise en place en 2019 ».

Il est expliqué que « l'octroi d'augmentation de prime individuelle sera plus incitatif et non systématique et que, désormais, seulement certains collaborateurs identifiés par leur manager et dont les performances et les progrès ont été remarquables pourront donc recevoir une augmentation des primes individuelles conséquentes ».

Cette prime prendra aussi soi-disant en compte le niveau de maîtrise des salariés dans leur métier.

Il est également dit qu'« il a été décidé que les augmentations individuelles se concentreront prioritairement parmi les collaborateurs ayant fait preuve de performances remarquables sur l'année passée ».

Ayant laissé la possibilité de laisser des commentaires, la direction s'est vu infliger un véritable camouflet par les salariés qui ont laissé des commentaires exprimant leur mécontentement.

Depuis toujours, les élus CGT demandent à ce que la maîtrise des métiers soit valorisée et que la direction accorde des augmentations générales plutôt que la mise en compétition des salariés. Avec ses nouvelles dispositions, l'individualisme et la compétition sont à nouveau renforcés et les salariés ne s'y trompent pas.

Nous avons choisi de vous livrer quelques extraits des commentaires de salariés pour voir à quel point ils sont dubitatifs et anxieux de ce qui est en train de devenir la Macif bien loin du modèle du mutualiste et des valeurs de l'économie sociale. C'est l'heure du chacun pour soi et du toujours plus.

Ces commentaires ont été largement « likés » par d'autres salariés.

Extraits des commentaires de salariés

  • « Pour le réseau, c'est triple peine ; la seule reconnaissance de notre travail et de nos compétences est l'atteinte des objectifs quantitatifs. Objectifs qui croissent chaque année (ainsi que la pression commerciale) pour les rendre chaque fois plus inaccessibles... Adieu, l'économie sociale ».

     
  • « Accroître les inégalités, c'est sûr. Je pense que le réseau comme les OPGA (centres  de gestion) et autres services ont besoin de reconnaissance tant sur leur travail que sur les compétences. La démotivation est partout ».

     
  • « Notre métier en réseau commercial (agence) est très mal valorisé, notre direction a-t-elle conscience de l'ensemble des missions qui nous sont confiées et de nos responsabilités dans l'équilibre de la mutuelle ? ».

     
  • « Sur l'aspect performances commerciales ou plus généralement quantitative, aucune récompense des efforts pour 2018, on s'est bien passé de nous en informer. L'employeur a actuellement la chance de pouvoir répondre « si ça ne vous va pas, vous pouvez partir ». Et bien espérons que les 30 glorieuses reviennent (l'économie est cyclique) et que les collaborateurs que nous sommes partent pour de nouveaux horizons. On pense à court terme, ce n'est pas de cette manière que la Macif s'est construite ».

     
  • « Si seulement M. Vandier pouvait revenir ! Dire qu'il leur a donné une mutuelle en or, il la transforme en charbon. Quel avenir ? Quand aurons-nous des filières métiers ? À quand un vrai parcours professionnel ? On nous met juste des carottes illusoires devant les yeux ».
     
  • « Toujours plus de « chacun pour soi », « essentiel pour moi », peut-être uniquement « moi ». Il n'est pas trop tard pour revenir à l'intérêt général, comme il est urgent d'agir écologiquement. Il est important d'alerter quand ça ne va pas pour l'ensemble, pour les sociétaires (avant tout sociétaires et non clients) et pour ce qui fait l'entreprise et sa valeur ajoutée : nous les salariés ! ».
     
  • « Système totalement démotivant, aucun grand sportif ne peut être en surperformances tout le temps et toute l'année et c'est ce qu'on nous demande ! On a donc bien compris qu'être en atteint ou partiellement atteint, malgré les efforts que cela demande au quotidien, compte tenu de l'augmentation régulière des chiffres demandés, des difficultés rencontrées pour travailler dans de bonnes conditions et de nos missions de plus en plus complexes et chargées, tout ça n'est absolument plus reconnu. Nous n'avons déjà, dans le réseau commercial, plus aucune possibilité de progression, un conseiller reste conseiller à moins d'envisager un poste d'encadrement ».

     
  • « Les salariés se sentent de plus en plus déconnectés de l'entreprise, nettement moins impliqués, il ne faut pas se demander pourquoi ».

     
  • « Ils attendent de chacun de la surproductivité et des surperformances ! Il faut être le super-salarié et/ou le meilleur salarié, dépasser les objectifs fixés et, bien sûr, toujours aller dans le bon sens ».

     
  • « Quand les objectifs fixés ne tiennent pas compte des réalités du terrain, les salariés sont de fait tous en surperformances mais l'employeur préfère nier cette réalité. Une augmentation générale digne de ce nom aurait dû être servie spontanément ».
     
  • « Changements permanents, économie sociale dans la vitrine mais pas au-delà du pas-de-porte, incertitudes sur nos partenariats et notre structure sociale et maintenant la rémunération-roulette-russe. Et là, vous la sentez la motivation ? ».
     
  • « Il a été décidé pour 2019 que les augmentations individuelles se concentreraient prioritairement parmi les collaborateurs ayant fait preuve de performances remarquables sur l’année passée et dont le positionnement salarial est en intégration/développement. Que signifie « prioritairement » ? Cela ne concerne que les salariés bien vus par leur responsable car ils savent aller dans le même sens. Même au détriment des sociétaires et des autres salariés ? La baisse de salaire concernant une salariée en 2013 et la suppression de la prime vente en 2016 sert à augmenter ceux qui sont « gentils » avec la direction. Dommage, cela a fait baisser les bras aux vaillants à ceux qui travaillaient car consciencieux de faire du bon travail mais pas par « lèche ». La majorité de ceux que la direction reconnaît comme « performants » ne le sont pas obligatoirement ».

 

Preuve s'il en était encore besoin qu'il y a un véritable problème dans l'entreprise, entre une direction qui s'éloigne de jour en jour du modèle mutualiste et de ses valeurs (même si elle continue de s'en vanter sur les réseaux) et des salariés désabusés qui vivent une véritable perte de sens au travail dans l'entreprise et ne la reconnaissent plus. La direction écoutera t-elle enfin ce que les salariés ont à dire ?

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