Agissements managériaux toxiques à la Macif : la direction nie et menace
Ce n'est pas la première fois que des agissements de managers ayant des répercussions sur la santé des salariés sont dénoncés à la Macif. Déjà en 2016, le CHSCT avait lancé un droit d'alerte concernant les agissements d'un manager qui a été écarté aujourd'hui. Les preuves s'accumulant, le DRH en poste à l'époque avait avoué à la secrétaire du CHSCT : « Je ne peux rien faire, il est cadre ».
Une fois encore, dans une affaire qui nous préoccupe actuellement concernant un responsable de la Macif, la DRH a encore répondu à l'une des victimes : « C'est compliqué, il est cadre ».
En effet, il y a peu, un CHSCT supplémentaire a eu lieu à la demande de la majorité des élus. Il s'intitulait « agissements de Monsieur xxxx portant atteinte à la santé et à l'intégrité de salariés ». Nous ne rentrerons pas dans le détail de ce dossier qui est en cours d'instruction, notamment par l'Inspection du travail mais un nombre important de preuves y sont accumulées. Toujours est-il que les élus du CHSCT ont demandé le retrait de ce manager à la majorité, en attendant la fin de l'enquête de l'Inspection du travail. La DRH a refusé cette préconisation.
Alors pourquoi est-il si compliqué pour la DRH d'intervenir dans ce type de dossier ?
Le problème principal est que la priorité de la direction de la Macif est et reste le développement à tout prix. Si un manager toxique a de bons résultats et qu'il est désavoué, la direction craint que les autres managers prennent peur, cessent de mettre la pression sur les salariés et lâchent les résultats et les défis du moment.
Si, à travers les instances et l'Inspection du travail, les élus arrivent à mettre la ligne managériale en cause, la direction de la Macif craint que les autres ne jouent plus le jeu et relâchent la pression. Ainsi, on a vu la direction envoyer un message de soutien et de confiance et confirmer un manager, avec tous les autres en copie alors qu'il avait été écarté des fonctions de management.
- L'Inspection du travail avait demandé à la direction d'agir en ce sens.
Il y a d'autres exemples dans la France entière.
La direction soutiendra les managers jusqu'au bout parce que remettre un manager et ses agissements en cause revient à contester la politique de surperformances de la direction, laquelle génère de la souffrance au travail. Indirectement, c'est bien la politique de la direction qui est responsable.
Certains managers ne pouvant plus faire face à cette pression se mettent en arrêt. La pression est énorme. Les élus CGT ne peuvent laisser durer ces comportements entraînant souffrance et dégradation de la santé des salariés au sein de l'entreprise.
Les élus CGT subissent actuellement une énorme pression de la part de la direction concernant sa communication sur les réseaux sociaux. Récemment encore, le directeur régional d'Île-de-France a envoyé un message aux délégués syndicaux sur la communication extérieure. En inversant les rôles, elle accuse les élus CGT d'acharnement voire de harcèlement (et ce n'est pas la première fois), pour couvrir des comportements inacceptables. Les élus CGT continueront de dénoncer la politique actuelle de la direction et ses effets sur la santé des salariés aussi longtemps qu'il le faudra. La direction a clairement dit qu'elle préparait un dossier contre les élus CGT, dans lequel elle compile les messages adressés à la DRH qu'elle juge hostiles à son égard. Ce qui dérange la direction aujourd'hui, c'est que la CGT est la seule organisation aujourd'hui à clairement s'opposer à la politique de la direction et à ses conséquences sur la santé au sein de l'entreprise. Ce que la direction ne comprend pas, c'est que la priorité et la raison d'être des élus sont les salariés. Ce sont eux qui leur ont témoigné leur confiance et les ont élus pour les représenter. C'est à eux qu'ils doivent rendre des comptes. Les élus CGT savent qu'au moindre faux pas, la direction les attaquera avec ses avocats. Ils ne céderont pas à la pression, ne laisseront pas tomber les salariés et iront jusqu'au bout dans tous les dossiers où ceux-ci sont en souffrance.
Lors de la manifestation du 22 février devant la direction de la Macif à Pernet, les élus nationaux avaient obtenu la mise en place d'un calendrier de réunions traitant des conditions de travail au sein de l'entreprise. Ce calendrier n'a toujours pas été acté. Les élus avaient fait remonter une liste de revendications exprimées par les salariés. Celles-ci étaient pour la plupart liées à leurs conditions de travail qui se dégradent de jour en jour.
Il est grand temps que la direction écoute les élus et les salariés avant que de nouveaux drames ne se déroulent dans l'entreprise.
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