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28 / 10 / 2014 | 7 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Médiation : pour dépasser le syndrome du bouc émissaire

Dans Les Pacific’acteurs, son dernier ouvrage, le syndicaliste et auteur Denis Garnier nous fait découvrir les dessous d’un conflit social dont il a été l’un des principaux acteurs. Pas en tant que syndicaliste mais comme médiateur nommé par le Préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon. Nous sommes en octobre 2013, le centre hospitalier de l’archipel est alors en proie à un mouvement de grève. La mobilisation est forte, les risques de dérapage sont importants. Les grévistes ont un seul mot d’ordre en tête : le départ de la directrice.

C’est dans ce contexte très tendu que débarque de métropole le représentant de la fédération FO Santé, d’abord en tant que négociateur (FO est le premier syndicat de l’hôpital avec 40 % des voix). Mais très vite, le syndicaliste, spécialiste des conditions de travail, se rend compte que c’est une médiation qui s’impose. Le principe de celle-ci est accepté par le préfet, l’autre syndicat représentatif (la CFDT) et bien entendu la directrice.

Le défi de cette médiation rapportée quasiment d’heure en heure consiste à faire comprendre aux syndicats qu’un mot d’ordre de grève ne peut se limiter à exiger le départ de la directrice. Si le mode de management de celle-ci est partiellement responsable de la tension, les maux sont en revanche plus profonds. À charge pour les syndicalistes de creuser davantage les défaillances de l’organisation du travail et des moyens associés pour étoffer le cahier des revendications. Bref, il faut prendre le temps de se parler et de s’écouter.

Sans jamais citer le nom d’un syndicat, Les Pacific’acteurs illustre à quel point une médiation est une affaire de personne, dans laquelle les postures doivent s’effacer.

Une chronique en forme de success story puisqu’au final, 29 CDD ont été requalifiés en CDI, que 37 autres vont l’être. Par ailleurs, 28 postes ont été créés dans cet hôpital qui compte 250 salariés, dont 36 % de contractuels. Un chiffre élevé au regard de la moyenne de 20 % que l’on enregistre en métropole mais qui s’explique par l’absence d’agence intérim sur l’archipel. Un plan de titularisation va se mettre en place. Un livre qui permet ainsi de se rendre compte de toutes les spécificités locales du marché du travail à 4 270 kilomètres de Paris.

Une précision : la directrice a quitté son poste à l’issue du mouvement, dans le calme. Elle a rejoint l’île de la Réunion, contrairement à ce que le site internet du centre hospitalier François Dunan pourrait laisser croire. À quand la mise à jour ?

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