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27 / 03 / 2013 | 10 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les policiers dénoncent leur stigmatisation

Alors que FO continue de mobiliser contre la fermeture de commissariats, la Cour des Comptes estime dans un rapport que les forces de l’ordre coûtent trop cher.

Trois cents policiers se sont rassemblés le 19 mars devant la préfecture du Val-d’Oise, à l’appel de plusieurs syndicats dont Unité SGP FO (majoritaire), pour dénoncer la fermeture du commissariat de Persan dans le cadre du redéploiement des zones de police et de gendarmerie.

Ce plan, qui concerne huit commissariats, vise officiellement à mieux répartir les forces de l’ordre sur le territoire. Mais il s’agit avant tout de mutualiser les moyens des deux corps pour faire des économies budgétaires. « Des postes vont sauter et les problèmes ne seront pas résolus pour autant, il n’y aura pas davantage de fonctionnaires dans les quartiers difficiles. En revanche, ce sera un recul du service public de la sécurité pour les citoyens », dénonce Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP-Police FO.

Alors que les préfets n’ont pas encore rendu leur copie sur ces transferts, le Ministère de l’Intérieur a déjà mis en place la cellule sociale chargée de gérer les mutations. « On nous dit qu’aucune décision n’est encore prise, mais on nous fournit déjà un calendrier, il y a une absence totale de concertation », poursuit Nicolas Comte.

Lâchés par leur ministère de tutelle, les policiers se sentent aussi stigmatisés par la Cour des Comptes. Un rapport rendu public le 18 mars pointe « l’insuffisance de la gestion des dépenses », et la « tendance au dépassement des crédits votés » dans la police et la gendarmerie. Il vise particulièrement les avantages des forces de l’ordre en matière de rémunération et de temps de travail par rapport aux autres fonctionnaires.

Dangerosité et pénibilité


  • Selon la Cour, malgré la suppression de 7 000 postes dans le cadre de la RGPP entre 2006 et 2012, les dépenses ont continué d’augmenter rapidement. Elle préconise une « pause salariale » et une rationalisation de l’organisation.

Ce rapport a stupéfié le syndicat Unité SGP-Police. « Il fait l’impasse sur la réalité du terrain. Il ne parle pas de la dangerosité et de la pénibilité du métier. Un policier doit être disponible jour et nuit, il peut être rappelé après avoir quitté son poste », déplore Nicolas Comte.

La Cour des Comptes vise en réalité deux réformes, lancées en 2004 dans la police et en 2005 dans la gendarmerie et achevées en 2012. Au cours des négociations, les fonctionnaires ont obtenu une revalorisation de leur grille indiciaire et diverses compensations, aussi bien financière que de récupération horaire. « Il était nécessaire de professionnaliser la police et d’améliorer l’encadrement intermédiaire pour un meilleur fonctionnement. Si on veut une police de qualité, il faut la payer correctement », poursuit le secrétaire adjoint.

Hors de question donc d’accepter toute « pause salariale ». « Dans le cadre de la réforme, nous avons signé une revalorisation de l’indice sur 2010-2015. L’interrompre en 2014 et 2015 serait une déclaration de guerre », ajoute-t-il.

Le rapport pointe également un cumul de 19 millions d’heures supplémentaires, soit l’équivalent de 12 000 à 13 000 postes. « On ne fait pas ces heures par plaisir mais pour des impératifs liés à la sécurité et faute d’effectifs, on ne parvient même pas à les récupérer », ajoute Nicolas Comte.
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