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18 / 09 / 2012 | 14 vues
Claude Pichot / Membre
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Maintenance : investir dans l'amélioration des conditions de travail, un enjeu de compétitivité

En regard de la recherche de gisements d'amélioration de la compétitivité, l'amélioration de la santé et des conditions de travail représente pour les métiers de la maintenance un enjeu de 4 % du salaire brut en moyenne nationale.

  • En termes de journées perdues par incapacité temporaire suite à un accident du travail reconnu, ce sont plus de 3 300 journées pour 1 000 salariés en maintenance perdues en 2010, soit 3,3 jours par salarié. L'absentéisme en maintenance pour accidents et maladies professionnelles représente 1,5 millions de journées perdues, soit 6 500 personnes en équivalent temps plein et 1,5 % des salaires bruts.

Concernant les maladies professionnelles reconnues en 2010, les occurrences d'affection comparées pour 1 000 salariés par rapport à la moyenne nationale font ressortir l'acuité des maladies professionnelles caractéristiques des métiers de la maintenance. L'amiante, le benzène et le bruit identifiés depuis plus de 15 ans par l'AFIM comme causes premières des maladies professionnelles en maintenance présentent des rapports à la moyenne nationale qui doivent nous interpeler. Près de 14 fois plus de maladies liées au benzène, près de 9 fois plus de surdités professionnelles, plus de 2,5 de pathologies liées à l'amiante…

Avec une occurrence de mortalité plus de 2,5 fois supérieure à la moyenne nationale, les métiers de la maintenance font partie des métiers les plus risqués, avec des accidents en partie liés aux défauts de condamnation des énergies dangereuses.

Perdant-perdant


Le défi de la décennie est l'amélioration de la santé, de la sécurité et des conditions de travail. Pourquoi faire des conditions de travail l'axe de progrès de la santé et de la compétitivité ? Les conséquences des conditions de travail actuelles le démontrent : la relation entreprise-salarié est de type 
« perdant-perdant » :
  • les entreprises dépensent plus de 4 % du salaire brut en cotisations d'assurance des accidents et des maladies professionnelles auxquelles s'ajoutent 1,5 % relatifs aux coûts de remplacement des accidentés ;
  • les victimes d'accidents et de maladies professionnelles subissent la dégradation de leur santé et l'altération durable ou non de fonctions essentielles (audition, mobilité etc.), sans compter les conséquences psychologiques des accidents et des maladies contractées.

Alors pourquoi encore attendre encore pour agir ?

Dans le domaine des accidents, l'AFIM a développé une démarche de terrain pour faire régresser les accidents graves et mortels liés aux énergies dangereuses. Les risques sont identifiés et la pose d'affichettes rend visibles les organes à manœuvrer pour éliminer les énergies dangereuses. Les intervenants disposent ainsi sur les installations de la connaissance des organes qui participent à leur mise en sécurité. Cette démarche est cohérente avec l'enseignement de la sécurité en formation initiale et elle offre à toutes les entreprises l'accès au même progiciel libre d'analyse des risques.

Par ailleurs, la conception des équipements et des installations doit être revue pour faire régresser les accidents. Les concepteurs devront accepter d'aller sur le terrain pour comprendre pourquoi des capotages efficaces pour la production ouverts ou retirés pour intervenir à l'intérieur des équipements, ne permettent pas de garantir la sécurité des intervenants de maintenance…

Dans le domaine des maladies professionnelles, les données relatives à la surdité professionnelle devrait inciter à agir enfin. Les métiers de la maintenance génèrent près de 9 fois plus de surdités que la moyenne nationale. Ce qui représente près de 230 personnes par an parmi les 450 000 intervenants de maintenance dans l'industrie, l'immobilier et le tertiaire. Sur la base d'un coût moyen pour l'employeur de 100 000 € par surdité reconnue, la surdité professionnelle pour les métiers de la maintenance représente une indemnisation de plus de 23 millions d'euros par an, plus de 51 euros par intervenant. Pour les victimes, être sourd est un handicap social particulièrement lourd. Protéger les intervenants efficacement contre le bruit et leur permettre de communiquer avec des casques isolants à liaison phonique coûte environ 400 euros par intervenant. Ainsi, avec le coût annuel de l'indemnisation des surdités professionnelles, il est possible d'équiper 57 500 intervenants avec des moyens adaptés à leurs activités. Mais il faut en finir avec les bouchons d'oreilles et les casques isolants mal adaptés aux conditions réelles de travail. En effet, lors des actions de maintenance, il faut aussi se protéger du bruit et communiquer.

  • Avec l'AFIM, participez à l'éradication de la surdité professionnelle et soutenez matériellement son action pour doter tous les diplômés et tous les intervenants de la filière maintenance de cet équipement de protection indispensable. Pour 10 % du montant des indemnisations, tous les diplômés de la filière maintenance pourraient être équipés dès la formation professionnelle.

Il n'y pas de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre que c'est le bruit qui rend sourd !
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