Organisations
EDF : on est loin des 4,4 % d'augmentation claironnés par la direction
Une hausse des salaires de 4,4% en 2010 pour tous les agents d’EDF ?
« Pas vraiment, c’est de la com’ ! », répond Bernard Gitton, dont la fédération FO Énergie et Mines (FNEM-FO) a refusé de signer l’accord salarial approuvé jeudi dernier par quatre autres organisations syndicales du groupe (CFDT, CFTC, CGC, CGT).
« Nous sommes loin de ce chiffre claironné par la direction et repris tel quel ou presque par la presse nationale ; 4,4 %, c’est une moyenne et non une augmentation générale, comme on a voulu le faire croire », explique-t-il. En fait, « l’enveloppe 2010 inclut 1,2 % de revalorisation collective, qui était déjà prévue par un accord de branche du 19 novembre 2009, à laquelle la direction d’EDF a ajouté 1,85 % de mesures individuelles (ancienneté, avancement, promotion…), 0,9 % en application de diverses dispositions relevant également de la branche et 0,45 % résultant des changements d’emploi (mobilité dite « ascensionnelle ») », précise encore Bernard Gitton. Pour lui, « on a, en clair, mélangé les torchons et les serviettes ! ».
- En la matière, le cas EDF n’est pas isolé. Selon une étude du Ministère du Travail parue le même jour (jeudi 18 février), la plupart des entreprises françaises a eu tendance, ces dernières années, à panacher de plus en plus des éléments collectifs et individuels, pérennes ou ponctuels, dans la rémunération des salariés et user d'outils complémentaires au salaire de base (heures supplémentaires, commissions, primes fixes ou variables, avantages en nature…).
Ainsi, en 2007, si 86 % des entreprises plus de 10 salariés du secteur marchand (hors agriculture) ont accordé des augmentations du salaire de base, près de la moitié d’entre elles (43 %) ont choisi « une formule mixte » associant augmentations collectives (hausse dans une même proportion pour l'ensemble des salariés d'une même catégorie) et individualisées. Et une sur cinq n'a donné que des augmentations individuelles.
Parmi les motifs d’attribution d’une augmentation générale, les employeurs citent surtout l'application des conventions collectives de branche et la revalorisation légale du SMIC mais dans une moindre mesure les résultats financiers et l'inflation.
Les rémunérations versées en 2007 ont fait l'objet de négociations ou de discussions collectives que dans 16 % des entreprises de plus de 10 salariés, relève cette étude, avant de conclure que « la présence syndicale, combinée à l'obligation légale de négocier, joue un rôle important dans la tenue de négociations salariales ». En général.