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28 / 04 / 2025 | 39 vues
Valentin Rodriguez / Membre
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Plan de restructuration chez ArcelorMittal : les salariés ne sont pas une variable d’ajustement !

Notre fédération  dénonce avec force les plans de restructurations brutaux annoncés hier par ArcelorMittal lors du Comité d’entreprise européen à Luxembourg et du CSE Central de la société AMF composée de 8 sites en France. L’un étant à l’échelle européenne concernant les services supports (RH, paie, achats, informatique, etc.), se traduiraient par la suppression de près de 1400 postes en Europe (transfert en Inde.) dont 230 sont répartis sur les 8 sites de AMF. Le deuxième présenté lors du CSE Central de AMF.

 

Nommé “Réact”concernant 407 postes industriels en France. Les deux constituent un tournant social, industriel et stratégique majeur. Il ne faut pas oublier les 308 postes supprimés sur Fos sur Mer, les 137 chez AMCS à Reims et Denain, et ceux qui sont passés sous les radars chez AMDSF, AM Construction, etc. Ces éléments ne peuvent rester sans réponse.

 

Stop aux amalgames délibérés

 

La direction d’ArcelorMittal tente de justifier cette restructuration par un mélange confus de causes conjoncturelles (baisse temporaire de la demande), de causes structurelles (normes environnementales européennes), de contraintes externes (surcapacités mondiales, fiscalité douanière) et de considérations purement financières (cours de Bourse, besoin de cash pour investissements). FO Métaux dénonce cet amalgame délibéré qui masque mal une réalité : ce plan n’a pas pour objectif de préserver l’avenir de la sidérurgie européenne, mais de répondre à une stratégie de rentabilité financière à court terme.

 

Une question centrale : quel rôle pour ArcelorMittal en France et en Europe ?

 

Le cœur du débat est ailleurs : ArcelorMittal entend-il encore jouer un rôle d’acteur industriel stratégique en Europe et en France ? Entend-il produire, transformer et développer l’acier nécessaire à notre souveraineté dans la défense, la mobilité, le bâtiment, l’emballage, l’énergie, ou veut-il devenir un simple opérateur financier opportuniste pilotant ses usines comme une ligne Excel ?

 


La sidérurgie est au cœur de la reconstruction industrielle et écologique de notre continent. La France et l’Union européenne doivent affirmer clairement le rôle qu’elles entendent faire jouer au groupe, en contrepartie du plan Acier Européen de mars 2025 et des aides massives mises sur la table depuis 2023 par le gouvernement français (850 M€). Elles doivent utiliséespar le groupe pour ses projets de décarbonation sur le site de Dunkerque.

 

L’humain et les territoires ne sont pas des variables d’ajustement

 

Depuis des décennies, les sites sidérurgiques français – Florange, Dunkerque, Fos, Basse-Indre, Montataire et tant d’autres – ont façonné un modèle industriel et social. Ce sont les salariés, par leurs compétences, leur engagement et leur capacité à innover, qui ont permis à ArcelorMittal de traverser les crises et de préparer l’avenir. Ils sont la richesse la plus précieuse de ce groupe. Ils ne peuvent, une fois encore, être la monnaie d’échange dans un chantage à l’emploi, ni servir de variable d’ajustement pour satisfaire les intérêts d’une minorité dirigeante ou des marchés financiers.

 

Les représentants syndicaux ne sont pas des imbéciles

 

Les représentants du personnel issus du terrain, FO en tête, comprennent parfaitement les enjeux industriels, économiques et environnementaux. Nous ne sommes pas opposés au changement, à l’investissement ou à la transformation écologique. Mais nous exigeons que chaque problème trouve une solution construite, juste, négociée et durable. Aucune compétence, aucun emploi ne doit être sacrifié sur l’autel du court-termisme.

Même si les salaries ne représentent que des chiffres dans les tableaux de bord et des coûts, notre fédération  pense d’abord à eux, ceux de Reims, Denain déjà sacrifiés ou en passe de l’être chez AMDS, Basse-Indre et de tous les autres….

 

Notre organisation syndicale exige :

 

  • L’ouverture immédiate de vraies consultations/négociations sur les causes, les alternatives et les impacts des plans ;
  • Une réévaluation du positionnement industriel d’ArcelorMittal en France ;
  • Une mobilisation de l’État et de l’Union européenne pour exiger des engagements clairs de l’entreprise ;
  • Des garanties concrètes sur l’emploi, les investissements, les compétences et les sites ;
  • Du courage politique de l’Union européenne et les gouvernements des états membres de stopper une fois pour toute le dogme irréaliste de la “concurrence libre et non-faussée” et des règlementations environnementales, commerciales appliquées uniquement dans l’Union européenne dans un marché globalisé qui n’a pour seul effet d’accentuer le dumping social, fiscal et environnemental en défaveur des salaries et des citoyens de nos pays.

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 Les présidents des régions  Hauts-de-France,  Grand Est et Pays de la Loire directement concernés par ces suppressions d'emplois,  demandent des "engagements" sur l'emploi et les investissements.

 

cf: https://www.banquedesterritoires.fr/suppressions-de-600-postes-chez-arcelormittal-les-elus-expriment-leur-desarroi?pk_campaign=newsletter_hebdo&pk_kwd=2025-04-25&pk_source=Actualit%C3%A9s_Localtis&pk_medium=newsletter_hebdo