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10 / 09 / 2009 | 16 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Chep France : "Plutôt que d'aller au tribunal, les salariés ont préféré prendre les indemnités"

Pour Patrice Carpentier, DSC CFDT chez Chep France, entreprise spécialisée dans la location et gestion de palettes, "plutôt que d'aller au tribunal pour insuffisance de plan social et de suivi en matière de reclassement, les salariés ont préféré prendre les indemnités. Mais ce n'est pas une victoire". Le 4 septembre, la CFDT, FO et la CFTC ont signé un accord de méthode en amont d'un PSE qui concerne 122 des 496 salariés. Des indemnités supra-légales d'un montant de 2 000 euros par année d'ancienneté ont été obtenues dans cet accord de méthode. "Si on ne signait pas ce texte, la direction nous menaçait de licencier 28 salariés de plus" précise Patrice Carpentier.

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Depuis La Fontaine, l'expression a toujours été vérifiée: Le contentieux (tous les contentieux) contient en lui-même une part d'incertitude, et lever l'incertitude a un prix. Mieux vaut accepter l'offre que de se soumettre à une incertitude procédurale longue.

 J'ai pour habitude de conseiller une transaction immédiate à 50% des droits réclamables. Que je sois pour le salarié ou l'employeur. Le temps de la procédure valant largement, à mes yeux, la moitié de la valeur de l'indemnisation.

 La crise amplifie la réalité du phénomène : mieux vaut prendre une indemnité immédiatement, que d'attendre une indemnité judiciaire, même si celle-ci est due. D'autant qu'en défense, il est toujours possible d'allonger à outrance une procédure.

 Je ne suis donc pas surpris par le choix des salariés de CHEP. La seule chose que je trouve anormale, c'est le chantage à l'augmentation des personnes à intégrer dans le plan social. Car ce n'est pas au salarié de prendre la responsabilité du nombre de salariés licenciables, mais à l'employeur. S'il estime devoir en licencier 24 de plus, quel besoin a-t'il de l'évoquer en négociation.

Poussé à l'extrême, on peut se demander si le plan social initialement proposé ne serait pas nul en définitiver puisque l'employeur semble envisager un nombre de licenciements complémentaires. Ce qui n'arrangerait certainemant pas la situation des protagonistes, qu'ils soient salariés ou employeur...

Ariel DAHAN,

Avocat

www.ddbd.com