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Chez Manpower, les managers s’invitent aux entretiens de recrutement
Les salariés des agences de Manpower sont désormais testés sur leurs capacités à conduire des entretiens de recrutement des intérimaires en ligne avec les procédures. « Les directeurs de secteurs vont assister tous les 6 mois et les responsables d’agence tous les 3 mois, à des entretiens de candidats reçus en agence par un salarié de l’entreprise en situation réelle, sans information préalable ni auprès du salarié, ni du candidat », indique la CFTC, qui rapporte cette nouvelle pratique baptisée « score card ». Les responsables qui assistent aux entretiens, en mode « faites comme si je n’étais pas là », notent sur une grille informatisée la conduite des entretiens les points considérés comme clefs d’un entretien. L’application calcule trois niveau d’adéquation de l’entretien avec la procédure théorique : de 0 à 60 %, de 60 à 80 %, de 80 à 100 %.
Le tour des points clefs :
- le salarié de l’agence s’est-il présenté avec son nom et sa fonction ?
- l’entretien s’est-il déroulé dans un espace ouvert ? (le bureau fermé est proscrit)
- l’écoute était-elle active ?
- avait-il de l’empathie ?
- un café ou un verre d’eau a-t-il été proposé ?
- a-t-on pris des engagements ?
- quand proposons-nous sa candidature à nos clients ?
- quand rappelle-t-on le candidat ?
- l’a-t-on accompagné à la porte ?
- des tests ont-ils été proposés ?
« Le verre d’eau oublié, c’est moins 5 points »
« Le verre d’eau oublié, c’est moins 5 points », illustre la CFTC qui considère que cette « score card » relève de l’évaluation et qu’elle aurait dû à ce titre être préalablement présentée au niveau des instances représentatives. Cela n’a pas été le cas. Une alerte a été déclenchée sur les CHSCT des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, concernant les modifications des conditions de travail en agence.
« Un logiciel mis en place exprès, un responsable qui prend du temps et cela ne servirait pas à évaluer, mesurer ? C’est comme si on expliquait aux salariés que les entretiens annuels ne servent pas à mesurer la qualité du travail des salariés. Les prendrait-on pour des idiots ? », lance la CFTC qui assure que « le ressenti sur l’attribution de points ou non est très mal vécu ». Selon le syndicat, il serait d’autant plus « impossible de tout faire dans l’excellence, que les contraintes d’organisation du travail obligent à gagner du temps pour pouvoir également servir les commandes ».