Organisations
Pourquoi et comment les représentants du personnel devraient-ils se saisir du Dialogue Professionnel ?
Cette contribution vise à proposer une démarche pour, à la fois, construire et porter l’expression collective des salariés sur des situations-problèmes, organiser le Dialogue Professionnel avec la ligne hiérarchique opérationnelle, et rétablir la légitimité des représentants du personnel.
Pour cela, nous tentons ici d’apporter des éléments de réponses à ces questions :
- Dialogue professionnel : de quoi parle-t-on ?
- Comment confronter en permanence la réalité du travail par rapport à la prescription ?
- Comment formaliser et structurer les remontées (instruire les situations-problèmes) ?
- Comment amorcer et accompagner les salariés dans le dialogue avec la ligne hiérarchique ?
- Comment les syndicats doivent-ils s'approprier le dialogue professionnel ?
- Comment alimenter l'information consultation en CSE avec le Dialogue Professionnel ?
- Comment l’instruction du travail réel dans le cadre du dialogue professionnel a vocation à renouveler les débats en CSE et réduire la conflictualité ?
Il conviendrait d’avoir une lecture plus offensive du code du travail. Avec la fusion des instances, chaque élu (titulaire et suppléant) du CSE acquiert l’autonomie d’intervention auprès des salariés qu’avaient les Délégués du Personnel et les Délégués syndicaux. Ces derniers sont trop souvent cantonnés à émettre des avis dans le seul cadre des informations-consultations et sans prendre les points de vue des salariés concernés : il serait plus efficace d’organiser le recueil du vécu des salariés. Pour cela d’adopter une démarche d’instruction en priorisant les situations-problèmes les plus importantes et qui touchent le maximum de salariés. Retrouver le « process syndical » du Délégué du Personnel, ce que le Code du Travail de 2017 permet : 1) instruire (pour construire l’expression collective des salariés), 2) communiquer aux salariés et construire l’opinion publique, 3) discuter avec la ligne hiérarchique opérationnelle – tout ceci en dehors des instances CSE et Commissions ; puis en CSE si les réponses apportées par le management aux salariés ne sont pas satisfaisantes.
A défaut, non seulement les ordonnances de 2017 auront réduit les moyens, mais également – par méconnaissance des droits - les prérogatives touchant aux activités de terrain.
Cette animation du Dialogue Professionnel à l’initiative des représentants du personnel, peut s’exprimer soit sur les sujets sociaux qu’ils jugent prioritaires pour les salariés ; soit dans le cadre des informations-consultations à l’initiative de la Direction.
Le CSE est donc d’abord une chambre d’enregistrement, ensuite un lieu de prise de décision ; quant au débat, il devrait être permanent partout entre les salariés et leur ligne hiérarchique opérationnelle.