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19 / 05 / 2016 | 7 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Repenser les modes d’organisation : ESS et économie collaborative

En partenariat avec le groupe Up, le collectif OuiShare vient de lancer le projet de recherche participative « gouvernances ».

L’idée est de créer un espace de dialogue entre économie sociale et solidaire et économie collaborative pour faire en sorte que les deux dynamiques se nourrissent l’une de l’autre.

Cette étude « gouvernances » devrait être bouclée à l’été 2016 et donnera lieu à une conférence au mois de septembre.

Jean-Philippe Poulnot, de la direction des relations extérieures du groupe Up présente cette initiative.
Avec l’essor fulgurant de l’économie collaborative ces dernières années, l’enthousiasme des débuts s’est peu à peu étiolé pour laisser place à des interrogations plus inquiètes. Les prophéties annonçant le primat de l’usage sur la possession ou encore le dépassement du modèle consumériste, se font plus rares ; partout plane le spectre de l’« ubérisation » de la société, cette course au moins-disant social. Fantasme ou réalité ? La contradiction manifeste entre, d’un côté, les promesses d’émancipation et de dépassement de l’organisation hiérarchique du travail et, de l’autre, une réalité qui ne serait faite que de précarisation et de concurrence déloyale ; est-elle véritablement insoluble ?

À la différence de l’ESS, dont les contours ont été précisés par la loi Hamon en 2014, l’économie collaborative n’est pas un secteur à part et elle tend en effet à amalgamer des structures de taille et d’inspiration (tantôt militante, tantôt mercantile) extrêmement diverses. Consommation collaborative, production distribuée, auto-partage, finance participative et connaissance commune sont en réalité des déclinaisons d’un seul et même phénomène : une transformation profonde du monde du travail.

La transition numérique provoque l’éclatement des frontières des organisations en même temps qu’elle fait vaciller les structures pyramidales d’antan. Dans son sillage apparaissent de nouveaux types de travailleurs, en marge des structures de l’emploi et du salariat traditionnels : travailleurs indépendants, à la demande, contributeurs de plates-formes…

L’avènement de cette multitude de travailleurs aux mille visages interroge non seulement notre modèle social mais également, de façon très concrète, les modes d’organisation du travail au quotidien.

  • Le numérique peut-il s’imposer comme un levier pour démocratiser la vie économique et si oui, à quelles conditions ?
  • Quelles parties prenantes impliquer dans le processus de prise de décision ?
  • Selon quelles modalités ?
  • Comment partager équitablement la valeur avec ces nouveaux travailleurs qui sont à la fois salariés et entrepreneurs ?

Pour sortir des impasses idéologiques et éviter les controverses stériles, le projet « gouvernances » se veut aussi proche du terrain que possible. Pour Marguerite Grandjean, responsable d’études chez OuiShare, « c’est au fil d’entretiens sur les démarches concrètes menées au sein des organisations et au cœur d’ateliers participatifs, qu’un éclairage nuancé pourra être apporté ».

L’enjeu : quelle(s) relation(s) avec les parties prenantes ?

Au-delà du sociétaire de la coopérative ou de l’adhérent de l’association ou de la mutuelle, comment l’ESS peut-elle associer ses autres parties prenantes ? De plus en plus de porteurs de projets cherchent à inventer de nouveaux modèles, à la croisée du numérique et de l’économie sociale et solidaire.

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