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03 / 12 / 2010 | 8 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Petit tour des préretraites déguisées

Les seniors sont parmi les premiers à se porter volontaires dans les plans de départs mais la sélection fait que certains d’entre eux se retrouvent sur le carreau et par conséquent frustrés... On voit donc fleurir des dispositifs de départs anticipés, réservés aux seniors, que les directions se refusent à qualifier de préretraite. C'est par exemple le cas de Renault qui a mis sur la table de la négociation de son accord GPEC le projet d’un plan de départs anticipés qui devrait permettre de sortir 3 200 seniors en mesure de prouver qu’ils sont à trois ans d’une retraite à taux plein et qu'ils ont travaillé 15 ans sur une chaîne de la régie ou ailleurs.

La reconnaissance de la pénibilité est tout autre ailleurs. Le départ peut être anticipé de 12 mois chez Thales mais il faut pour cela justifier de 25 ans d’ancienneté en travail de nuit, travail en 2x8 ou 3x8. L’accord seniors d’EADS prévoit que les salariés ayant travaillé 10 ans en équipe 3X8 puissent quitter l’entreprise seulement 2 mois avant d’avoir atteint l’âge pour une retraite à taux plein. L’anticipation du départ passe à 7 mois, avec 20 ans de travail en 3X8 au compteur...

  • En octobre dernier, c’est dans un contexte de profonde restructuration que la CFDT des CCI assume avoir porté une proposition pour la moins détonante : introduire un motif de licenciement qui ne concernerait que les seniors, dès lors qu’ils sont au moins à trois ans d’une retraite à taux plein.
  • FO Caisse d'épargne avait proposé en 2008 de réserver les indemnités des départs volontaires aux « quinquas désenchantés. » La direction était alors entrée dans le jeu de la négociation.

L’imagination est souvent à l’honneur pour contourner la taxation des préretraites.

  • En 2008, la Monnaie de Paris a ainsi inventé le « congé mission expérience senior », qui permettait de partir à 57 ans en touchant 65 % de sa rémunération, mais d’être rappelé pour assurer au moins 4 mois de tutorat. Un engagement à un retour épisodique dans l’entreprise permettant d’échapper à la taxation.
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