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11 / 03 / 2025 | 75 vues
SECI Vitalaire / Membre
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La réalité de la dégradation des conditions de travail des salariés de Vitalaire, groupe Air Liquide

Deux expertises successives confirment les surcharges de travail sur certains postes chez Vitalaire, prestataire de santé au domicile, appartenant au groupe Airl Liquide. Il y a un décalage avec les messages de prévention en matière de santé au travail  que la direction du groupe diffuse dans son rapport de Développement Durable 2023. 



Élus au CSE sous étiquette SECI au sein de la société Vitalaire (Prestataire de Santé au Domicile) appartenant au groupe Air Liquide, nous souhaitons réagir suite à la publication du 21 février 2025 du rapport d'activité 2024 du groupe car certains passages nous ont interpellés. En effet, il est notamment mentionné dans le paragraphe du plan extra-financier, " nos résultats sont solides sur tous les indicateurs de notre plan ADVANCE. Sur la sécurité, sujet primordial, je tiens à remercier l'ensemble de nos équipes pour leur mobilisation remarquable qui nous permet de progresser "



Nous ne pouvons que douter de cette analyse qui semble aux antipodes de ce que nous vivons au quotidien sur le terrain en termes de sécurité. Cela fait plusieurs années, que nous ne cessons d’alerter notre direction pour lui signaler que nous avons de plus en plus de mal à délivrer une prestation de qualité au domicile de nos patients en toute sécurité (physique et mentale) pour le personnel, en raison des coupes sévères et régulières de nos effectifs liées à la multiplication des restructurations et plans sociaux. Les conséquences psychosociales subies par les collaborateurs, deviennent criantes, comme l’ont révélées les différentes expertises sur le sujet. Malgré ce constat, nous ne pouvons que déplorer une inaction inquiétante de la direction pour suivre les préconisations des sociétés d'expertise.


Car voici la réalité du terrain derrière le vernis des beaux discours :


En prise avec des manques d’effectifs abyssaux pour assurer nos prestations avec la qualité exigée et face à une complète ignorance de notre Direction à nos diverses plaintes, le 20 octobre 2022 les élus du CSE ont décidé de financer une enquête sur les RPS avec l'aide de la société Technologia. Cette dernière nous a remis son rapport le 2 février 2023. 


Que dit notamment ce rapport ? Que sur 1091 salariés 68% ont répondu à l'enquête et 26 % des répondants expriment le fait qu’ils sont exposés à un risque élevé ou très élevé d’épuisement professionnel. Face à cela, une des préconisations majeures qui était la réalisation de la pesée des postes, a pourtant été celle qui a été considérée le plus tardivement possible par notre Direction. 


Nous avons compris plus tard pourquoi elle tergiversait autant…


C’est qu’en effet, le 05 décembre 2023, la direction de Vitalaire nous annonçait un Plan de Sauvegarde de l'Emploi pour une prétendue « perte de rentabilité », avec à la clé 299 suppressions de postes (sédentaires et itinérants) et 191 postes créés.


Lors de la négociation de ce PSE nous avons été accompagnés par le cabinet Secafi qui a procédé entre autres à une enquête d'impact sur la charge de travail. Encore une fois, même constat ! Le cabinet a exprimé les mêmes inquiétudes sur la charge de travail excessive sur certains postes, pour notamment permettre la formation des nouveaux arrivants en lien avec la nouvelle organisation qui risquait d'être trop courte. 

 

  • Un exemple : alors qu’avant la formation pour un poste de conseiller en relation client exigeait 6 mois de formation pour être apte à la prise des appels téléphoniques, désormais il faudrait se contenter de…3 semaines ! 


Nous faisons maintenant avec cette cadence et cela a nécessairement des conséquences en termes de stress, d’inquiétudes et la multiplication d’erreurs engendrant des effets en cascade sur les autres services, eux-même pris dans la tourmente.


Aujourd’hui, la situation sociale de l’entreprise est alarmante : Pas moins de 56 démissions sur la seule année 2024, sans compter les multiples inaptitudes et arrêts maladie répétés ou prolongés. 


Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion ? L’aveuglement de notre Direction qui reste confiante malgré la réalité qui la contredit, nous conduit droit au crash… Les salariés sont-ils les sacrifiés de leur stratégie ? En tout cas, la question mérite d’être posée ! 

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