"La préférence française pour les inégalités scolaires: Repenser l'éducation prioritaire comme projet de société"... sujet d'importance sur lequel s'est penché Timothée Berenguier -étudiant à l’IEP de Lille- et qui vient de faire l'objet d'un nouveau rapport publié par la Fondation Jean Jaures (1)

Permettre à chacun de réussir selon ses capacités et non ses origines sociales doit rester un objectif prioritaire. Or, en l'état, le constat qui s'impose : "cette promesse n'est pas tenue par l'école française et ce alors même que l'école est, dans certains territoires, le dernier service public sur lequel comptent les habitants."

Le parti pris de ce rapport est de s’intéresser à la synchronisation des dispositifs d’éducation prioritaire, à la manière dont ils s’articulent entre eux et avec les dispositifs de la politique de la ville

À partir d'un état des lieux précis des dispositifs relevant de l'éducation prioritaire, l'auteur   propose des pistes pour donner pleinement à l'école sa vocation d'intégrateur social.

 Malgré le fait que la France soit un pays au sein duquel l’accompagnement social des populations démunies est relativement plus développé que dans les autres pays européens, son système scolaire discrimine encore fortement les enfants issus de ces populations démunies et il note , entre autres, que: 

- L’éducation prioritaire,  est un espace de concentration des inégalités socio-scolaires 
- Un effort financier existe mais reste  insuffisant
- Des disparités demeurent prégnantes dans la mise en place des politiques d’éducation prioritaire

et une certaine défaillance des pouvoirs publics à assurer l’efficacité de l’éducation prioritaire, en soulignant:

-L’inefficacité du ciblage de l’éducation prioritaire 
-Le manque de régulation et de pilotage des dispositifs d’éducation prioritaire
-ainsi qu'une  absence d’évaluation et de vision d’ensemble

Les principales préconisations de l'auteur:

=Optimiser la géographie de l’éducation prioritaire

-Organiser des assises locales de la géographie prioritaire pour synchroniser l’éducation prioritaire et la politique de la ville
- Permettre une transition hors de l’éducation prioritaire pour certains établissements
- Actualiser la carte de l’éducation prioritaire et la coordonner avec la géographie de la politique de la ville

=Donner de nouvelles ressources organisationnelles aux acteurs à chaque niveau

-Expérimenter la création d’un comité interministériel de l’éducation prioritaire piloté par l’Éducation nationale
- Créer un poste de délégué académique à la mixité socio-scolaire
- Attribuer des moyens de secrétariat aux directeurs d’établissement du premier degré