La DARES ( direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) s'est penchée sur ces questions. Elle livre ses observations dans une notre publiée fin avril (1). Nous vous invitons à prendre connaissance des éléments intéressants qui ressortent de cette étude , même si on devra  de voir comment les choses ont pu évoluer  compte du contexte de ces dernières années car l'étude porte sur l'année 2018...

Principaux éléments mis en avant :

En 2018, 16% des travailleurs, soit 4,3 millions d’individus, perçoivent un revenu d’activité inférieur à 60% du revenu d’activité médian de l’ensemble des travailleurs, soit moins de 1097 euros mensuels nets.

Le revenu d’activité correspond aux revenus individuels liés au travail, c’est à-dire le salaire, les revenus d’activité indépendante, les indemnités maladie et accident du travail et les allocations chômage.

Plus souvent des femmes, employées, jeunes et sans diplôme
 

Par rapport à l'ensemble des travailleurs, ceux à bas revenus d'activité sont plus souvent en emploi de façon discontinue au cours de l'année et sont plus souvent à temps partiel. Il s’agit plus souvent de personnes peu diplômées et de femmes.

Contrairement aux travailleurs principalement salariés à temps complet chaque mois, les personnes dont l’offre de travail est limitée (emploi moins de la moitié de l’année, avec chômage ou inactivité majoritaire le reste de l’année) sont majoritairement à bas revenus d’activité.

L’emploi indépendant, ainsi que l’emploi salarié continu mais à temps partiel constituent également des facteurs de bas revenus d’activité.

Les travailleurs principalement à temps partiel chaque mois sont plus souvent positionnés dans les métiers les moins rémunérateurs que ceux à temps complet, ce qui pèse sur leurs revenus d’activité.

En 15 ans, une part de travailleurs à bas revenus d’activité en hausse chez les étrangers, les artisans et les ouvriers

Entre 2007 et 2018, le taux de travailleurs à bas revenus d’activité reste stable à 16%. Il augmente toutefois fortement chez les étrangers (+17 points), pour atteindre 39% en 2018, ainsi que chez les artisans et commerçants (+7 points par rapport à 2007, à 33%)

Des situations d’emploi sur un an moins stables pour les travailleurs à bas revenus d’activité

Un risque moindre de bas revenus d’activité pour les salariés chaque mois de l’année

De bas revenus d’activité pour la moitié des aides de ménages

Dans une dizaine de métiers, plus d’un travailleur sur cinq perçoit de bas revenus d’activité . Cette proportion est la plus élevée chez les aides de ménage (50%) et les assistants de fabrication de l’alimentation(48%).

Vient ensuite le personnel soignant, qui regroupe les aides-soignants en institution et à domicile, les aides-enseignants et les gardes d’enfants (assistantes maternelles et gardes à domicile ou hors de l’école), avec 38% de travailleurs à bas revenus d’activité

(1) Le détail de la note de la DARES:
 https://dares.travail-emploi.gouv.fr/.../Dares Analyses_travailleurs_bas_revenus.pdf