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Orange : relocaliser les emplois en province
La CFE-CGC Orange remercie Catherine Vignon (Députée de Haute-Garonne) et, suite à cette entrevue, se félicite de la réponse positive du Ministre de l’Économie : l’aménagement du territoire ne peut se limiter au seul déploiement d’infrastructures mais doit également intégrer la localisation de l’emploi et des centres de décisions d’Orange en province.
Se battre pour conserver les centres de décision au plus près du terrain…
La CFE-CGC Orange défend le maintien et le développement de l’emploi en province. Tandis que l’Île-de-France concentre aujourd’hui 35 % des effectifs et 50% des cadres, la province perd chaque année entre 4 et 5 % de ses effectifs, voire davantage dans les départements ruraux.
L’installation ou la réinstallation par de grandes entreprises de centres de décision en province crée un cercle vertueux pour toutes les parties prenantes. Elle dynamise l’emploi local, permet aux employés de déployer leur carrière et d’avoir des perspectives d’évolution en province, crée de la richesse sur chaque territoire concerné et un contexte favorable au développement du chiffre d’affaires des entreprises.
… Pour que nos compétences clefs soient ré-internalisées
Si la concurrence paraît globalement stimulante pour les différents acteurs, elle ne doit pas se concentrer uniquement sur la question des prix, certes favorable aux consommateurs, mais très préjudiciable à l’emploi. Depuis 2012 et l’introduction d’un quatrième opérateur de mobile en France, entre 3 000 et 4 000 postes sont supprimés chaque année par l’ensemble des opérateurs de télécommunications, Orange inclus. Parallèlement, la sous-traitance se développe, en ayant de plus en plus souvent recours au travail détaché ou délocalisé.
En France, à l’échelle du groupe Orange, le taux de sous-traitance ne cesse de progresser. En 2018, il pouvait être estimé à 30 % de la force au travail, ce qui a des conséquences néfastes à court et à long termes : perte de la maîtrise du SI et des activités cœur de métier, perte du lien avec les clients etc.
… Que le travail détaché soit mieux encadré
La législation sur le travail détaché (directive européenne du 16 décembre 1996 et modalités applicables en France) permet aujourd’hui à toute personne disposant d’un permis de travail dans un pays de l’Union européenne de travailler dans n’importe quel autre pays membre. Ainsi, lorsque l’un des États membre délivre des permis de travail à des citoyens non européens, comme l’a notamment fait la Pologne, c’est toute l’Europe qui s'ouvre à eux.
En 2018, le travail détaché a augmenté de 14 %, avec 588 000 salariés déclarés comme détachés (voir aussi le rapport 2019 de la Cour des comptes sur ce sujet).
Le déploiement des réseaux de télécommunications nécessitant beaucoup de génie civil, nous constatons que les chantiers sont régulièrement réalisés par des travailleurs extra-européens, pas toujours bien traités, alors que le chômage de masse continue de sévir en France.
Il serait donc souhaitable que le statut de travailleur détaché ne s’applique qu’aux citoyens de l’Union européenne.
… Et que les activités et des boutiques Orange soient réinstallées en province.
Côté clients, les Français des zones rurales se sentent abandonnés par la puissance publique. Ainsi, 24 % souhaitent notamment bénéficier d’une amélioration de leur accès à internet. Ce sentiment est également remonté, de manière parfois virulente, par les élus locaux et l’entreprise Orange est particulièrement attendue sur ce plan.
Mais en matière de télécommunications, le déploiement des réseaux ne suffit pas à améliorer le taux d’équipement et d’usage des populations locales : la présence de boutiques, notamment, est essentielle pour développer les ventes et favoriser l’inclusion numérique. Sur les 840 boutiques Orange en 2015, il n’en restait plus que 617 en novembre 2018, et 40 autres fermetures sont prévues d’ici fin 2019. En cinq ans, Orange aura donc perdu plus de 30 % de ses boutiques, essentiellement dans les petites villes.
Les élus locaux et les collectivités territoriales peuvent utilement aborder ces questions lors de l’attribution des réseaux d’initiative publique fibre (RIP) mais également lors de tous leurs échanges, commerciaux ou institutionnels, avec Orange : c’est aussi par un changement de culture et une vigilance accrue sur ces sujets qu’il sera possible d’obtenir des effets réels.
Le retour en France des centres d’appels (souvent gérés au-delà de la Méditerranée ou à l’Île Maurice) peut également se combiner à des politiques d’insertion et de revitalisation des quartiers défavorisés.
Pendant ce temps, l’ARCEP continue d’ignorer ses missions de développement de l’emploi alors que la réduction du chômage reste une priorité en France*...
Orange est un acteur clef de l’aménagement du territoire sur trois plans : les réseaux de télécommunication fixes et mobiles (70 % des déploiements FTTH toutes zones confondues, 99 % de la population française couverte au moins en 3G, et 98 % en 4G), les boutiques et l’emploi, notamment en province. Sur ce dernier point, la responsabilité sociale et sociétale (RSE) d’Orange est engagée.
Cependant, l’État et le régulateur des télécommunications (ARCEP) ont le développement de l'emploi parmi les obligations qui leur sont dévolues par le Code des postes et des communications électroniques. Or, le sujet est systématiquement éludé, qu’il s’agisse des attributions de fréquences dédiées aux réseaux mobiles, du « new deal » des télécoms visant à accélérer la couverture fixe et mobile du territoire ou du déploiement des RIP où les élus locaux ne prévoient quasiment jamais de clause sociale dans les contrats.
Par sa décision sur les critères d’attribution des licences, le Ministre de l'Économie peut encore améliorer l’emploi en France, notamment en province.