Piqué au vif, le président de la Macif sur le départ attaque les élus CGT...
L'assemblée générale de la Macif s'est tenue ce weekend.
Avant de faire son dernier discours, Alain Montarant, président, s'est adressé aux délégués des sociétaires de sensibilité CGT et leur a confirmé que son augmentation de salaire de 62 % était justifiée et méritée car il travaillait beaucoup. Il a par ailleurs confirmé que cette augmentation resterait acquise à son successeur. Suite à cette déclaration, les élus CGT ont communiqué sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.
En voici le contenu :
Ce matin, Alain Montarant président de la MACIF enfonce le clou et déclare :
— CGT Macif IDF (@CGTmacif_idf) May 24, 2019
« Je pars mais mon augmentation reste acquise au prochain président.
Et elle est justifiée car je travaille beaucoup ».
Honteux et scandaleux.
À l'image d'une entreprise qui n'a plus de mutuelle que le nom. pic.twitter.com/0L8SDQNjbF
En effet, face à un tel refus, comment ne pas s'indigner d'admettre que l'on a commis une erreur ? Les salariés de la Macif travaillent eux aussi beaucoup. Les a-t-on augmentés de 62 % ? Non.
Dans un contexte de restructuration d'entreprise et de transformation touchant le salaire des salariés et un contexte social de révolte face aux injustices et aux problèmes de pouvoir d'achat, on ne s'augmente pas de 62 %.
Le salaire des nouveaux embauchés est revu à la baisse et l'augmentation générale prévue pour les salariés de la Macif était de 0 % en 2018.
Suite à la publication de l'article du Canard Enchaîné, les salariés se sont mis en grève car il ont été profondément choqués et ont trouvé cette augmentation injustifiée et contraire aux valeurs mutualistes fondant notre entreprise. Mais Alain Montarant semble ne pas comprendre cela et ne se remet absolument pas en cause. Au contraire, il persiste et il signe.
Piqué au vif par ce tweet, il est intervenu lors de l'assemblée générale pour de nouveau justifier son augmentation, légitime à ses yeux, mais a par ailleurs ouvertement attaqué les élus CGT et leur communication sur les réseaux sociaux. Il a notamment dit que « si les élus CGT trouvaient que les conditions de travail était si dégradées ils n'avaient qu'à, comme lui, quitter l'entreprise ».
Les élus CGT ne quitteront pas l'entreprise parce qu'ils sont légitimement élus par les salariés pour les défendre au quotidien, notamment face aux transformations actuelles qui entraînent une dégradation des conditions de travail généralisée dans l'entreprise. Par exemple, le nombre de jours pour absence maladie a augmenté de 87 % chez les cadres en Île-de-France. Nous ne partirons pas, Monsieur le président, car c'est justement maintenant que les salariés ont besoin de nous et que nous luttons à leurs côtés pour que leurs conditions de travail s'améliorent chaque jour. Nous luttons pour une autre Macif.
Sur les réseaux sociaux, on a pu lire une réponse aux propos du président d'un élu CGT :
La Macif est notre. Elle est légitimement notre car le fruit de l'investissement des militants qui ont pesé pour que cette mutuelle conserve son objet universaliste et humaniste, contre vents et marées. Président Montarant, ne croyez pas qu'on s'amuse. Nous combattons.
— Olivier Krishna (@OlivierKrishna) May 25, 2019
Toujours est-il que, pour le moment, celui qui part, c'est bien Alain Montarant. Rassurez-vous, il restera au conseil d'administration de la Macif. On ne laisse pas tomber les dirigeants, à la Macif. Comment peut-on accuser les élus CGT de communiquer sur les réseaux sociaux alors que ce qui a véritablement mis l'image de la Macif à mal ces derniers temps, ce sont les nombreux articles parus un peu partout sur cette augmentation de 62 % jugée scandaleuse ?
Il faudra nous expliquer cela...