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12 / 01 / 2016 | 2 vues
Didier Cozin / Membre
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Le naufrage de la formation professionnelle pour 2016 (1ère partie)

Les pouvoirs publics ont beau faire, multiplier les annonces (500 000 chômeurs supplémentaires censés être formés) ou commander des audits (remise à plat de l'invraisemblable site moncompteformation.gouv.fr),  le mal est fait. Depuis 2014, la formation professionnelle est à l'agonie, victime à la fois de l'amateurisme des politiques, des embrouillaminis paritaires et syndicaux et surtout du manque d'anticipation et de responsabilisation du monde du travail.

Dans un pays où l'on apprenait peu et mal, la réforme a précipité le marasme éducatif et social.

La formation est devenue une incantation, un rideau de fumée et de promesses intenables car non financées et sans prise sur le réel (les entreprises, les budgets formation, les projets et capacités des salariés).

1) Le compte personnel de formation reste une trouvaille de communicants, un dispositif factice de formation ne pouvant rendre aucun service au monde du travail.

Selon le Ministère du Travail, 200 000 personnes auraient « initié » une formation CPF en 2015.

Ce terme de formation « initiée » cache en fait une autre réalité, assez facile à comprendre (et à constater pour ceux qui voudraient se former) : les trois quarts des dossiers CPF « initiés » n'aboutissent à rien, se perdent en cours de route (dossiers incomplets, non financés, droits insuffisants, formations non éligibles, non organisables...) ou encore sont abandonnés car trop longs et complexes à organiser.

Le taux de réalisation du CPF par les salariés serait en fait de 0,02 % en 2015

Selon nos informations, moins de 3 000 CPF dans le privé ont pu être menés à terme (la réforme ayant fait disparaître en 2015 les indicateurs officiels il est facile de bidonner n'importe quel chiffre pour le communiquer à l'AFP).

De plus, 3 000 formations dont on peut penser que l'immense majorité n'a été que le transfert du plan de formation d'entreprises vers des financements CPF mutualisés par les OPCA.

Le DIF permettait à 600 000 personnes de se former tous les ans, le CPF divise ce nombre par 200, les salariés ont bel et bien perdu toute capacité d'initiative en formation.

2) Le CPF a non seulement divisé par 200 le nombre de salariés se formant seuls mais il a aussi dénaturé la formation en la confondant avec la thésaurisation.

L'un des défauts majeurs (et méconnus) ayant empêché le DIF de se généraliser tenait à cette manie française de capitaliser, de mettre de côté et de cumuler des heures (de formation) sans rien en faire.

La formation professionnelle n'est pas un livret d'épargne, ni un capital financier pour des salariés ou des chômeurs mais une dynamique éducative permettant de développer ses compétences et de se former (même brièvement) tout au long de sa vie.

La réforme a réussi à transformer ce dispositif de formation dynamique et moderne qu'était le DIF, en un statique, bureaucratique et inutile réceptacle d'heures de formation, le CPF (appelé en 2017 à être remplacé par encore plus social et illisionniste : le CPA.

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excellente analyse, tout à fait juste. Le Dif a mis lui aussi du temps à monter en puissance, espérons le même parcours pour le Cpf, mais heureusement que les formations en langues ont été introduites en urgence à partir de février 2015 sinon je me demande à quel niveau de dossiers on serait... à lire aussi http://dajm.fr/il-faut-sauver-le-soldat-cpf/