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16 / 07 / 2012 | 2 vues
Philippe Grasset / Membre
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Observatoire interne de Bercy : dernière vague avant le changement

Les résultats de la dernière enquête semestrielle de l’observatoire interne aux ministères économique et financier qui s’est déroulée du 19 mars au 10 avril 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 3 215 agents issus de toutes les directions, ont été présentés aux fédérations syndicales le 3 juillet.

L’enquête a été réalisée avant les échéances politiques de la présidentielle et des législatives.

Ces résultats sont à comparer avec ceux des précédentes enquêtes ainsi qu’aux référentiels IPSOS pour la fonction publique d’État.

La question des effectifs un sujet majeur qui s’impose.

  • Les sujets des effectifs et le non-remplacement de deux départs à la retraite sur trois dominent toutes les discussions des agents avec 44 % ainsi que leurs conséquences sur les conditions de travail 30 %.


Les sujets relatifs aux réorganisations, restructurations, fusions sont en baisse mais représentent encore 38 %.

Empilement de réformes

Des changements perçus comme violents et trop rapides. Seuls 27 % des agents jugent la démarche de modernisation indispensable (- 1pt). Ce qui signifie que 73 % sont opposés à ces réformes. Par rapport à l’enquête d’octobre 2011, le taux global de satisfaction est en recul d’un point, mais il est en baisse à la DGDDI (20 %) et en chute libre à la DGCCRF (8 %).

De plus, 63 % des agents de Bercy perçoivent le rythme du changement dans leur direction comme trop rapide : stable à la DGCCRF (71 %), à la DGFiP (65 %), en progression de 4 points à la DGDDI (64 %), en baisse de 8 points à l’INSEE (41 %) et d’un point à la DGCIS (21 %) et au SG (41 %).

Précision importante : les agents de la DGCCRF affectés dans les DIRECCTE ainsi que les enquêteurs de l’INSEE ne font pas partie du panel d’agents interrogés par l’Institut de sondages.

FO finances demande que ces membres du personnel soient intégrés dans le panel lors de la prochaine vague de sondage.

Le sentiment d’une dégradation des conditions de travail reste dominant

 

  • Quand les agents sont sondés sur des points plus précis, les chiffres se passent de commentaires : 74 % (+2 pts) considèrent que les conditions de travail se dégradent, ce taux est de 59 % (-1 pt) pour l’organisation et les méthodes de travail, 50 % pour l’écoute des agents (+1 pt), 33 % (-5 pts) pour l’enrichissement des métiers et des fonctions, 36 % pour la gestion des carrières. Là encore, la plupart des indicateurs se détériorent par rapport à l’enquête précédente.


Pour la seconde fois depuis plus de dix ans d’existence, l’enquête relève une majorité d’agents qui considère que les changements ont des effets défavorables. Ce sentiment reste stable par rapport au précédent sondage (54 %). Certaines directions restent particulièrement en pointe : 81 % à la CCRF (- 5 pts) ; 54 % à l’INSEE (-4 pts) ; 66 % à la DGDDI (+3 pts) ; 54 % à la DGFIP.

Pessimisme des agents quant à l’évolution de leur propre situation

Tout aussi préoccupant, 52 % des agents craignent une dégradation de leur situation personnelle dans le futur.

Ce pessimisme se stabilise à 53 % à la DGFiP (-3pts), à la DGDDI 54 % (-3pts). Il retrouve son niveau de mars 2011 tant à la DGCCRF 53 %, qu’à l’INSEE (41 %).

Il augmente légèrement à la DGCIS 43 % (+1 pt) et très fortement au SG 44 % (+7 pts).

Un climat social toujours conflictuel

 

Si les organisations syndicales (67 %) et l’intranet (65 %) demeurent les principales sources d’information des agents, il faut noter une certaine amélioration de la hiérarchie, ce qui n’est en fait qu’un retour à une certaine normalité.


Même si les agents perçoivent une sensible amélioration du climat social, le risque de conflictualitéreste élevé (59 %).

Il est de 60 % à la DGFiP (-1pt), 65 % à la DGDDI (+ 3 pts), 55 % à l’INSEE (+1 pt).

Il baisse de manière significative à la DGCCRF 60 % (-7 pts), à la DGIS 39 % (-8 pts) et au SG 48 % (-15%) alors que 59 % (-1pt) des agents se déclarent prêts à participer à des actions revendicatives.

Le niveau de conflictualité évolue très peu : 60 % à la DGFiP (-1 pt), 65 % à la DGDDI (+3 pts),  55 % à l’INSEE (+1 pt). Cet indicateur recule à la DGCCRF 60 % (-7pts), même si ce chiffre reste très élevé à la DGCIS 39 % (-7 pts) et au SG 48 % (-15 pts).

Une démotivation au travail toujours présente mais en léger recul

 

Quand les agents sont interrogés sur leur propre situation au travail, ils sont toujours aussi satisfaits de tout ce qui traite de l’environnement au travail : horaires (92 %), contenu du travail (82 %), équilibre vie privée-vie professionnelle (81 %), ambiance de travail (80 %) et formation (77 %).

En revanche, tous les paramètres ayant trait à la reconnaissance de leur travail connaissent des résultats plus faibles : rémunération 57 % (-2 pts), possibilités de promotion 48 % (+2 pts).

  • La satisfaction de travailler dans les ministères économique et financier est toujours présente (84 %).


Il est vrai que comparé à la situation sociale dans notre pays, ou dans le reste de l’Europe, les agents ont peut-être tendance à relativiser leur situation personnelle sans pour autant en être satisfaits.

D’ailleurs, la dernière question contribue à ce sentiment général puisque la part de démotivation au travail baisse légèrement (-1 pt) pour atteindre 32 % et 67 % des sondés affirment s’impliquer dans leur  travail (17 % trop, 50 % beaucoup).

Un niveau de stress qui semble se stabiliser

 

Le niveau de stress est évalué sur une échelle de 1 à 10. Même si les ministères de Bercy avec 6,2 restent en deçà de la moyenne de la fonction publique d’État (6,6), la partie qui correspond à une note de 8 à 10 (niveau de stress important) reste stable à la DGFiP 33 % (-1 pt), à l’INSEE 21 % (-2 pts). Elle diminue de 5 points à la DGCCRF (25 %) et de 7 points au SG (29 %).

Elle augmente de 3 points à la DGDDI (27 %) et à la DGCIS (33 %).

Notoriété en hausse pour la démarche diversité et la cellule d’écoute.

La notoriété de la démarche diversité augmente de 4 points depuis octobre 2011 passant de 50 % à 54 %

Elle progresse dans toutes les directions en particulier à la DGCIS (81 % ; + 17 pts). Elle reste beaucoup plus forte en administration centrale (76 %) et dépasse pour la première fois les 50 % dans les services déconcentrés

La notoriété reste toutefois inférieure à la moyenne chez les agents de catégorie C, mais croît particulièrement lors de cette enquête à la DGFiP (80 % des agents la connaissent aujourd’hui, + 12 points en 6 mois).

Qualité de vie au travail


Pour la première fois, l’enquête intègre une question sur ce sujet. La qualité de vie au travail est évaluée sur une échelle de 1 à 10. Pour les ministères de Bercy, la note moyenne est de 6,3/10. La répartition par direction est la suivante : 6,3 pour la DGFiP, 6,4 pour la DGDDI, 6,1 à la DGCCRF, 6,7 à l’INSEE, 6,3 à la DGCIS, et 6,8 au SG.

La partie qui correspond à une note de 8 à 10 (très bonne qualité de vie au travail) est de 22 %.

Dans cette dernière, le pourcentage par direction est le suivant : 21 % à la DGFiP, 23 % à la DGDDI, 22 % à la DGCCRF, 34 % à l’INSEE, 26 % à la DGCIS, 35 % au SG.

Par catégorie, la notation de la qualité de vie au travail est de 6,2 pour les cadres C, 6,2 pour les cadres B, 6,5 pour les cadres A et de 7,1 pour les cadres A+.

                                         
Avec toute la distance qu’il faut prendre avec une enquête d’opinion, cette nouvelle vague, même si elle ne démontre pas une aggravation marquante de la situation, demeure toutefois à des niveaux d’insatisfaction particulièrement élevés. Les incertitudes sur l’avenir demeurent très importantes.

FO finances déplore que les promesses formulées par la ministre lors du CTPM du 3 octobre 2011 ne se soient pas concrétisées dans les faits.

En effet, toute modification du questionnaire devait préalablement être soumise à l’avis des organisations syndicales. Tel n’a pas été le cas pour cette dernière vague de sondages, si ce n’est une information au CTM.

Lors de sa rencontre avec les nouveaux ministres, le 26 juin, FO finances les a invités à étudier attentivement les réponses de l’observatoire interne. Les résultats sont en concordance étroite avec les arguments développés par FO finances.

Or, ce ne sont pas les premières annonces sur les effectifs et le point d’indice qui vont améliorer le climat social dans les services.

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