Organisations
Manifestation nationale pour l'emploi le 24 mars : un tournant pour Solidaires ?
Lors de son comité national des 1er et 2 février 2012, regroupant ses organisations nationales et les Solidaires locaux, l'Union Syndicale Solidaires, a décidé d'une manifestation nationale pour l'emploi à Paris le 24 mars prochain.
C'est une première pour la plus jeune organisation syndicale interprofessionnelle de notre pays, fondée en 1998. La seule référence en la matière est la manifestation nationale contre les licenciements, organisée dans la capitale le 9 juin 2001 par les salariés en lutte de LU/Moulinex, Marks & Spencer, AOM etc., que les confédérations, pour ne pas gêner le gouvernement de gauche plurielle de l’époque, ont boudé : Solidaires avait alors réuni 3 000 manifestants dans son propre cortège au sein d'un défilé fort de 30 000 personnes, marqué par une forte participation de l'extrême gauche mais également de la CNT et de la FSU côté syndical.
Une telle mobilisation, inédite donc, s'intègre dans un contexte interne de progression de son effectif (100 000 adhérents revendiqués au congrès de 2011) et de son développement :
Sa forte implication dans le mouvement de défense des retraites de l'automne 2010 a également fait de Solidaires une force remarquée dans les défilés et dans les actions locales de manifestations et de blocages.
En externe, Solidaires, membre de l’intersyndicale nationale, s’efforce de répondre à l’urgence de la situation sociale alors que ce cadre unitaire, désormais réduit à cinq organisations, ne débouche pas sur des actions revendicatives d’ampleur face à la violence des dernières attaques du pouvoir (TVA dite sociale, accords compétitivité-emploi, stigmatisation des chômeurs etc.), en particulier compte tenu de la posture apolitique adoptée par la CFDT.
Le peu de succès des précédentes journées d’action des 11 octobre 2011 et 18 janvier 2012, dynamisées par l’intersyndicale, et la participation prévue à celle du 29 février prochain, cette fois-ci faisant suite à l’appel de la CES contre le projet de traité européen d’hyper-austérité, ne doivent pas constituer un frein à son expression propre.
Elle tient aussi, dans la période électorale qui s’ouvre, à ne pas borner son action à une quelconque alternance politique ni à paraître subordonnée à tel ou tel parti, à l’instar des rapports étroits actuellement entretenus entre la direction de la CGT et le Front de Gauche.
Loin de constituer un réflexe identitaire, cette manifestation est ouverte aux équipes syndicales d’entreprises, aux salariés actuellement en butte aux plans sociaux et aux mouvements de chômeurs. Elle rentre aussi en résonnance avec les mouvements nationaux initiés par d’autres syndicats de base européens (Espagne, Italie etc.) avec qui Solidaires travaille régulièrement.
L'objectif est de réunir 5 000 manifestants minimum : souhaitons que ce nombre soit atteint (voire dépassé) et qu’un succès de cette manifestation puisse entraîner des suites.
C'est une première pour la plus jeune organisation syndicale interprofessionnelle de notre pays, fondée en 1998. La seule référence en la matière est la manifestation nationale contre les licenciements, organisée dans la capitale le 9 juin 2001 par les salariés en lutte de LU/Moulinex, Marks & Spencer, AOM etc., que les confédérations, pour ne pas gêner le gouvernement de gauche plurielle de l’époque, ont boudé : Solidaires avait alors réuni 3 000 manifestants dans son propre cortège au sein d'un défilé fort de 30 000 personnes, marqué par une forte participation de l'extrême gauche mais également de la CNT et de la FSU côté syndical.
Une telle mobilisation, inédite donc, s'intègre dans un contexte interne de progression de son effectif (100 000 adhérents revendiqués au congrès de 2011) et de son développement :
- d'une part localement, au travers de ses unions départementales implantées sur quasiment tout le territoire et qui fonctionnent certes de manière plus ou moins inégale, et désormais d’unions locales dans certaines régions ;
- d'autre part dans le privé, qui compose désormais le tiers de ses membres, avec des implantations dans l’industrie, le commerce, la sécurité ou le bâtiment, plus aisées suite à la loi du 20 août 2008 réformant la représentativité syndicale.
Sa forte implication dans le mouvement de défense des retraites de l'automne 2010 a également fait de Solidaires une force remarquée dans les défilés et dans les actions locales de manifestations et de blocages.
En externe, Solidaires, membre de l’intersyndicale nationale, s’efforce de répondre à l’urgence de la situation sociale alors que ce cadre unitaire, désormais réduit à cinq organisations, ne débouche pas sur des actions revendicatives d’ampleur face à la violence des dernières attaques du pouvoir (TVA dite sociale, accords compétitivité-emploi, stigmatisation des chômeurs etc.), en particulier compte tenu de la posture apolitique adoptée par la CFDT.
Le peu de succès des précédentes journées d’action des 11 octobre 2011 et 18 janvier 2012, dynamisées par l’intersyndicale, et la participation prévue à celle du 29 février prochain, cette fois-ci faisant suite à l’appel de la CES contre le projet de traité européen d’hyper-austérité, ne doivent pas constituer un frein à son expression propre.
Elle tient aussi, dans la période électorale qui s’ouvre, à ne pas borner son action à une quelconque alternance politique ni à paraître subordonnée à tel ou tel parti, à l’instar des rapports étroits actuellement entretenus entre la direction de la CGT et le Front de Gauche.
Loin de constituer un réflexe identitaire, cette manifestation est ouverte aux équipes syndicales d’entreprises, aux salariés actuellement en butte aux plans sociaux et aux mouvements de chômeurs. Elle rentre aussi en résonnance avec les mouvements nationaux initiés par d’autres syndicats de base européens (Espagne, Italie etc.) avec qui Solidaires travaille régulièrement.
L'objectif est de réunir 5 000 manifestants minimum : souhaitons que ce nombre soit atteint (voire dépassé) et qu’un succès de cette manifestation puisse entraîner des suites.
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