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29 / 01 / 2010 | 249 vues
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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CFTC cheminots : les clés de l'accord de survie

Le congrès de la fédération CFTC des cheminots s'est récemment tenu à Châtenois (à proximité de Sélestat, en Alsace).

C'est dans une atmosphère difficile qu’a eu lieu ce congrès, après l’échec de l’organisation chrétienne lors des élections professionnelles à la SNCF le 26 mars 2009 (avec 5,3 %).

Le congrès de la CFTC cheminots était initialement prévu début octobre 2009. Suite aux interventions de la fédération CFTC des transports et de la confédération (appuyée par les responsables régionaux de la CFTC cheminots de Strasbourg), le congrès a été reporté.

En effet, l’équipe de direction souhaitait poser clairement la question de la continuité de la CFTC face aux propositions et rumeur de partenariat avec FO cheminots et le syndicat national CFE-CGC de la SNCF.

La majorité des dirigeants de la CFTC cheminots a alors décidé de démissionner de l’organisation chrétienne fin septembre dernier pour rejoindre les rangs de la fédération CFDT des cheminots.

Depuis cette élection, on note un départ massif des adhérents de la Région de Lyon (auparavant 15 % au CE, et qui représentait environ 1,2 point du score national de 5,3 %), de Lille (avec départs vers SUD et CFDT), Metz-Nancy (vers la CGT et l’UNSA et dans une moindre mesure CFDT, et qui risque fort de passer en-dessous de la barre des 10 % en 2011), Bordeaux, etc.

  • Demeure relativement peu altérée la région de Strasbourg, fief traditionnel du syndicalisme chrétien.

Accord de survie


Une nouvelle équipe s’est présentée au congrès en indiquant qu’elle était porteuse « d’un projet de partenariat électoral… » dont « ... le texte vise à unir les efforts de la CFTC, de FO et de la CFE-CGC pour gagner les élections de 2011 ».
 
Un projet qui, selon la communication du syndicat chrétien, « … a fait l’objet de très larges échanges et a été plébiscité par les congressistes ».
 
Précisons que la loi dite de modernisation sociale qui précise les nouvelles conditions pour accéder au statut d’organisation syndicale représentative impose un seuil minimal de 10 % (élection comité d’entreprise) au sein de l’entreprise et 8 % au niveau de la branche.
 
La seule possibilité réaliste pour obtenir la représentativité réside donc dans un accord entre syndicats actuellement non représentatifs (FO-CGC a obtenu 7,98 % en mars 2009 à la SNCF) en accordant à l’une des organisations l’intégralité des suffrages obtenus par les listes de l’alliance électorale.
 
C’est donc un accord de « survie » (terme qu’elle emploie elle-même) qui est envisagé et la nouvelle équipe de la CFTC cheminote est réaliste en déclarant qu’il « …n’y aurait pas de salut à moyen terme pour les organisations syndicales ayant perdu leur représentativité nationale lors des élections professionnelles de 2009 ».
 

  • Elle se voit aussi à l’avant-garde d’une nouvelle recomposition interne en indiquant que « la CFTC cheminots joue le rôle difficile de précurseur au sein de sa confédération. Elle a décidé de signer l’accord de partenariat dès lundi (18 janvier) ».
  • Un « partenariat » qui, selon elle, se présente sous les meilleurs auspices puisque « FO et CGC ont déjà reçu l’aval de leurs instances respectives » et que  « le texte sera ensuite présenté au bureau confédéral CFTC de février. La CFTC cheminots souhaite que sa confédération, jusqu’alors très hostile (confédération qui n’a pas hésité a traîner en justice les précurseurs dans la structure cheminots lors des élections 2009), valide son projet et que sa démarche serve d’exemple à l’ensemble des structures CFTC ».


Les congressistes ont donc validé les nouvelles orientations de la CFTC cheminote pour les prochaines années à savoir :

  • « Gagner le pari de la représentativité à la SNCF, en partenariat avec FO et la CGC.
  • Pratiquer un syndicalisme proche des attentes des cheminots, dans le contexte de profondes mutations touchant la SNCF.
  • Défendre l’avenir du régime de retraite, qui sera en proie à des attaques dès 2010
  • Restaurer par tous les moyens le pluralisme syndical à la SNCF, et offrir aux cheminots une alternative à la « pensée unique » en vigueur dans l’entreprise depuis les dernières élections professionnelles ».
  • Selon l’équipe dirigeante élue, « l’accord intersyndical (CFTC-FO-CFE.CGC) prévoit de totaliser les voix des 3 syndicats qui pourront ainsi franchir, au niveau national, le seuil de représentativité de 10 % (les 3 syndicats représentent aujourd’hui ensemble environ 14 % des cheminots) ».

 
Elle complète en ajoutant que « les structures et le fonctionnement des syndicats partenaires ne seront pas remis en cause. L’accord définit la réparation des moyens-temps (chèques-congé) entre syndicats au lendemain des élections professionnelles. Il  répartit entre les 3 syndicats les désignations de militants dans les instances SNCF. Il plaide en faveur de la recherche de synergies communes, dans le respect de l’identité de chaque syndicat ».

Synergies communes

Les deux seuls points de convergence « solides » de ce partenariat sont une opposition farouche à la position commune CGT-CFDT-MEDEF avec la loi de juillet 2008 sur la représentativité, et la préservation absolue des moyens syndicaux (en particulier les postes de permanents et le temps syndical) obtenus par l’octroi de la qualité d’organisation syndicale représentative nationalement.
 
Cela fait peu pour un « projet  syndical » commun mais semble être l’essentiel pour les deux organisations CFTC et FO.

Surtout quand on se souvient des grandes divergences concernant les revendications chrétiennes pour l’intéressement et le chèque vacances et la farouche opposition de FO sur la première notamment (la liste des « différences » étant loin d’être limitée à cela).
 

  • Une récente communication par tract CFTC au sein de la SNCF a précisé que si l’accord pour les élections prévues en 2011 prévoyait d’accorder tous les suffrages obtenus à la seule fédération FO des cheminots, l’élection qui suivrait inclurait la disposition inverse au profit de la CFTC.


Quelle lisibilité pour le cheminot ? Quelle pérennité dans les revendications et le suivi des dossiers ?

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J'apprécie cet article relatant les faits, par les informations de la CFTC elle-même et l'analyse claire qui en est faite.

La position de FO cheminots est limpide dans ce "partenariat" qui transforme la CFTC cheminot en supplétif voire en cocue!

FO cheminots veut absolument conquérir sa représentativité pour les prochaines élections à la SNCF, élections qui lui permettrait de retrouver à minima la valeur en temps syndical d'une vingtaine de permanents syndicaux (même avec à peine 10% des voix en moyenne au niveau des CE).

D'ailleurs c'est pour cela que FO "offre" autant de temps syndical dégagé par le résultat à la CFTC alors que celle-ci est aujourd'hui encore plus faible et moribonde et que la fantomatique CGC (à la SNCF) ramasse la valeur de 2 à 4 permanents. Cette dernière avec à peine 60 "vrais" adhérents gagne gros (sourires)!

Mais soyons sérieux: il n'y a plus rien de commun entre FO cheminots conduite par des affidés de l'extrème gauche lambertiste (ex-O.C.I. , puis transformé en M.P.T.T., puis Parti des "Travailleurs" puis aujourd'hui "Parti Ouvrier Indépendant" P.O.I.) et le syndicalisme chrétien CFTC même "modernisé" par des "militants" incarné par deux ou trois personnes écartés depuis des années des responsabilités à la CFTC cheminots comme Bernard AUBIN spécialisé dans la reprise d'articles de presse qu'il signe pourtant de sa main...(re-sourires).

Pour la CFTC cheminots, tout les gains pour les salariés de la SNCF, et notamment l'intéressement, sont bons à conquérir surtout dans cette période où le pouvoir d'achat est en recul. Pour FO, il s'agit d'une position de refus idéologique.

Mais il y a un point commun entre les deux confédérations syndicales: c'est l'abandon de la revendication traditionnelle de FO pour les "37,5 annuités pour tous public et privé" affirmée lors du dernier congrès confédéral FO par son secrétaire général Jean-Claude MAILLY, assez remarquablement sous la formule "bloquons les compteurs à 40 ans...en attendant un retour" (je me marre!) ! Et la CFTC très réaliste depuis assez longtemps ne le revendiquait plus...

FO et CFTC cheminots veulent garder leur place de permanents et ont bien compris que leurs jours étaient comptés.

FO est cynique et réaliste. C'est généralement l'esprit du trotskysme bourgeois représentée par l'aile "lambertiste" dudit groupuscule.

La fédération FO des cheminots, comme d'autres fédérations contrôlée par cette mouvance, a d'ailleurs connue des départs remarquée de dirigeants syndicaux socialisants et gaullistes qui n'ont plus supporter d'être les alibis à une organisation qui n'a pour objectif que la conservation de ses moyens syndicaux pour ses quelques permanents. Les militants et représentants locaux comprendront tôt ou tard.

Quand à l'existence de la CFTC cheminots voire plus largement dans les transports, le compte à rebours pour son existence est enclenché. Dans les couloirs de la confédération CFTC et pour les fédérations CFTC encore dynamiques (il en reste quelques-unes), c'est devenu une réalité acceptée officieusement.

Au final, on ne créé par d'alliance basée sur des intérêts matériels favorables à quelques dirigeants syndicaux nationaux mais sur un projet mobilisateur complètement partagé(revendications et pratiques contractuelles communes).

Le multiple language ne marche qu'un temps. Plaignons les quelques militants qui travaillent à la base et sont eux désintéressés.

Bonjour tristesse!