Après la proposition de la direction pour les NAO le 11 mars, tous les syndicats ont claqué la porte.

Dès le lendemain, les salariés ont débrayé à l'appel de 3 syndicats sur 5 (CGT, FO et CFTC). La moitié des conseillers clientèle ont débrayé entre 14h00 et 16h00 au centre d'appels de Nespresso à Lyon.

En effet, la direction propose 20 € d'AG pour les employés, 1 % d'AG et 1,3 % de la masse salariale pour les AI pour les TAM et 2,3 % de la masse salariale pour les AI des cadres. 

Depuis lundi 17, nous avons lancé une grève illimitée et 60 personnes ont débrayé de 14h00 à 15h00.

Cette mobilisation est aussi le résultat d'une accumulation du mécontentement :

- suppression de la prime d’ancienneté ;

- des primes en baisse (performances, participation) ;

- des conditions de travail difficiles : en boutique, 120 clients par salarié par jour en moyenne et jusqu’à 200, des maux de dos et TMS qui se développent à grande vitesse, heures supplémentaires non payées. Trop de pression sur certaines boutiques (surveillance caméra, sanction pour moins de 10 € d’erreur de caisse, pause données au bon vouloir du responsable et 10 mn maximum) ;

- un taux de 60 % de « turn-over » en boutique ;

- 15 % du chiffre d’affaires remonte à Nestlé alors que la masse salariale ne représente que 6 % du C.A ;

- le salaire d’entrée était à 15 % du SMIC en 2005. Aujourd’hui, il est à 7 % du SMIC (1 550 € bruts). Le salaire moyen est de 1 250 € nets pour les conseillers clientèle (soit 80 % des employés qui touchent entre 1 150 et 1 400 euros nets, soit 1 550 à 1 850 € bruts) ;

Le plus scandaleux est que grâce à un habile montage financier, Nespresso économise 2 millions d'euros en impôts chaque année depuis 2013 et va gagner 1 million grâce grâce au CICE.

La revendication de la CGT est simple : nous voulons que ces 3 millions d'euros soient donnés aux salariés, soit 100 € nets par salariés.

Ce montant est dérisoire au regard des 250 millions d'euros de bénéfices phagocytés par les actionnaires suisses de Nestlé.

Un appel a été lancé pour les boutiques. Malheureusement, toutes les personnes motivées ont renoncé après que les responsables les en aient dissuadés lors de la réunion matinale. La direction avait aussi décidé d'obliger les grévistes à remplir et signer une feuille expliquant les raisons de leur débrayage... 

Dommage quand l'on sait que ce sont eux qui souffrent le plus de ces conditions de travail intolérables. Les salariés du CRC ont rendez-vous devant la boutique des Jacobins jeudi 20 à 15h00.

Document : les salaires bruts chez Nespresso (voir le tableau ci-joint)

Rémunération annexe : 13^ème mois / 2,5 mois en participation et intéressement / 10 % en prime pour ceux qui la touchent.