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06 / 08 / 2009 | 112 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Les recalés de l'appel d'offres de Pôle emploi

Les sous-traitants historiques du service public de l'emploi ne figurent pas sur la liste de la trentaine de prestataires sélectionnés par Pôle emploi pour accompagner vers l'emploi 320 000 chômeurs en deux ans. 281 prestataires étaient en lice.

C'est notamment le cas d'Ingeus qui en septembre 2004 avait été le premier opérateur privé à se voir sous traiter le placement de chômeurs par l'Unedic. La filiale de ce cabinet australien avait profité de cette expérimentation pour s'installer sur le marché français. Une filiale qui emploie aujourd'hui prés de 130 salariés qui assurent du placement pour le compte des conseils généraux, des collectivités locales ou d'associations professionnelles.

Maatwerk France, un autre cabinet étranger qui avait lui aussi joué en 2005 les éclaireurs n'est pas non plus sur la liste des prestataires sélectionnés. Normal, il a depuis disparu du marché.

BPI, un acteur du reclassement qui travaillait déjà avec Pôle emploi, ne se voit accorder qu'un des 54 lots. Certaines méthodes de ce cabinet ont été dénoncées. Comme celle qui consiste à demander la transmission au consultant référent une copie du contrat de travail au premier poste décroché.

En septembre prochain, le Crest (Centre de recherche en économie et statistique) rendra un rapport sur les performances des sous-traitants privés en matière de placement. Et comme l'annonce Médiapart, les auteurs de l'étude affirment d'ores et déjà que «l'accompagnement public marche mieux que l'accompagnement privé.»

Prime au nouvel entrant

A partir de là, Pôle emploi a manifestement voulu renouveler le panel de ses prestataires. C'est un nouvel entrant qui rafle donc la mise de cet appel d'offres à 425 millions d'euros sur deux ans qui ne ressemble plus à une expérimentation.

Sodie Emploi, filiale du groupe Alpha spécialisée dans le reclassement post PSE, récupère 22% du marché selon les Echos. A noter que Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, était le rapporteur du groupe de travail multipartite sur la réforme de la formation professionnelle.

Manpower récupère 11% du marché toujours selon Les Echos. Suivent VediorBis (7%), Arcade conseil (7%), Eurydice (6%) et le tandem Afpa - Altedia (6%) tandis que Adecco doit se contenter de 5 % du marché. Encore que Altedia fait partie du groupe Adecco depuis sa cession par Raymond Soubie, le conseillé social de Nicolas Sarkozy.

Le SNU s'interroge d'ailleurs sur cette alliance entre l'AFPA et Altedia : "comment expliquer qu’une composante du Service Public de l’Emploi se retrouve en tandem avec une boite d’interim?"


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