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21 / 09 / 2010 | 2 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Les patrons des services interentreprises de santé au travail comprennent le « déboussolement » des médecins

« La mise en œuvre des dispositions législatives relatives à la pénibilité fait jouer un rôle important, de fait, aux services de santé au travail. Il importe donc que les missions de ces services de santé au travail soient clairement définies par la loi. Ce n’est pas le cas aujourd’hui puisque le Code du Travail reste centré sur les missions et l’action du médecin du travail. Le projet de loi sur la réforme des retraites entend donner les moyens à la médecine du travail de prévenir la pénibilité. Elle donne donc désormais aux directions des services interentreprises de santé au travail le pouvoir de définir les orientations et objectifs médicaux du service », indique l'amendement déposé le 8 septembre dans le projet de loi sur la réforme des retraites.

L'Ordre des médecins est monté au créneau en estimant qu'il ne pouvait appartenir au directeur du service de santé au travail de définir de son propre chef les orientations et objectifs médicaux du service. La contestation est tout aussi catégorique du côté du SNPST (Syndicat National des Professionnels de la Santé au Travail) qui parle d'un « hold -up patronal sur la santé au travail ». Avant cet amendement, le médecin du travail avait pour mission « d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail ». Le SGMT, le syndicats des médecins du travail CFE-CGC note que cette mission disparaît. À charge pour le directeur de service de santé au travail de conduire « des actions de santé au travail visant à préserver la santé physique et mentale des travailleurs ». « C’est beaucoup moins ambitieux et surtout cela évite d’être responsable ! », estime le syndicat.


Le Cisme (Centre interservices de santé et de médecine du travail en entreprise), qui représente les directions de 300 services interentreprises, estime que ces « expressions protestataires » sont « minoritaires » et « compréhensibles ». « Après avoir été, pendant près de 60 ans, les seuls acteurs de l'institution, il est compréhensible que certains médecins du travail aient du mal à appréhender le nouveau périmètre au sein duquel ils exercent, au point qu'un de leurs syndicats leur propose, pour retrouver leurs repères, un futur où les services interentreprises seraient dirigés par des médecins, pour le motif qu'ils seraient les seuls garants de l'institution », affirme en effet le Cisme qui considère que ces craintes font « peu de cas des garanties qu'apportent les partenaires sociaux au sein des conseils d'administration et des commissions de contrôle. Elle ignore le rôle moteur des professionnels au sein des commissions médico-techniques. Elle passe sous silence les garanties apportées par le statut protégé des médecins du travail et des autres intervenants de prévention, par la tutelle, par l'agrément, par la supervision des médecins inspecteurs régionaux ».

Pour le Cisme, il faut en finir avec les caricatures tout en reconnaissant un « passage délicat d'une organisation monoculturelle à une organisation pluridisciplinaire ».

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