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Les déçus de la généralisation de la complémentaire de santé
Le 1er janvier 2016, la loi sur la généralisation de la complémentaire de santé entrait en vigueur. Destinée à améliorer la couverture de santé complémentaire des salariés du privé, cette mesure crée des déceptions au sein de la population concernée, sans compter qu’elle ne résout pas le problème d’accès aux soins pour les individus les plus fragiles.
Des garanties trop basiques
La généralisation de la complémentaire de santé a les défauts de ses qualités. Le panier de soins minimum est l’option retenue par 25 % des entreprises. Cette couverture a minima incite les salariés couverts par une mutuelle individuelle à renoncer au contrat collectif en invoquant ce motif de dispense. Pour ceux qui ont dû adhérer à la mutuelle collective, certains ont souscrit un troisième niveau de couverture avec une surcomplémentaire, afin de renforcer les garanties insuffisantes pour leurs besoins de santé. À la cotisation du contrat collectif, s’ajoute celle d’un contrat individuel, oblitérant de fait l’avantage budgétaire d’une mutuelle souscrite au sein de l’entreprise.
Des restes à charge plus élevés
L’augmentation des restes à charge est l’autre effet collatéral de la mesure. La réforme des contrats responsables, qui concerne à la fois les mutuelles individuelles et les contrats collectifs, génère des restes à la charge des assurés plus élevés par le nouvel encadrement des postes onéreux (hospitalisation, dentaire, optique et dépassements d’honoraires). En un an, les remboursements complémentaires des soins hospitaliers ont été divisés par 2 pour les salariés couverts par un contrat collectif.
Les exclus de la complémentaire de santé obligatoire
Basée sur le principe d’égalité d’accès aux soins pour tous les salariés du privé, la généralisation de la complémentaire de santé ne concerne pas les chômeurs, les seniors et les étudiants.
Des dispositifs existent pour les ménages modestes (CMU-C et ACS) mais le gouvernement a abandonné la promesse de labelliser des contrats destinés aux seniors.
Pour ce groupe aux besoins de santé accrus, la facture d’une mutuelle senior est salée (au minimum 100 € par mois et par personne), un budget pénalisant pour beaucoup qui génère là encore des inégalités d’accès aux soins et un renoncement aux soins en hausse.
En 2016 (*), 30 % des 50-65 ans déclaraient avoir renoncé à des soins dentaires et 21 % à des soins d’optique pour raisons financières. Les seniors sont par ailleurs les premiers à ne pas être couverts par une mutuelle : 12 % contre 5 % pour l’ensemble des Français.
(*) Source : assurprox.com.
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