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24 / 02 / 2010 | 35 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Le raffinage : abonné absent à la GPEC de Total

La décision de Total de mettre à l'arrêt sa raffinerie de Dunkerque est structurelle. « Elle ne redémarrera pas », estime Jacky Pailloux, délégué syndical Sud du groupe. Le temps est compté pour  les 5 autres raffineries du groupe en activité en France, à partir du moment où la direction s'engage à garantir les emplois et le périmètre des emplois pendant 5 ans. Des orientations stratégiques ont été prises sur le raffinage. Total pourrait très bien s'inspirer de la stratégie de Shell qui a revendu ses raffineries en Europe.

Les syndicats affirment que la direction n'a pas partagé, dans le cadre de l'accord GPEC du groupe, des informations sur les incidences sur les emplois des orientations stratégiques sur le raffinage. Les emplois du raffinage ne seraient pas considérés comme des emplois sensibles, à reconvertir. Cette absence de prise en compte du raffinage dans la GPEC témoigne-t-elle plus d'une volonté de ne pas partager des informations jugées confidentielles avec les syndicats que d'une incapacité à anticiper les conséquences sur les emplois ? C'est bien le frein à une véritable GPEC. La confiance doit être de mise. Les informations stratégiques délivrées par la direction ne doivent pas fuiter dans la minute...

 

Des syndicats acceptent ce jeu de la confidentialité dans le cadre de la GPEC. « J'ai accès à beaucoup d'informations confidentielles au niveau de la commission paritaire spécialisée de notre accord GPEC. Chaque titulaire travaille en binôme avec un représentant des ressources humaines. C'est un travail souterrain par lequel on arrive à faire bouger les choses. Le risque c'est de verser dans la co-gestion sans en avoir les moyens », explique Jean-Paul Vincent, délégué central FO d'IBM.

Chez Carrefour, c'est plutôt le manque d'informations stratégiques que regrettent les syndicats dans le cadre de la GPEC. « Quand on veut faire du prévisionnel, il n'est pas bon d'être tout de suite dans la contestation. On peut se permettre d'attendre quinze jours avant de diffuser une information quand c'est un projet à échéance de quinze mois. La direction n'a pas confiance dans la capacité des organisations syndicales à garder des informations confidentielles. Elle préfère attendre le dernier moment pour informer », déplore Michel Enguelz, délégué central FO du distributeur.

C'est donc dans le cadre classique du processus d'information-consultation du CCE que la direction de Total exposera sa stratégie le 8 mars. L'anticipation au travers d'une commission paritaire spécialisée de l'accord GPEC aurait-elle évité le conflit social ?

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