La semaine de la finance responsable sur le thème de l’emploi : caution ou innovation sociale ?
La semaine de la finance responsable se déroule du 28 septembre au 5 octobre sur le thème de l’emploi. C’est là un beau défi au regard des débats qui ont agité la publication des ordonnances réformant le code du travail.
L’opération est initiée par le forum pour l’investissement responsable, une association réunissant sociétés de gestion, agences de notations extra-financières et syndicats. La CFDT est le seul syndicat représenté en son nom propre tandis que la CFTC, la CGT et la CFE-CGC le sont à travers le comité intersyndical de l’épargne salariale (CIES), dans lequel on retrouve aussi la CFDT. La présidence du forum est assurée depuis le début de l’année par Alexis Masse, secrétaire confédéral de la CFDT.
C’est l’épargne salariale qui alimente l’essentiel des poches de la finance dite responsable. Sauf que paradoxalement, seuls 2 % des répondants (détenant au moins un produit financier) à ce sondage mené par VigeoEiris déclarent que c’est dans le cadre de l’entreprise qu’ils sont susceptibles de trouver la source d’information privilégiée. De plus, 49 % considèrent que c’est du côté de leur conseiller bancaire qu'ils auront accès aux informations utiles alors que seuls 3 % déclarent s’être vu proposer des produits ISR par leur établissement bancaire. Par ailleurs, 50 % des répondants affirment « accorder une place importante aux conséquences environnementales et sociales dans leur décision de placements ».
Sur les 269 millions de fonds collectés par le réseau France Active en 2016, 19 millions visaient exclusivement l’investissement responsable. Ils ont été investis dans 326 entreprises avec un taux d’échec de 19 %. Au premier semestre 2017, 30 millions ont déjà été collectés pour nourrir de l’investissement, dans un réseau de crèches (IEPC : 500 000 €) ou des écoles (Simplon : 1 million €). Un investissement source d’innovation sociale avec des incidences sur l’emploi, selon les porteurs de la démarche, une caution pour les opposants. Ainsi, 73,3 % des encours d’épargne responsables sur un total de près de 10 milliards d’euros se retrouvent dans des produits dans lesquels ils pèsent au maximum 10 % du portefeuille des fonds qui font désormais l’objet d’un label public. Histoire que les investisseurs ne perdent pas confiance, il ne s’agirait pas que des « poches » ISR devenues trop larges plombent les performances.... « L’ISR donne un goût à l’épargne mais les investisseurs ne sont pas prêts à prendre des risques sur du solidaire », résume Christian Sautter, président de France Active, qui entend pour autant développer le capital de risque solidaire.
Cette information est un morceau choisi de la veille hebdomadaire du BipBipInfos n° 144 [28 septembre 2017].