Organisations
Pour un nouveau contrat social dans la fabrication et la distribution de la presse écrite
Le 23 janvier, Nicolas Sarkozy livrera ses arbitrage sur les recommandations inscrites dans le « Livre vert » sur les Etats généraux de la presse rendu public le 8 janvier.
La « régénération » du processus industriel de la presse écrite était au menu du groupe de travail n°2 qui propose de boucler la négociation d'un nouveau contrat social d'ici avril 2009 sans jamais mentionner le nom du syndicat du livre (Syndicat général du livre et de la communication écrite / SGLCE-CGT), le syndicat unique des ouvrier de la presse quotidienne.
Le poids des mots
Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication – FILPAC - CGT a laquelle adhère le syndicat du livre était donc le seul représentant syndical sur les 31 membres de ce groupe de travail.
L'objectif de la négociation est de réduire les coût de fabrication et de distribution de 30 à 40%. L’imprimerie de presse supporte "des pressions sociales fortes et des surcoûts élevés". Et le Livre vert de s'appuyer sur une étude récente d’un « cabinet d’audit travaillant pour les comités d’entreprise », dont le nom n'est pas mentionné, pour justifier le besoin de restructurer. L'étude souligne que « l’écart des coûts de production entre des titres de presse gratuite (imprimeries offset au statut du labeur) et des titres de presse quotidienne peut varier de 1 à 5. Cet écart est constaté pour des produits très semblables, tirés sur des machines identiques et requérant des compétences identiques. 25 % de ces écarts sont d’origine salariale, tandis que les 75 % restants, l’essentiel, s’expliquent par des différences de productivité. »
Pour réduire ces coûts, le groupe propose un nouveau contrat social qui s'affranchirait des « pressions sociales fortes ». L'idée étant de redéfinir les métiers et les qualifications, de réexaminer les salaires, de mettre en place un plan de formation technologique de 1 à 3 ans en partie sponsorisée par l'Etat (70 millions d'euros pour la presse quotidienne nationale), de redéfinir l'organisation du travail et notamment des règles de recrutement et de remplacement.
Des mesures devant remédier à « des sureffectifs très importants, un faible nombre d’heures effectivement travaillées du personnel et des usages qui peuvent favoriser l’absentéisme . » Un dernier point dont les rapporteurs soulignent l'inéluctable fin sans là encore citer la CGT et en note de bas de page...
- « L’usage a instauré le remplacement automatique de tout ouvrier titulaire absent par un ressortissant des bureaux de placement du Livre. Ces bureaux de placement (appelés permanence syndicale) sont en capacité de détacher des personnels ouvriers appelés « permanents » dans les imprimeries. Lorsque les entreprises recrutent des CDi (appelés « piétons »), elles le font dans la population appartenant aux bureaux de placement, donc affiliés à la permanence syndicale. ainsi se perpétue ce que l’on appelle le monopole de l’embauche. Ce dernier s’éteint dès lors que disparaissent les bureaux de placement. ».
La FILPAC CGT se montre mesurée par rapport à ce Livre vert en parlant de « conclusions amères » et préservation d'un « système coopératif et solidaire de distribution de la presse. » Le tout en estimant indispensable « une politique de développement et de diversification des points de vente. »