Organisations
Futur du travail: Les cadres face à 5 défis à venir
Selon l’Apec, 84 % des cadres estiment que le monde du travail a connu des transformations profondes ces dix dernières années, et 77 % s’attendent à une nouvelle vague de changements dans la décennie à venir. Numérique, rapport au travail, transition écologique, vieillissement démographique et inclusion : cinq chocs structurent désormais leurs perspectives professionnelles, tandis que les entreprises avancent à un rythme inégal pour s’y préparer.
Un monde professionnel en mutation rapide
Pour une large majorité de cadres, les transformations du travail ne relèvent plus de la projection mais de l’expérience vécue. Les mutations technologiques arrivent en tête des facteurs de changement cités (90 %), devant l’évolution du rapport au travail (83 %) et le vieillissement de la population (81 %). Les entreprises partagent ce constat, même si leurs priorités diffèrent : 66 % anticipent des évolutions majeures, notamment liées à la transition numérique et à l’attractivité des nouvelles formes de travail.
Ces transformations se traduisent déjà dans les organisations : deux tiers des cadres pratiquent régulièrement le télétravail et 19 % ont vu leurs bureaux passer en flex-office au cours des deux dernières années. Le management s’adapte : 80 % des cadres observent une évolution des pratiques managériales, et plus de la moitié (57 %) s’attendent à d’autres changements importants d’ici dix ans.
L’intelligence artificielle, nouveau marqueur de compétence
L’IA s’impose comme le visage le plus visible du choc technologique. En 2025, 35 % des cadres utilisent des outils d’intelligence artificielle générative au moins une fois par semaine dans leur activité professionnelle. Les usages sont encouragés par les entreprises, qui considèrent de plus en plus cette technologie comme un levier de performance et d’innovation.
L’impact perçu s’amplifie : 43 % des cadres estiment que l’IA aura un effet fort sur leur métier dans les prochaines années (+18 points en deux ans), et 74 % jugent indispensable d’en maîtriser les outils. La demande de formation explose : 79 % des cadres souhaitent être formés à l’IA, un intérêt partagé aussi bien par les moins de 35 ans (81 %) que par les seniors (75 %).
Transition écologique : un enjeu structurel mais inégalement priorisé
Malgré un léger recul, 55 % des cadres considèrent que la transition écologique aura un impact significatif sur leur métier (-9 points en deux ans). Les jeunes générations se montrent particulièrement sensibles à cette dimension : 76 % des moins de 35 ans souhaitent une formation sur les enjeux environnementaux liés à leur activité.
Les cadres plébiscitent des réponses systémiques : 81 % jugent nécessaire de conditionner les aides publiques à des engagements environnementaux et 79 % souhaitent un renforcement des réglementations. Les grandes entreprises apparaissent plus avancées sur le sujet (76 %) que les PME (70 %) ou les TPE (63 %), confirmant des écarts de maturité face au choc écologique.
Vieillissement et inclusion : deux défis sociaux majeurs
Le vieillissement de la population active est reconnu par 81 % des cadres comme un facteur déterminant du futur du travail. Les leviers jugés les plus pertinents sont le maintien en emploi des seniors (79 %) et le recours accru aux technologies d’automatisation (57 %). Pourtant, 37 % des cadres de 55 ans et plus déclarent avoir déjà été freinés dans leur évolution à cause de leur âge, et 65 % considèrent un changement d’entreprise comme un risque.
À l’inverse, l’évolution des postures sur la diversité et l’inclusion traduit une aspiration positive : 79 % des cadres jugent légitime l’existence de politiques DEI et 90 % souhaitent qu’elles soient maintenues ou renforcées. Les attentes se concentrent sur l’égalité femmes-hommes, le handicap et les relations intergénérationnelles, autant de priorités qui prolongent le débat sur la cohésion au travail.
Des entreprises encore inégalement préparées
Si les chocs sont identifiés, leur anticipation demeure contrastée. Moins de la moitié des TPE (44 %) et des PME (46 %) ont engagé une réflexion sur la transformation numérique, contre 60 % des grandes entreprises. Les démarches varient aussi selon les secteurs : l’industrie se distingue sur la transition écologique, tandis que les services à forte valeur ajoutée (informatique, conseil, ingénierie) progressent davantage sur l’IA.
Malgré ces écarts, les cadres abordent ces mutations avec confiance. 65 % se déclarent sereins face aux transformations à venir, et 63 % estiment que leur métier a déjà connu d’importants changements au cours des dix dernières années. Pour eux, la préparation doit être à la fois individuelle et collective, avec un rôle central pour les syndicats dans l’accompagnement de ces transitions.
Étude en téléchargement ici : urlr.me/pyNSFh