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Budget 2026 : François Bayrou mise sur des coupes dans les services publics sans avancer sur la justice fiscale
François Bayrou a présenté cet après-midi un plan d’économies ambitieux de 44 milliards d’euros, visant à ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026. Parmi les mesures les plus notables concernant les services publics : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, qui concernera dès l’an prochain environ 3 000 postes rien que dans la fonction publique d’État.
Il a également évoqué la fermeture ou la fusion d’organismes jugés « doublons », sans apporter de garanties sur la continuité de leurs missions de service public.
"Nous assistons à un choix politique assumé : réduire la qualité des services publics pour réaliser des économies, sans jamais s’attaquer aux véritables leviers de la justice fiscale", estime le Sens du service public.
Ces mesures, combinées à un gel des dépenses indexées sur l’inflation qui pourrait atteindre 7 milliards d’euros, font redouter des conséquences lourdes : des urgences hospitalières encore plus saturées, des associations fragilisées dans leurs financements publics, des délais de jugement qui continueront de s’allonger. Ce sont les citoyens, notamment dans les territoires les plus fragiles, qui supporteront le poids de ces arbitrages.
Pendant ce temps, aucune mesure concrète n’est précisée pour remettre à plat les nombreuses niches fiscales qui bénéficient souvent aux plus aisés (467 dispositifs représentant 85 milliards d’euros d’avantages), ni pour renforcer la progressivité de l’impôt. La justice fiscale reste ainsi la grande absente de ce projet budgétaire.
Par ailleurs, ces orientations budgétaires risquent de pénaliser fortement les investissements publics pourtant indispensables pour engager la transition écologique, alors même que François Bayrou n’a annoncé aucun mécanisme permettant de sanctuariser ces dépenses d’avenir.
Au final, le Sens du service public déplore qu'on se retrouve toujours avec le même discours : "les milliards d'économies s'additionnent, les fonctionnaires seront moins nombreux, les agences fermeront, les normes seront allégées. Mais on ne sait jamais au détriment de quels objectifs et de quelles politiques publiques".
Nous refusons que la France s’habitue à des services publics dégradés. Il est temps de changer de cap : exiger des recettes justes, bâtir un financement durable et défendre enfin un service public à la hauteur des besoins de la population.