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Grand Reims : COLLECteam augmente ses tarifs de 30 % en santé et prévoyance sans justifier l'augmentation de la sinistralité
COLLECteam réduit également la portée de la flambée de son prix en expliquant que cela ne coutera que 1,67 € pour un agent rémunéré 1 200 € bruts.
Cette présentation fallacieuse cache la réalité d’une augmentation moyenne de 30 % :
- le taux de cotisation pour incapacité temporaire passe de 0,7 à 0,91, soit +0.21. Cela représente une augmentation de 28,5 % ;
- le taux de cotisation de l’option 1 passe 0,55 à 0,72, soit +0,17. Cela représente une augmentation de 30 % ;
- le taux de cotisation de l’option 2 passe 0,3 à 0,39, soit +0,09. Cela représente une augmentation de 30 % ;
- le taux de cotisation de l’option 3 passe 0,45 à 0,59, soit +0,14. Cela représente une augmentation de 31 %.
Des justifications à cette augmentation non vérifiées et non prouvées
COLLECteam justifie sa décision en soulignant que « les taux de cotisation ont été maintenus pendant trois ans ».
Dans ce cas, une modification tarifaire fondée sur l’inflation ou l’évolution des salaires de la FPT pourrait être entendue. Toutefois, l’augmentation moyenne des taux de cotisation est de 30 %. Nos salaires ont-ils connu une telle poussée ? Bien sûr que non, du fait de l’austérité nationale et locale.
Nous sommes aussi dubitatifs quant aux autres causes évoquées : « il a été constaté une augmentation de la sinistralité, notamment de la garantie maintien de salaire ». Or rien de tel n’apparaît dans les travaux du comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail (en dehors de l’augmentation des accidents en 2015-2016), ni dans les résultats de l’audit sur les risques psycho-sociaux.
Lors du CHSCT du 26 juin 2017, nous avions demandé le recours à un expert externe pour mesurer la situation des agents du service des autorisations d’urbanisme. Cette demande a été rejetée sous prétexte que « la vie des agents n’est pas en danger », dixit un membre de la direction générale.
Si COLLECteam dispose de données précises, qu’il les présente de manière contradictoire à celles de la DRH.
S’il existe une réelle dégradation de l’état de santé des agents du Grand du Reims et de la Ville de Reims, il convient de l’observer et de la traiter. Il reviendra alors à l’employeur d’agir sur les causes qui relèvent de sa responsabilité.
Nous connaissons ces causes. Il s’agit de l’effet délétère du jour de carence, de la perte continue de pouvoir d’achat qui réduit l’accès à la santé, de la réduction des prestations du comité d’action sociale décidée par l’employeur pour mieux nourrir COLLECteam, des conséquences des suppressions de postes, des résultats du modèle managérial de type P2 (pavlovien et polaire), la précarisation financière et statutaire etc.
Lutter contre ces causes, c’est d’ailleurs l’une des raisons d’être des organisations syndicales.
Les organisations syndicales non informées et non consultées
Nous parlons souvent de la surdité sociale de l’employeur envers la voix des organisations syndicales. Ici, il a, avant toute chose, fait preuve de mutisme social. Il n’y a eu aucun échange préalable avec les organisations syndicales ou information préalable.Le comité technique et le CHSCT ont été court-circuités. Alors qu’ils sont compétents en la matière et que les syndicats posent régulièrement des questions sur COLLECteam.
Rappelons que la prise en charge partielle de la mutuelle et de la prévoyance constitue une part de notre salaire différé et a été arrachée suite au mouvement social de 2009 (de 900 grévistes), soutenu par la CGT.
Dès 2015, la CGT et l’UFICT avaient dénoncé les pratiques de COLLECteam
Des échanges en CT ou en CHSCT sur les causes invoquées par COLLECteam auraient permis d’y voir plus clair et de mobiliser le personnel contre cette nouvelle atteinte au pouvoir d’achat et à l’accès à la santé.
Mais ni COLLECteam ni l’employeur n’avaient intérêt à l’exercice de la démocratie et de la transparence sociales.
En effet, dans le cadre du CT ou du CHSCT, comme nous l’avons fait en 2015, la CGT du Grand Reims et l’UFICT CGT du Grand Reims (alors Reims métropole) auraient dénoncé les pratiques de COLLECteam.
Pour preuve ce sombre tableau
- À Montreuil (93), après trois années de contrat, COLLECteam a augmenté ses tarifs de 30 %.
- Au Conseil départemental du Nord, COLLECteam est allé jusqu’à modifier les garanties après l’attribution du marché. Il a ensuite procédé à une évolution tarifaire de 35 %. Les syndicats n’ont pas été informés.
- À Nantes, les agents ont reçu un courrier (dont le nôtre est certainement un copier-coller) les informant d’une hausse des tarifs en raison d’un accroissement de la sinistralité. Non-concertation avec les organisations syndicales.
Dans toutes ces situations, COLLECteam aurait donc mal évalué la sinistralité. Si tel est le cas, COLLECteam est donc médiocre. Son choix comme prestataire ne peut qu’interroger.
Si COLLECteam n’est pas médiocre, il met en œuvre une stratégie établie : gagner le marché sur des tarifs bas, puis les augmenter par la suite.
Ces faits permettent d’exiger de COLLECteam, le maintien en l’état du contrat (gel des tarifs et maintien du niveau de prestation). Notre jugement est fait. COLLECteam est une filiale du groupe Verspieren, premier courtier et gestionnaire d'assurances à capital familial du marché français. C’est l’archétype d’une société financière. Le chiffre d’affaires du groupe Verspieren était ainsi de 290 millions d’euros en 2012. Il est aujourd’hui de 345 millions d’euros (2016). Cette bonne santé financière, il nous la doit. Nous refusons la marchandisation de la santé et un avenir en voie d’américanisation.
Le slogan de COLLECteam est « assurer le présent, préparer l’avenir ». Nous lui proposons d’adopter ce nouveau slogan « assurer le présent de nos actionnaires, préparer leur avenir ».
Revendications et actions de la CGT
La CGT du Grand Reims et l’UFICT du Grand Reims entendent :
- obtenir le maintien des tarifs et prestations actuels à leur niveau actuel ;
- rencontrer et mobiliser le personnel ;
- saisir le CT le CHSCT pour qu’une présentation de l’équilibre du contrat COLLECteam, du niveau de sinistralité et de son évolution y soit faite ; qu’une audition d’un représentant de COLLECteam y ait lieu, le tout étant sanctionné par un vote du CT et du CHSCT pour ou contre la modification du contrat ;
- saisir par écrit l’autorité territoriale ;
- échanger avec les autres organisations syndicales en vue de la création d’une intersyndicale indépendante de COLLECteam de lutte et de défense des agents et du service public.
- Protection sociale parrainé par MNH
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Des pratiques récurrentes et dénoncées par la MNT