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Nouvelle classification de la métallurgie : des règles du jeu plutôt respectées chez Framatome, Airbus et Schneider Electric
Lors du direct organisé le 3 février par Technologia sur les conditions de mise en place de la nouvelle classification dans la métallurgie, des représentants syndicaux d'Airbus, Framatome et Schneider Electric avaient partagé des approches sensiblement différentes. 6 mois plus tard, les règles du jeu négociées dans le cadre de la convention collective sont plutôt respectées, ainsi que les calendriers.
"La nouvelle classification des emplois constitue un changement majeur dont il faut chercher à anticiper les effets induits sur la prise en compte de l'ancienneté dans les salaires, la GEPP, les modes d'évaluation ou encore les liens entre les fiches emploi avec les catégories professionnelles des potentiels PSE à venir", assure Eric Bertin, directeur de mission chez Technologia Expertises.
Retrouvez la rediffusion du direct du 3 février, porté par Technologia, où Isabelle Cadillon-Sicre (secrétaire FO du CSE Central d'Airbus commercial Aircraft), Alexandre Crétiaux (délégué syndical CFDT de Framatome) et Philippe Bordas (délégué syndical CFE-CGC de Schneider Electric) ont partagé les approches initiales dans leur entreprise respective.
5 mois plus tard, il s'avère que les directions d'Airbus, Schneider Electric et Framatome se sont données les moyens pour que les salariés soient informés de leur fiche emploi de rattachement et de sa cotation associée dans la grille de classification avant juillet. De quoi leur laisser le temps d'ajuster une nouvelle "hiérarchisation sociale" en prenant en compte leur retour par la voie de leur représentants ou en direct de façon individuelle, mais sans pour autant accéder à toutes les demandes de correction. "Certains se voient comme des gagnants, d'autres comme des perdants. Le facteur humain doit être pris en compte", souligne François Faucher, directeur de mission chez Technologia Expertises.
Chez Airbus, 95 % des 50 000 salariés ont déjà pu prendre connaissance de leur fiche emploi. "85 % des fiches étaient correctes. Nous avons notamment fait remonter que le métier de point-fixeur ne s'y retrouvait pas. Cela concerne une trentaine de salariés. Une fiche dédiée va être ajoutée. Chez Airbus Commercial Aircarft, 532 fiches de postes ont aussi été réévaluées à la hausse sur demande syndicale. Plus nous maîtrisons la méthodologie de cotation des postes et plus nous sommes en capacité de nous faire entendre. C'est désormais au niveau local avec le management que les demandes individuelles de correctifs vont être traitées sous l'oeil d'un comité paritaire de suivi" , explique Isabelle Cadillon-Sicre, la secrétaire FO du CSE Central d'Airbus commercial Aircraft qui avoue avoir été surprise, dans le bon sens du terme, par le nombre de promotion.
- [Lire le focus sur abonnement du 21/07/23 : Chez Airbus, la nouvelle classification des emplois se traduit par de "nombreuses promotions"]
"80 % de nos demandes de correctifs sur les cotations ont été acceptées par la direction", se satisfait Alexandre Crétiaux, délégué syndical CFDT de Framatome qui précise s'être appuyé sur les adhérents pour coter les 600 fiches emplois identifiées. Pour la CFDT, première organisation syndicale chez Framatome, l'investissement en temps dans le chantier de la classification est un levier de fidélisation syndical et va permettre d'accompagner les entretiens d'évaluation. Une nouvelle grille de classification qui a par ailleurs ouvert la porte à une négociation sur la prime d'ancienneté. De fait, l'ancienneté ne doit plus entrer en ligne de compte dans la nouvelle grille de classification qui ouvre donc la porte pour obtenir des contreparties.
Chez Schneider Electric,la CFE-CGC considère que l'employeur s'est finalement montré plutôt transparent dans le processus de production des 900 fiches emploi qui s'est achevée mi juillet. Malgré un accord de méthode, les conditions de la confiance étaient plutôt en suspens en février dernier. "C'est désormais un chantier de 4 mois qui s'ouvre jusqu'à la mi-novembre pour intégrer cette nouvelle classification et toutes ses incidences tant la prise en compte de l'ancienneté, des mobilités, du temps partiel dans le système d'information des ressources humaines. Cela va se traduire par une harmonisation", explique Philippe Bordas, le délégué syndical CFE-CGC.
Toutes les entreprises n'en sont pas là au regard de l'échéance fixée à janvier 2024 pour appliquer la nouvelle classification. Et pas simplement dans les ETI et les PME du secteur. Un manque de transparence dans les cotations conjugué à une absence de marge de manoeuvre pour prendre en compte les retours du terrain pourrait se traduire par de fortes irritations individuelles et des tensions sociales.