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03 / 09 / 2009
Jacky Lesueur / Abonné
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Éducation Nationale : rentrée scolaire sous tension

Tout va très bien, Madame la Marquise ! C’est en substance le message adressé aux parents d’élèves par le gouvernement à la veille de la rentrée scolaire. « La rentrée va se faire à taux d'encadrement constant », a martelé le Ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, selon qui il y aura cette année un professeur pour 25 élèves en maternelle, un pour 22 en école élémentaire et un pour 11,6 dans le secondaire. « Nous ouvrons à la rentrée 500 classes dans le primaire où la démographie repart à la hausse. Nous créons aussi 600 postes dans les zones d'éducation prioritaires, en collège ou en lycée », a-t-il encore déclaré, avant d’assurer que « le Ministère s'adapte aux situations locales et démographiques ».

Une manière de présenter les choses que les syndicats ont dénoncé en rappelant, de leur côté, que le gouvernement vient de supprimer des milliers de postes bien que les établissements doivent accueillir 14 000 élèves supplémentaires.
 
En cette rentrée, si les effectifs des élèves reculent au lycée (- 27 000), ils vont augmenter au collège (+ 16 000) et en primaire (+ 17 000). La création de 500 postes affichée par Luc Chatel résulte en fait de la réduction drastique du nombre de postes remplaçants des professeurs malades ou d’enseignants détachés dans des organismes extérieurs, rappellent les syndicats. Pour eux, avec près 50 000 suppressions de postes effectives ou programmées depuis cinq ans (13 500 postes en 2009, dont 6 500 de moins dans le secondaire, et 16 000 en 2010), certaines académies ne procèdent plus aux remplacements par manque d’effectif global. Que ces absences soient d’ailleurs de courte ou de longue durée, y compris les congés maternité. Quant aux enseignants d’arts plastiques ou de musique, matières jugées marginales par le Ministère, ils n’ont désormais presque aucune chance de voir leurs cours assurés par un remplaçant.
 
Parmi les autres ficelles du gouvernement figurent l’augmentation des effectifs des classes, la réduction du nombre d’options possibles dans les lycées et collèges ou encore l’abandon progressif de la scolarisation des enfants de deux ans en maternelle. Celle-ci est passée ainsi de 24 % en 2003-04 à 17 % en 2007-08.

« Les 13 500 suppressions de postes de cette rentrée, s’ajoutant aux dizaines de milliers de postes supprimés des rentrées précédentes, vont créer une situation proche de la rupture », a prévenu la fédération FO de l’enseignement, qui n’exclut pas de nouvelles actions dans les prochaines semaines pour ramener le gouvernement à la réalité. À ce propos, une réunion de l’ensemble des organisations syndicales d’enseignants est au programme.
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