Organisations
Des syndicats portent plainte contre la mairie de Paris pour atteinte au droit de grève
La grève des agents des piscines, gymnases et stades de la Ville de Paris n'en finit plus de polluer le début de mandat d'Anne Hidalgo. Alors que le personnel des 287 équipements sportifs parisiens mène une grève perlée depuis un an pour la revalorisation de sa prime dominicale, l’intersyndicale (CGT, FO, Supap-FSU et SUD-CT) annonce avoir saisi ce jeudi le tribunal administratif de Paris « pour non-respect du droit de grève et non-respect des règles de sécurité ». Les syndicats dénoncent le recours par la Ville à « des vacataires venus de la direction des affaires scolaires pour remplacer les grévistes. Or, ces agents ne sont pas formés, ce qui pose des problèmes de sécurité », déclare William Bouffé, porte-parole de l’intersyndicale au journal Le Parisien.
La grève du personnel des équipements sportifs municipaux de la capitale commence à être un vrai boulet social pour l’exécutif parisien. D'abord centré sur le dimanche au début de l'année dernière, le mouvement s’est étendu au samedi depuis février 2015 et le sera aussi au mercredi à partir du 1er avril. La revendication porte sur la prime du dimanche. « Avant le conflit, nous percevions une prime de 45 € par dimanche travaillé. Dans ses dernières propositions, la mairie accepte de porter cette somme à 75 €. Mais nous demandons 90 € par dimanche », déclare William Bouffé au quotidien francilien. « Nous déplorons la rupture du dialogue avec la municipalité », remarque, amer, le syndicaliste.
Du côté de la municipalité socialiste, le vernis de gauche commence à craquer en accusant les syndicats de se « complaire dans l'enlisement ». Sauf que l'accusation a du mal à tenir car en treize mois de conflit, les réunions de négociation ne se comptent que sur les doigts d'une seule main. À croire que c'est plutôt du côté de l’Hôtel de Ville que l'on se « complaît dans l'enlisement » ?
En attendant, l'équipe dirigée par Anne Hidalgo (pourtant ancienne inspectrice du travail) a commencé à prendre des mesures en contradiction sinon avec la morale, du moins avec le droit du travail. Outre le fait de faire appel à des vacataires pour se substituer aux grévistes, ce qui est totalement illégal, la mairie demande désormais à ses agents de se déclarer grévistes « 48 heures avant ». Sauf que cette mesure n'est applicable que dans les secteurs soumis à un service minimum (transports, santé, éducation...) mais pas encore dans les collectivités locales et sûrement pas dans les piscines ou les terrains de sport. La justice appréciera. Comme la clamait le slogan de campagne de la candidate socialiste, Osons Paris !