Retraites : un dossier très controversé
Alors que le dernier rapport du COR qui devait être publié ces jours-ci est reporté à plus tard et que les contacts de fin de semaine dernière entre le Président de la République et les partenaires sociaux laissent à penser que l'ouverture du dossier devrait être envisagé pour la rentrée de septembre, le sujet ne manque et ne manquera pas de continuer à susciter réflexions divers et débats sur le bien fondé ou non de la réforme annoncée.
De nombreux acteurs se sont déjà exprimés ces derniers mois et semaines avec des analyses et des conclusions pour le moins très "diverses". On pourra noter, comme vient de le faire le service de veille stratégique de la Mutualité Française, la réflexion menée par la chaire TDTE (*) pour réussir la réforme des retraites et rendue publique début juin.
- Elle plaide pour un abandon du projet report de l’âge légal de départ à la retraite et propose un projet alternatif basé sur le volontariat.
Elle formule une dizaine de propositions (**) qui selon elle, devrait permettre d'envisager un équilibre du système de retraite dès 2032 à condition de miser massivement sur la formation des seniors et sur des mécanismes d’incitation au report des départs.
Sur les 3 dernières années et à l'aide du modèle « Chocs Démographiques et Croissance », la Chaire TDTE a élaboré une réelle réflexion scientifique autour de la réforme des retraites. Fruit de ces nombreuses années de travail, la Chaire dévoile désormais sa proposition pour une réforme des retraites réussie et socialement acceptable.
Après avoir établi un rapide état des lieux sur la situation actuelle du système des retraites en France, à savoir que le déficit ne doit être ni dramatisé ni ignoré, la Chaire établit que le débat d’un report de l’âge légal de départ à la retraite est inutile et dépassé. Le « vrai » débat repose sur les trop faibles taux d’emploi des plus de 50 ans, engendrant des pertes de richesse considérables. Afin d’augmenter la quantité de travail sans imposer de mesure d’autorité aux français, la Chaire préconise la mise en place d’incitations massives pour rendre le système de retraite plus juste et soutenable !
Lors de la présentation, la directrice générale de l'Ocirp Marie-Anne Montchamp a plaidé en faveur du développement de la protection sociale collective assurantielle comme élément de réponse à cet enjeu d'employabilité des seniors. Mais alors que la volonté annoncée d’un recul de l’âge de la retraite est de plus affichée tant par le Gouvernement que par le Medef et autres formations politiques, se pose quand même la question de l’emploi des séniors. Car force est de constater que la France est caractérisée par un taux d’emploi des séniors plus faible que beaucoup d’autres pays de l’UE ou de l’OCDE. Il est donc important de bien connaitre la situation actuelle pour éclairer ce débat. C'est ce que vient de faire la Dares dans une note d'observations récente...(***)
La réforme des retraites et le recul de l'âge légal pour le départ en retraite ne sont pas aussi simple et pas aussi nécessaire donc que certains voudraient le faire croire, ce qui laisse présager de vifs échanges à venir et l'hypothèse d'un consensus bien compliquée !
(*) Transitions démographiques Transition Economiques: Qui sommes-nous - TDTE
(**) Réforme, retraites, emploi, seniors, incitations, Chaire TDTE, démographie
(***) La note de la Dares: Dares_tableau-de-bord-seniors_T42021.pdf (travail-emploi.gouv.fr)
- Protection sociale parrainé par MNH
- Relations sociales
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Retraites les écarts entre femmes et hommes se réduisent
La Drees a publié fin Août un panorama des droits directs à la retraite (tous régimes confondus) acquis par les affiliés nés entre 1946 et 1994 jusqu’à fin 2017.
A retenir:
- une diminution des écarts entre les femmes et les hommes.
En moyenne, les femmes valident autant de trimestres que les hommes sur la tranche d’âge de 30 à 34 ans à partir de la génération 1974, et sur les tranches de 35 à 39 ans et de 40 à 44 ans à partir de la génération 1972.
- la part de femmes validant une durée complète entre 30 et 49 ans s’accroît.
-la durée d’assurance moyenne pour la retraite validée à 30 ans a fortement diminué entre les générations 1950 et 1976, de 43,1 trimestres à 31,8. Elle stagne ensuite autour de 32 trimestres. Une réduction en particulier liée à l’allongement de la durée d’étude et au chômage plus fréquent en début de carrière.
Entre 55 et 59 ans, le rythme moyen de validation diminue par rapport à la tranche d’âge précédente. Toutefois, le nombre de trimestres validés après 50 ans augmente au fil des générations.
Pour en savoir plus: https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/retraite-entre-35-et-44-ans-les-femmes-des