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Circulaire de rentrée : mise en œuvre de la loi Peillon de refondation de l’école
Le ministre de l’Éducation nationale vient de publier sa circulaire de rentrée avec 19 fiches en annexe. Rien n’y manque de la mise en œuvre de la loi Peillon.
La circulaire confirme la généralisation à la rentrée de la réforme des rythmes scolaires et la mise en place des projets éducatifs locaux.
Elle donne des instructions pour la refonte de l’évaluation des élèves avec la mise en cause de la notation au profit d’une évaluation formative fondée sur les « compétences ». Cela s’inscrit dans la logique du « socle » que le conseil supérieur des programmes est chargé par la circulaire de rentrée de mettre en œuvre.
La circulaire annonce pour octobre, une « consultation » des enseignants, sur le « socle » se substituant de fait aux programmes, dont on peut craindre que les résultats soient écrits à l’avance. Le ministère annonce aussi la mise en place du campus des métiers en partenariat avec les conseils régionaux dans l’objectif de compter 20 000 apprentis supplémentaires dans les EPLE en 2017 !
La circulaire et ses annexes font état du SPRFP (service public régional de formation professionnelle) pour la mise en œuvre du CPF (compte personnel de formation), prévu par la loi sur la formation professionnelle.
Contrat d'objectifs tri-partite
En matière d’orientation, on nous parle de « contribution de l’Éducation nationale » au SPRO (service public régional d’orientation) piloté par les régions.
Est également confirmée la mise en place du contrat d’objectifs tri-partite ; il s’agit d’associer les collectivités territoriales à l’action pédagogique des établissements.
Le décrochage scolaire est lui-aussi dévolu aux régions. Sur tous les sujets, la circulaire et ses annexes insistent sur la nécessité de « développer les partenariats avec tous les acteurs de l’éducation ».
Que restera-t-il de la liberté pédagogique des enseignants si cette circulaire de rentrée est mise en œuvre ? Que restera-t-il des statuts de fonctionnaires d’État de tous le personnel ? Que restera-t-il de l’école de la République ainsi devenue l’école des territoires et du socle de compétences ?
Le ministre applique avec célérité la loi Peillon et la loi sur la formation professionnelle au lieu de répondre aux demandes et revendications du personnel qui s'alarme depuis longtemps de l’accumulation des contre-réformes.
Rentrée chaotique
Comme son prédécesseur, le ministre Benoît Hamon applique l’austérité à l’école. Il prend ainsi la responsabilité d’une rentrée chaotique, aggravant encore le désordre, la confusion et les conditions de travail du personnel, comme les conditions d’étude des élèves.
Qu’il s’agisse des postes, des salaires, des garanties statutaires mises en cause ou des rythmes scolaires, la FNEC FP-FO appelle le personnel à rester groupé sur les revendications et à les exprimer à tous les niveaux en ce mois de juin, notamment en direction des inspections académiques et des rectorats.