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31 / 08 / 2015 | 12 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Emmanuel Macron veut bouter le personnel du ministère de la Culture hors de Paris

C’est une information qui a mis le feu aux poudres autour de la rue de Valois et du quartier du Palais Royal. Le personnel du ministère de la Culture (près de 1 700 agents) va-t-il devoir quitter la capitale ?

En tout cas, l’information n’a rien d’une rumeur puisque la source vient, rien moins, que du site officiel du ministère des Finances. « L'État recherche une solution immobilière pour le relogement des services de l'administration centrale du ministère de la Culture », peut-on en effet lire sur le portail de Bercy. « La recherche porte sur une surface maximale de 27 000 m² à la location (avec option d’achat) dans un immeuble bien desservi par les transports en commun, situé à environ 30 minutes du site de la rue de Valois, Paris Ier », précisent même les services d’Emmanuel Macron (lire ici).

Ce déménagement ne concernerait toutefois pas tout le monde car la ministre, Fleur Pellerin, et sa garde rapprochée resteraient sous les lambris dorés de la rue de Valois. Une situation qui ne manque pas d’étonner le syndicat CGT du ministère de la Culture. « Les chefs, ceux qui sont si souvent en réunion au cabinet, seront payés pour faire du métro et du RER. À moins que les chefs passent leur temps en visioconférence (nous sommes aussi le ministère de la Communication !) tandis que la ministre et son cabinet resteront dans leur tour d’ivoire rue de Valois », raille la CGT culture sur son site.

À moins que les chefs en question, au lieu de prendre les transports en commun, n'utilisent plutôt les voitures avec chauffeurs qui seront mises à leur disposition pour venir s’engouffrer dans les embouteillages du quartier de l’Opéra et de la rue de Rivoli ? Pas très écolo tout ça. À croire que Fleur Pellerin et Emmanuel Macron ont décidé de saboter la future conférence climat (COP21) présidée par François Hollande.

De leur côté, les syndicats CGT, SUD et UNSA voient dans cette manœuvre une façon d’affaiblir un peu  plus le secteur de la culture. « Quelle meilleure façon de fragiliser encore plus le ministère de la Culture que d’éloigner la ministre de son administration et de détériorer encore plus les conditions de travail du personnel », demandent les syndicats qui ont décidé de mobiliser ledit personnel. Une première pétition papier a recueilli plus d'un millier de signatures (soit 60 % des agents) un chiffre considérable compte tenu de la période estivale. Une pétition qui va être remise au Premier Ministre, Manuel Valls, pour lui demander de faire cesser ce projet de déménagement. Pour ceux qui étaient encore en vacances l’intersyndicale l’a également mise en ligne (lire ici).

En réalité, les observateurs se demandent quel peut être l’intérêt de l’État à vouloir vider les locaux occupés par le personnel du ministère de la Culture, actuellement détenus en pleine propriété, sachant que celui-ci est généralement un bien piètre vendeur. Les exemples ne manquent d’ailleurs pas, comme le rappelle L’Express. « En 2003, l’État vend l'un de ses fleurons, l'Imprimerie nationale, au fonds américain Carlyle, pour 85 millions d'euros. Moins de quatre ans plus tard, le ministère des Affaires étrangères, à l'étroit dans ses locaux, recherche un lieu et décide de racheter la vénérable institution au même fonds, mais pas au même prix : le chèque s'élève, cette fois, à 376 millions d'euros. Soit, pour l'État, une perte sèche de 291 millions ! », conclut l’hebdomadaire

Le déménagement du ministère de la Culture effectué à grand frais présente un risque similaire pour les finances publiques avec la mise à l’encan de ce foncier situé au cœur de Paris, à proximité du Louvre et de la Comédie Française. Ce serait alors le jack-pot garanti pour les éventuels acheteurs qui n’attendent qu’un geste de l’État pour s’emparer de ses bijoux de famille, comme le rappelle une commission d’enquête du Sénat (lire ici). Une fois les services du ministère de la Culture vidés de leur  administration centrale, il ne restera plus alors qu’à brader l’immeuble de la rue de Valois.

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