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Devoir de mémoire : la SNCF redynamise son action !
Depuis 2002, la question de la responsabilité de la SNCF (en tant que structure juridique) a été soulevée à la fois dans la politique dite de « collaboration » qui a menée à la répression la plus vive contre les libertés civiques, philosophiques, religieuses, syndicales, allant jusqu’à l’extermination d’opposants réels ou supposés, quels que soient leur âge et leur qualité.
Jusqu’il y a peu, le rôle de la résistance cheminote a effacé le zèle déployé par certains hauts cadres de la SNCF dans ces années sombres.
Ce zèle fut le produit du réflexe technocratique habituel qui méprise la conscience mais aussi par une adhésion, pour certains dirigeants, à la politique de la « révolution nationale » (en opposition frontale avec les principes républicains), voire de la collaboration active avec l’occupant.
Ces dernières années ont été celles de provocations multiples contre la SNCF et la communauté cheminote. La plus flamboyante aura été celle de la journaliste Françoise Laborde, devenue membre du C.S.A. qui ira jusqu'à ironiser sur la ponctualité des trains de la déportation dans un ouvrage de qualité médiocre, selon les critiques littéraires.
Les historiens, de toutes les écoles, considère que la résistance active et passive de la grande majorité des cheminots (essentiellement à la base) n’est pas un mythe républicain formé dans le but de stabiliser la remise en marche des institutions étatiques en août 1944.
Les faits sont toujours étudiés à travers les archives et les témoignages de nombreux survivants.
Les dirigeants et militants syndicalistes les plus actifs ont payé un lourd tribut par leurs comportements et actes de résistance contre l’occupant et le régime de Pétain. Des organisations syndicales (dont la CFDT et la CGT) ont dans leurs rangs des retraités qui ont activement ou passivement participé à des actions de résistance de tous ordres et toutes ampleurs.
La forte représentation syndicale dans les anciennes compagnies privées ferroviaires et la toute nouvelle SNCF, née en 1938, explique sans doute ce fait politique, sociologique et historique.
L’affaire dite « Lipietz » a reposé la question de la responsabilité juridique de la SNCF dans une accusation de complicité de crime contre l’humanité, concernant le transport ferroviaire de déportés pour une destination et dans des conditions humainement outrageante à la dignité humaine, transports opérés sous la réquisition de l’occupant et du régime de Pétain, facturé par la SNCF à « l’État français » et payé par lui.
Les syndicats de cheminots et les agents de l'entreprise publique ne peuvent symboliquement pas accepter que la SNCF soit reconnue complice de crime contre l’humanité.
Ils ne pourraient pas accepter non plus d’entendre la direction actuelle de l’entreprise reconnaître une responsabilité décisionnelle politique quelconque (repentance) dans les transports funestes évoqués et plus largement dans la politique de la collaboration engagée par les responsables de « l’État français ».
À compter de la fin des années 1990, sous l’impulsion des présidents Jacques Fournier et Louis Gallois, de réels efforts sur le devoir de mémoire ont été engagés par la SNCF sur cette période noire de l’histoire de France, par l'ouverture de toutes les archives et la transparence pour les historiens extérieurs à l'entreprise.
Depuis deux ans, ce sujet historique (et éthique) est agité dans le cadre du développement du groupe public SNCF à l’international.
Cette dernière a mené à la concentration et souvent servi à la politique d’extermination nazie, engagée à compter de la conférence de Wannsee (1942).
Reçue en rencontre bilatérale par la direction nationale de la SNCF, la CFDT a déclaré ne pas accepter cette utilisation cynique et fallacieuse de l’histoire pour des luttes commerciales.
La CFDT a demandé qu’une déclaration solennelle au plus haut sommet de l’État (présidence) confirme que la SNCF a été un outil technique dans le cadre de la politique de déportation et d’extermination soumis aux ordres de l’occupant et du régime de « l’État français ».
Cela confirme une forme de responsabilité de la SNCF, qui reste au niveau des moyens utilisés sans autre responsabilité juridique collective. Après cette déclaration présidentielle, la CFDT demande que la direction de la SNCF confirme un nouvel élan pour l’étude et la recherche historique et l’ouverture complète de ses archives.
Ce faisant, l'entreprise publique ferroviaire doit aussi indiquer qu’elle s’engage à faire la complète transparence sur les actes et décisions managériaux du haut encadrement de la société publique, actes et décisions qui auraient été empreints d’un zèle indigne aux ordres et réquisitions des autorités d’occupations et des directives de « l’État français ».
Enfin, et pour éviter des déclarations mensongères, voire diffamatoires, à l'égard des dirigeants actuels de la SNCF, il a été indiqué aux syndicats de cheminots et à la presse que la cession du terrain de la gare de Bobigny (d'où furent déportés de juillet 1943 à août 1944 plus de 20 000 personnes, dont une grande majorité de juifs vers les camps d'extermination nazis) avaient été offert dès le mois de décembre 2009 à la municipalité pour en faire un lieu de mémoire, soit avant l'opération de lobbying développé aux États-Unis contre la SNCF.
Dès lors, accuser la SNCF « de se payer une mémoire à moindre coût » éloigne l'auteur de ce propos (*) des valeurs éthiques et du devoir de mémoire (et de réparation) pour les victimes des actes les plus inhumains du XXème siècle.
(*) Propos récemment diffusés dans la presse de Me Avi Bitton, avocat.
Jusqu’il y a peu, le rôle de la résistance cheminote a effacé le zèle déployé par certains hauts cadres de la SNCF dans ces années sombres.
Ce zèle fut le produit du réflexe technocratique habituel qui méprise la conscience mais aussi par une adhésion, pour certains dirigeants, à la politique de la « révolution nationale » (en opposition frontale avec les principes républicains), voire de la collaboration active avec l’occupant.
Ces dernières années ont été celles de provocations multiples contre la SNCF et la communauté cheminote. La plus flamboyante aura été celle de la journaliste Françoise Laborde, devenue membre du C.S.A. qui ira jusqu'à ironiser sur la ponctualité des trains de la déportation dans un ouvrage de qualité médiocre, selon les critiques littéraires.
Les historiens, de toutes les écoles, considère que la résistance active et passive de la grande majorité des cheminots (essentiellement à la base) n’est pas un mythe républicain formé dans le but de stabiliser la remise en marche des institutions étatiques en août 1944.
Les faits sont toujours étudiés à travers les archives et les témoignages de nombreux survivants.
Les dirigeants et militants syndicalistes les plus actifs ont payé un lourd tribut par leurs comportements et actes de résistance contre l’occupant et le régime de Pétain. Des organisations syndicales (dont la CFDT et la CGT) ont dans leurs rangs des retraités qui ont activement ou passivement participé à des actions de résistance de tous ordres et toutes ampleurs.
La forte représentation syndicale dans les anciennes compagnies privées ferroviaires et la toute nouvelle SNCF, née en 1938, explique sans doute ce fait politique, sociologique et historique.
L’affaire dite « Lipietz » a reposé la question de la responsabilité juridique de la SNCF dans une accusation de complicité de crime contre l’humanité, concernant le transport ferroviaire de déportés pour une destination et dans des conditions humainement outrageante à la dignité humaine, transports opérés sous la réquisition de l’occupant et du régime de Pétain, facturé par la SNCF à « l’État français » et payé par lui.
Les syndicats de cheminots et les agents de l'entreprise publique ne peuvent symboliquement pas accepter que la SNCF soit reconnue complice de crime contre l’humanité.
Ils ne pourraient pas accepter non plus d’entendre la direction actuelle de l’entreprise reconnaître une responsabilité décisionnelle politique quelconque (repentance) dans les transports funestes évoqués et plus largement dans la politique de la collaboration engagée par les responsables de « l’État français ».
À compter de la fin des années 1990, sous l’impulsion des présidents Jacques Fournier et Louis Gallois, de réels efforts sur le devoir de mémoire ont été engagés par la SNCF sur cette période noire de l’histoire de France, par l'ouverture de toutes les archives et la transparence pour les historiens extérieurs à l'entreprise.
Depuis deux ans, ce sujet historique (et éthique) est agité dans le cadre du développement du groupe public SNCF à l’international.
- Aux États-Unis, différents lobbies, mêlant associations de déportés et concurrents du groupe SNCF, soutenus par des élus américains démocrates et républicains, exigent que la SNCF reconnaisse sa pleine et entière responsabilité dans les transports dans le cadre de la déportation.
Cette dernière a mené à la concentration et souvent servi à la politique d’extermination nazie, engagée à compter de la conférence de Wannsee (1942).
- Ce constat s’opère dans le cadre d’une lutte commerciale sans merci pour l’obtention (ou la sauvegarde) de contrats très importants concernant l’infrastructure ferroviaire et/ou l’exploitation de réseaux en Floride, en Californie, en Virginie et à Washington DC notamment.
Reçue en rencontre bilatérale par la direction nationale de la SNCF, la CFDT a déclaré ne pas accepter cette utilisation cynique et fallacieuse de l’histoire pour des luttes commerciales.
La CFDT a demandé qu’une déclaration solennelle au plus haut sommet de l’État (présidence) confirme que la SNCF a été un outil technique dans le cadre de la politique de déportation et d’extermination soumis aux ordres de l’occupant et du régime de « l’État français ».
Cela confirme une forme de responsabilité de la SNCF, qui reste au niveau des moyens utilisés sans autre responsabilité juridique collective. Après cette déclaration présidentielle, la CFDT demande que la direction de la SNCF confirme un nouvel élan pour l’étude et la recherche historique et l’ouverture complète de ses archives.
Ce faisant, l'entreprise publique ferroviaire doit aussi indiquer qu’elle s’engage à faire la complète transparence sur les actes et décisions managériaux du haut encadrement de la société publique, actes et décisions qui auraient été empreints d’un zèle indigne aux ordres et réquisitions des autorités d’occupations et des directives de « l’État français ».
- La CFDT considère que la SNCF devra s’obliger aussi à reconnaitre sa responsabilité managériale dans l’absence éventuelle de sanctions contre des dirigeants de l’entreprise (zélés dans la politique de collaboration), après le 26 août 1944 (dans les départements libérés).
Enfin, et pour éviter des déclarations mensongères, voire diffamatoires, à l'égard des dirigeants actuels de la SNCF, il a été indiqué aux syndicats de cheminots et à la presse que la cession du terrain de la gare de Bobigny (d'où furent déportés de juillet 1943 à août 1944 plus de 20 000 personnes, dont une grande majorité de juifs vers les camps d'extermination nazis) avaient été offert dès le mois de décembre 2009 à la municipalité pour en faire un lieu de mémoire, soit avant l'opération de lobbying développé aux États-Unis contre la SNCF.
Dès lors, accuser la SNCF « de se payer une mémoire à moindre coût » éloigne l'auteur de ce propos (*) des valeurs éthiques et du devoir de mémoire (et de réparation) pour les victimes des actes les plus inhumains du XXème siècle.
(*) Propos récemment diffusés dans la presse de Me Avi Bitton, avocat.
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